Agriculteurs, FNSEA et autres

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Bien évidemment que je suis au mieux le mouvement actuel.

Bien évidemment, je ne soutiens aucunement tous les agriculteurs-éleveurs, inconsidérément. S'il y a bien une catégorie professionnelle dans laquelle les disparités sont immenses, c'est bien celle-là.

Bien évidemment, je soutiens totalement les paysans maraîchers bio.

Pour ce qui est des éleveurs, étant donné que je ne mange pas les animaux, je m'abstiens. J'ai du mal à croire qu'un éleveur qui condamne ses bêtes à l'abattoir puisse affirmer qu'il les aime. Qu'il ne les maltraite pas serait déjà bien. Si vous n'avez jamais entendu, pendant des heures, meugler une vache à qui on vient d'enlever son veau, allez vous balader en campagne. C'est effroyable, ça me déchire le ventre. Oui, je sais, il y a des gens qui rigolent quand je dis ça.

Bref...Pour ce qui est de la FNSEA, voici leurs demandes en résumé :

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Voilà qui est clair. Maintenant, voyons le cas du Sieur ROUSSEAU, patron de ce syndicat.

 

https://www.humanite.fr/social-et-economie/agriculteurs/a-la-tete-de-la-fnsea-qui-est-arnaud-rousseau-le-businessman-qui-voulait-passer-pour-un-paysan?

À la tête de la FNSEA, qui est Arnaud Rousseau, le businessman qui voulait passer pour un paysan ?

 

Arnaud Rousseau, président de la FNSEA depuis 2023, est un patron avant tout. L’écologie et l’Europe lui servent d’épouvantail pour masquer le monde qui le sépare de l’éleveur du Gers, qu’il prétend représenter avec son syndicat.

Social et Économie

3min

Mise à jour le 26.01.24 à 12:43

Pierric Marissal

Arnaud Rousseau, le président de la FNSEA, élu en 2023, est aussi dirigeant d'une grosse quinzaine d'entreprises.
© BERTRAND GUAY / AFP)

Arnaud Rousseau a un grand nombre de casquettes, ou plutôt de chemises. Si celle-ci est à carreaux, il incarne l’agriculteur et le dirigeant de la FNSEA, principal syndicat du secteur. Lorsqu’elle est bleu pâle avec cravate en soie, on est face au grand patron, habitué des assemblées générales d’actionnaires et qui parle en millions d’euros.

Arnaud Rousseau est un homme très occupé. On le retrouve administrateur ou dirigeant d’une grosse quinzaine d’entreprises, de holdings et de fermes : directeur de la multinationale Avril (Isio4, Lesieur, Matines, Puget, etc.), administrateur de la holding du même nom, directeur général de Biogaz du Multien, spécialisé dans la méthanisation, administrateur de Saipol, leader français de la transformation de graines en l’huile, président du conseil d’administration de Sofiprotéol, qui finance des crédits aux agriculteurs. La liste est longue.

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Comme patron d’exploitations agricoles, il ne possède pas moins de 700 hectares, principalement des céréales oléagineuses (colza, tournesol) mais aussi du blé, de la betterave, du maïs, et de l’orge. Il est aussi maire (sans étiquette) de sa commune Trocy-en-Multien (Seine-et-Marne) et vice-président de la communauté de communes du pays de l’Ourcq.

Deux classes d’agriculteurs bien différentes

Sur sa biographie officielle du groupe Avril, il est dit qu’Arnaud Rousseau a « un parcours atypique ». Pour un agriculteur, certes, beaucoup moins pour un dirigeant, puisqu’il est diplômé de l’European Business School de Paris et qu’il est passé un temps par le courtage de matières premières agricoles, c’est-à-dire leur mise en vente sur les marchés financiers.

Ces contradictions se retrouvent dans ses prises de position. Il défend une agriculture productiviste française pour nourrir les Français, mais consacre ses champs à une production majoritairement destinée à l’export. Il soutient les agriculteurs qui se plaignent de l’augmentation des taxes sur le gazole non routier (GNR), mais il a entériné cette hausse cet été, lors des négociations avec le gouvernement sur le projet de loi de finances.

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Avec ses homologues grands céréaliers, il est l’un des principaux bénéficiaires de la PAC, quand les petits éleveurs, ceux-là mêmes dont la colère déborde dans le Sud-Ouest, sont les plus lésés. Ce sont deux classes d’agriculteurs bien distinctes, aux intérêts antagonistes. C’est pourquoi il ne peut répondre aux demandes des manifestants sur la hausse du GNR, qu’il a validée, ni sur les marges des groupes agroalimentaires, lui qui en dirige un. Alors, Arnaud Rousseau a un bouc émissaire tout trouvé : l’Europe et ses normes écologiques.

 

Pour ceux qui en veulent encore plus, je les invite à lire l'article très détaillé sur cet individu dans le numéro de CAPITAL (impossible de copier l'article)

Il est ici

: https://www.capital.fr/economie-politique/agriculteurs-en-colere-les-jolies-affaires-darnaud-rousseau-leader-de-la-fnsea-et-patron-davril-1491442?

 

Il est donc indispensable de bien différencier les forces en présence :

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La FNSEA, les JA (Jeunes Agriculteurs), et la coordination paysanne, trois syndicats qui ont la même vision.


La confédération paysanne s'est totalement démarquée.

Ici, une vidéo qui présente la version de ce syndicat et les problématiques du monde agricole :

 

Ce qui se passe en ce moment a une importance considérable et les agriculteurs ont une occasion rêvée pour réinvestir le coeur des Français. Et ça n'est pas en suivant les directives de la FNSEA qu'ils y parviendront. Beaucoup de gens, aujourd'hui, savent ce qu'ils en coûtent de continuer à exploiter la terre impunément.

 

 

https://www.generations-futures.fr/actualites/agrican-cancers-pesticides-agriculteurs/

Enquête AGRICAN : professions agricoles et survenue de cancers

 

Cette fin d’année 2020 est l’occasion pour l’enquête AGRICAN de dévoiler ses derniers résultats dans son 3ème bulletin (Bulletin Agrican Novembre 2020). Pour rappel, cette étude, la plus grande au monde sur le sujet, a été mise en place à partir de 2004 et a pour objectif de mettre en évidence un éventuel lien entre les expositions professionnelles aux pesticides ou certaines activités particulières et la survenue de cancers. En outre, le propos est également étendu à certaines maladies non cancéreuses, parmi lesquelles des maladies neuro-dégénératives (maladies de Parkinson et d’Alzheimer notamment) ou respiratoires (bronchite chronique, asthme) et aux troubles de la reproduction et du développement de l’enfant. La plupart de ces maladies ont été sélectionnées car elles semblent plus fréquentes en milieu agricole que dans la population générale.

Comment s’est déroulée l’étude ?

Les résultats de cette enquête reposaient dans un premier temps sur un questionnaire d’inclusion, remplit par plus de 180 000 affiliés MSA répartis en 11 départements français. Les participants étaient majoritairement des hommes (55%). L’âge moyen des individus était de 63 ans et variait entre 20 et 105 ans. Entre 2015 et 2018, un questionnaire de suivi a de nouveau été envoyé aux participants afin de mettre à jour les données, notamment par rapport à des changements de situations (activités professionnelles, alimentation, tabagisme, évolution de l’état de santé, …).

Une fois l’ensemble des réponses recueillies, le suivi des décès et des diagnostics de cancers sur plusieurs années permet de savoir si certaines maladies peuvent se déclarer plus fréquemment en fonction de secteurs agricoles particuliers, ou de l’utilisation de certains pesticides ciblés. Pour ce faire, l’étude mesure les associations entre les expositions professionnelles et les maladies en comparant, au cours du temps, le nombre de personnes développant la maladie parmi les participants exposés (à un secteur ou à une tâche ou à une nuisance donnée) au nombre de personnes devenues malades parmi les participants non soumis à l’exposition étudiée. Même si cela ne suffit généralement pas à dire que l’exposition est une cause de la maladie, les études épidémiologiques permettent l’obtention d’éléments de preuve solides, à mettre en relation avec d’autres études sur le sujet afin d’en vérifier la cohérence.

Incidence de cancers

La première conclusion est que les femmes et hommes de la cohorte ont une mortalité 25% inférieures à celle de la population générale. Cette observation trouve notamment sa source dans un tabagisme bien moindre chez les travailleurs agricoles et dans le phénomène « d’effet du travailleur sain », soit un biais de sélection du fait que la cohorte n’inclue pas les personnes dont l’état de santé est trop précaire et incompatible avec une activité professionnelle. Une meilleure alimentation et activité physique dans ce secteur professionnel par rapport à la population générale est également une explication probable.

En comparaison avec la population générale, les cancers sont légèrement moins fréquents chez la population de la cohorte AGRICAN. Plus particulièrement, 20 cancers sont apparus à une fréquence différente entre les membres de la cohorte et la population générale :

6 cancers ont été retrouvés plus fréquemment chez les personnes interrogées: mélanome de la peau chez les femmes (+29%), myélome multiple chez les hommes (+20%) et chez les femmes (+21%), cancer de la prostate (+3%), cancer des lèvres chez les hommes (+55%), l’ensemble des lymphomes chez les hommes (+9%) et les femmes (+7%), lymphome plasmocytaire/maladie de Waldenström chez les femmes (+58%) et les hommes (+49%)

14 cancers ont été retrouvés moins fréquemment dans la cohorte AGRICAN: cancers du poumon (-42% chez les hommes et -33% chez les femmes), de la cavité orale et du pharynx (-43% chez les hommes et -36% chez les femmes), du foie (-25% chez les hommes et -31% chez les femmes), de l’anus (-51% chez les hommes et -54% chez les femmes), de la vessie (-34% chez les hommes et 22% chez les femmes), de l’œsophage (-22% chez les hommes et -28% chez les femmes), du sein (-14%), du rectum (-17% chez la femme), du col de l’utérus (-40%), du côlon (-13% chez l’homme), du pancréas (-21% chez l’homme), du larynx (-44% chez l’homme), de l’estomac (-12% chez l’homme) et du mésothéliome (-54% chez l’homme).

23 autres cancers ne présentaient pas de différence de fréquence d’apparition.

Même si certains cancers sont retrouvés moins fréquemment chez les travailleurs agricoles qui ont participé à l’enquête, ces différences s’expliquent à nouveau par les habitudes de vie plus favorables parmi ces derniers.

Impacts des pesticides

A contrario, l’étude montre un excès de risque pour certains cancers. Ainsi, AGRICAN met en évidence l’influence des pesticides dans l’apparition de plusieurs cancers.

Tout d’abord, les analyses montrent un excès de risques de cancers de la prostate chez les personnes utilisant des insecticides sur bovins, chez les éleveurs de porcs et chez les agriculteurs exposés via le traitement de semences, le semis et l’utilisation de pesticides (relevé pour des cultures de blé et/ou d’orge, de tabac, de pommes de terre et l’arboriculture). Ces résultats sont cohérents par rapport à d’autres études épidémiologiques qui montrent une élévation du risque de cancer de la prostate chez les agriculteurs, de +8% à +26%. L’INSERM a d’ailleurs conclut en 2013 à un lien fort entre l’exposition professionnelle aux pesticides et l’apparition de cancers de la prostate.

D’autre part, un excès de risque a également été observé pour trois cancers hématologiques :

Myélome multiple: un excès de risque de 40% a été observé chez les personnes utilisant des pesticides sur les cultures, augmentant avec la durée d’utilisation. La désinfection des locaux d’élevage, l’utilisation d’insecticides sur les animaux et la désinfection des machines à traire ont également été pointé du doigt.

Leucémies lymphoïdes chroniques: un excès de risque de 50% chez les personnes utilisant des pesticides sur cultures, augmentant avec la durée. Cette association est particulièrement forte pour les cultivateurs de blé/orge, de maïs, de tournesol et en viticulture.

Lymphome diffus à grandes cellules B: un risque plus élevé a été mis en relation avec l’application d’herbicides en prairies, de pesticides en viticulture et sur la culture du tabac.

Il existe de nombreuses études concernant l’apparition de cancers hématologiques et l’exposition aux pesticides. Les résultats de l’enquête AGRICAN sont cohérents par rapport aux travaux précédents, notamment ceux réalisés au niveau français, qui concluaient à une élévation du risque de certaines hémopathies malignes chez les agriculteurs et qui montraient des augmentations de risque chez les utilisateurs de pesticides.

Par ailleurs, il a été mis en évidence que les utilisateurs de pesticides avaient en moyenne deux fois plus de risque de développer une tumeur du système nerveux central que les autres participants de la cohorte. Plus particulièrement, de nombreuses substances actives de la famille des carbamates sont mises en causes, car elles multiplient le risque de gliomes et/ou méningiomes par des facteurs allant de 2 à 4. Malgré ces résultats, il reste aujourd’hui difficile d’identifier exactement les molécules responsables de l’apparition de cancers, notamment du fait des multi-expositions. L’INSERM avait conclu en 2013 à un niveau de preuve limité entre l’exposition aux pesticides et la survenue de ce type de cancers.

Enfin, l’étude s’est également intéressée à la maladie de Parkinson, maladie caractérisée par une destruction de certaines cellules du cerveau et qui toucherait aujourd’hui près de 200 00 personnes en France. Une fréquence plus élevée de malade chez les éleveurs, les cultivateurs et les utilisateurs de pesticides a été montré. Ceci n’est pas étonnant puisque la maladie de Parkinson est reconnue comme maladie professionnelle pour les travaux exposant aux pesticides. Deux substances actives de la famille des dithiocarbamates (zinèbe et zirame) ont notamment été mis en cause dans AGRICAN. Encore une fois, ces résultats semblent cohérents par rapport aux autres études réalisées sur le sujet puisqu’elles s’accordent à dire que l’exposition aux pesticides entraîne une augmentation du risque de maladie de Parkinson entre 50% et 100%. Les fongicides dithiocarbamates ont déjà été suggéré comme entraînant un risque accru, parmi d’autres familles telles que les organochlorés.

 

Bon appétit.

 

 

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