Ecologie radicale
- Par Thierry LEDRU
- Le 28/04/2024
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Une écologie radicale.
J'imagine tout de suite les levers de boucliers, les cris d'orfraies, les manifestations pour défendre les libertés etc...etc... Aujourd'hui, défendre le droit de continuer à vivre en exploitant la planète et l'ensemble du Vivant, comme cela a lieu depuis la révolution industrielle, c'est un appel au meurtre et rien d'autre. Tous ceux qui s'opposent à une écologie radicale n'ont aucune conscience de l'avenir que les adeptes de la croissance ont forgé. Il n'est pas question de savoir comment vivront les prochaines générations mais de savoir si elles existeront. Et ceux qui pensent que j'exagère sont encore et toujours dans l'ignorance de la situation.
Je ne parle pas de demain, ni de la prochaine décennie, ni peut-être du prochain siècle...Quoi que...
Combien de temps reste-t-il avant que le premier domino ne bascule et entraîne les autres. Qui connaît la théorie des dominos ? Est-il bon, juste, respectueux, d'impacter la vie des générations futures alors que nous connaissons les mécanismes de la dévastation ? L'intelligence est mise au service de la recherche pour trouver de nouvelles technologies permettant de continuer à vivre comme nous l'entendons, dans "le respect des individus". Mais ce respect des individus est une condamnation de l'ensemble et tant que ça ne sera pas entendu et compris, rien ne changera.
"Nous vivrons tous ensemble ou nous mourrons individuellement." Al pacino dans le film "L'enfer du dimanche"
Un livre incontournable :
Donella H. MeadowsJorgen RandersDennis Meadows
Kaim agnès El (Traducteur)
EAN : 9782374253329
488 pages
Rue de l'échiquier (03/03/2022)
4.57/5 98 notes
Résumé :
En 1972, quatre jeunes scientifiques du MIT rédigent à la demande du Club de Rome un rapport qu’ils intitulent The Limits to Growth. Celui-ci va choquer le monde et devenir un best-seller international. Pour la première fois, leur recherche établit les conséquences dramatiques d’une croissance exponentielle dans un monde fini.
En 2004, quand les auteurs reprennent leur analyse et l’enrichissent de données accumulées durant trois décennies d’expansion sans limites, l’impact destructeur des activités humaines sur les processus naturels les conforte définitivement dans leur raisonnement.
En 2012, à l’occasion de la traduction française de cette dernière version, Dennis Meadows déclare : « Il y aura plus de changements – sociaux, économiques et politiques – dans les vingt ans à venir que durant le siècle passé. »
En 2022, que nous reste-t-il à envisager ?
« Le droit de toute forme de vie à vivre est un droit universel qui ne peut pas être quantifié. Aucune espèce vivante n’a plus de ce droit particulier de vivre et de s’étendre qu’une autre espèce. »
Cette valeur morale remet catégoriquement et dans son entièreté notre rapport au Vivant et l'humanité est à des années lumière de ce mode de pensée et c'est parce qu'elle en est incapable que nous allons droit dans le mur car s'il en est ainsi du Vivant, il en de même avec la Terre elle-même, la planète et non seulement ce qui y vit. Dès lors que nous ne considérons pas la planète comme une entité vivante, nous ne pouvons pas considérer ce qui y vit à sa juste valeur. Notre comportement vis à vis des animaux, des plantes, des océans, des glaciers, des fleuves, des ruisseaux, des nappes phréatiques, de l'atmosphère, tout ça est un ensemble.
"L’épanouissement de la vie et des cultures humaines est compatible avec une décroissance substantielle de la population humaine. Le développement des formes de vie non-humaines requiert une telle diminution."
Cette idée-là, c'est le nœud gordien et c'est le thème principal de la quadrilogie en cours d'écriture... Tome 1, 2 et 3 achevés. Il reste à finir le 4...
Je ne crois pas un seul instant que la transition écologique, les COP 20,21,22, 56,57, 98 99... etc y changeront quoi que ce soit, afin que le Vivant ne soit plus impacté d'une façon mortifère. Car il s'agit bien de mort et non simplement de diminution ou d'affaiblissement ou de perte de biodiversité. Il faut utiliser le terme juste. On parle de la mort du Vivant.
Si je mets un V majuscule au mot "vivant" bien qu'il ne s'agisse pas d'un terme qui le réclame, c'est bien parce que pour moi, le vivant devrait être sacralisé, il devrait être un terme connu de tous les enfants, qu'il sachent que cette vie en eux est la même que tout ce qui est animé sur cette Terre et qu'il est impossible de considérer que cette vie puisse être rayée, anéantie, exterminée, épuisée, dévastée. Mes élèves le disaient d'ailleurs : "Quand il y a une majuscule, ça veut dire que c'est important."
"Tu as écrasé cette chenille, c'était facile. Maintenant, refais-la. " Lanza del Vasto.
Aujourd'hui, quand je vois le fan-atisme des supporters de foot, le fan-anatisme envers les people, chanteurs, chanteuses, ou de n'importe quelle "personnalité", ça me sidère et d'autant plus lorsque je compare ces comportements à l'indifférence quasi générale pour l'ensemble du Vivant.
Que des hommes aient jugé bon d'adorer des Dieux dont rien ne prouve l'existence pour ignorer dans le même temps l'extraordinaire merveille du Vivant ne peut me convaincre que l'humain est un être bon. Intelligent, c'est indéniable mais bon, c'est à dire faisant preuve de bonté, d'empathie, de douceur, de respect, de bienveillance, l'humain en est loin, très loin.
Il n'est qu'à connaître l'ampleur du désastre en cours.
https://larbredesimaginaires.fr/graines/ecologie-profonde-ou-radicale/?
Ecologie profonde (ou radicale)
L’écologie profonde ou radicale, est une philosophie écologiste contemporaine qui se caractérise par la défense de la valeur intrinsèque des êtres vivants et de la nature, c’est-à-dire une valeur indépendante de leur utilité pour les êtres humains.
L'écologie profonde attribue plus de valeur aux espèces et aux différents écosystèmes que ne le font les mouvements écologiques classiques, ce qui entraîne le développement d’une éthique environnementale.
Tandis que l’écologie classique, bien que développant de nouvelles alternatives, pose toujours la satisfaction des besoins humains comme finalité (anthropocentrisme) et attribue au reste du vivant le statut de « ressource », l’écologie profonde ré-inscrit les finalités humaines dans une perspective plus large, celle du vivant (biocentrisme) afin de prendre en compte les besoins de l’ensemble de la biosphère, notamment des espèces avec lesquelles la lignée humaine coévolue depuis des milliers d’années.
Le philosophe norvégien Arne Næss invente l’expression dans un article fondateur publié pour la première fois en 1973 : « Le mouvement écologique superficiel et le mouvement profond » (« The Shallow and the Deep Long Range Ecology Movement »).
Næss rejette l’idée que les êtres vivants puissent être classés en fonction de leurs valeurs respectives. Par exemple, le fait de savoir si un animal a une âme, s’il utilise la raison ou s’il a une conscience est souvent utilisé pour justifier la position dominante des humains sur les autres espèces vivantes. Næss affirme que : « le droit de toute forme de vie à vivre est un droit universel qui ne peut pas être quantifié. Aucune espèce vivante n’a plus de ce droit particulier de vivre et de s’étendre qu’une autre espèce. »
Les partisans de l’écologie profonde estiment que le monde n’est pas une ressource exploitable à volonté par l’Homme. L’éthique de l’écologie profonde explique qu’un système global (la nature) est supérieur à chacune de ses parties (l’Homme étant une partie de la nature).
Cette éthique s’appuie sur les 8 postulats suivants :
Le bien-être et l’épanouissement des formes de vie humaines et non-humaines de la Terre ont une valeur en elles-mêmes. Ces valeurs sont indépendantes de l’utilité du monde non-humain pour les besoins humains.
La richesse et la diversité des formes de vie contribuent à la réalisation de ces valeurs et sont également des valeurs elles-mêmes.
L’Homme n’a pas le droit de réduire la richesse et la diversité biologiques, sauf pour satisfaire des besoins humains vitaux.
L’épanouissement de la vie et des cultures humaines est compatible avec une décroissance substantielle de la population humaine. Le développement des formes de vie non-humaines requiert une telle diminution.
L’interférence humaine actuelle avec le monde non-humain est excessive et nuisible, et la situation empire rapidement.
Des politiques doivent donc être changées. Ces politiques affectent les structures économiques, technologiques, et idéologiques fondamentales. Il en résultera une société profondément différente de la nôtre.
Les changements idéologiques passent par l’appréciation d’une bonne qualité de vie plutôt que l’adhésion à des standards de vie toujours plus élevés. Il faut prendre conscience de la différence entre « bonne qualité » et « course à un niveau de vie extrêmement élevé » (qui serait néfaste à la nature).
Ceux qui souscrivent aux points précédents s’engagent à essayer de mettre en application directement ou indirectement les changements nécessaires.
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