Après la mort

Axel Kahn est mort.

Je ne reviendrai pas sur le parcours de cet homme, sur ses écrits, son engagement, ses prises de position. 

On en pense ce qu'on veut.

Il y a une chose en tout cas à laquelle je n'adhère pas et qu'il a répété à plusieurs reprises ces derniers temps, depuis qu'il se savait condamné par le cancer.

"Après la mort, il n'y a rien."

C'est à mon sens impossible de l'affirmer.

Tout comme il est impossible d'affirmer le contraire.

On peut supposer que de la part d'un scientifique, il aurait été étonnant de l'entendre parler d'âme ou de toute dimension spirituelle mais ce que j'entends dans les propos, c'est un manque d'humilité et surtout de respect envers l'humain. Il aurait pu dire qu'il n'en sait rien mais qu'il ne s'attend pas à autre chose que la disparition totale et le message aurait été bien plus respectueux pour tous. 

Je trouve quelque peu prétentieux d'affirmer quoi que ce soit sur la mort. C'est le sujet sur lequel l'idée d'une certitude est totalement déplacée. Et c'est justement parce qu'au fil de l'Histoire entière de l'Humanité, des individus se sont appropriés le droit d'asséner leurs certitudes que des conflits multiples et souvent violents ont eu lieu.

Qu'il s'agisse des croyants ou des athées, des scientifiques ou de n'importe quelle part de la population, dès lors qu'on s'autorise à affirmer que la mort est telle et pas autrement, on exclut une frange considérable de l'Humanité. Ce que nous aurions pu apprendre à travers l'existence de la mort, c'est l'acceptation de l'autre dans sa différence. 

Je ne sais rien de la mort sinon le fait que je ne serai plus là pour en écrire quoi que ce soit quand mon tour sera venu. J'accepte par contre l'idée d'en parler dès lors que mon interlocuteur n'arrive pas, les armes à la main, pour m'imposer son point de vue. Ni les armes, ni même les mots. 

 

 

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Commentaires

  • Thierry LEDRU
    • 1. Thierry LEDRU Le 09/07/2021
    Bonsoir Philippe.
    Très heureux de continuer cet échange :)
    Nous sommes deux individus semblables dans notre recherche. J'ai vécu un épisode très douloureux lorsque j'avais seize ans. l'accident de mon frère, cliniquement mort. Je suis resté dans sa chambre d'hôpital pendant deux mois et demi, jours et nuits. Une promesse, celle de ne jamais le laisser. J'ai côtoyé la mort, la douleur, la désespérance et le retour de la flamme de vie. J'en ai écrit un roman mais je ne l'ai jamais proposé à l'édition. Peut-être un jour. En tout cas, ce fut une expérience aussi douloureuse qu'enrichissante. Et puis, j'y suis passé aussi à ces épisodes de destruction physique et morale et là encore, je sais tout ce que j'y ai appris. La mort, la douleur physique, la souffrance morale, je sais quelque peu ce qu'il en est et aussi effroyable que ça puisse être sur l'instant, je sais aussi tout l'enseignement qui s'y trouve.
    La confiance. Oui, la confiance en la vie, prioritairement. J'ai rêvé une nuit. Des auras bleutées semblables à des corps de méduses. Elles flottaient autour de moi, tout était empli de douceur, de tendresse, de sérénité. Et j'ai entendu ça en moi, je ne l'ai jamais oublié : " Tu n’es pas au fil des âges un amalgame agité de verbes d’actions conjugués à tous les temps humains mais simplement le verbe être nourri par la vie divine de l’instant présent. Laisse la vie te vivre, elle sait où elle va." Je me suis réveillé et j'ai sauté sur un cahier, un stylo, j'ai écrit. Je n'ai rien dormi du reste de la nuit. Qu'est-ce que c'était, d'où ça venait ? Je n'en ai pas parlé, sinon à ma femme.
    Il fallait que je l'écrive, que je le mette en mots, que ça reste. C'est dans un de mes romans.
    "L’aura étincelante exhale des paroles qui l’investissent avec douceur. Des myriades de cristaux éclatants scintillent autour de l’apparition et l’enlacent délicatement. Il sent les mots glisser en lui et répandre sur leur trajet des tiédeurs qui le tranquillisent. Il ne distingue aucune forme et pourtant il devine qu’il est observé. Les particules lumineuses coulent en lui comme des nourritures, le soutiennent et le revigorent. Il a l’impression de flotter dans une matrice protectrice et l’énergie qui lui parle résonne dans son esprit comme à travers une cloison moelleuse…Il n’a pas de corps, il n’est qu’une entité vibratoire, palpitant sur un tempo étrange, mystérieux, incommensurable. Etrangement lui vient à l’esprit qu’il n’a même plus d’esprit et que cette pensée n’en est pas une, qu’elle n’a pas de source connue et que l’émetteur habituel a disparu. Ni corps, ni esprit, ni matière, ni intellect mais une certitude de vie.
    L’idée le sidère et déclenche dans le bain radieux où il flotte un tourbillon dérangeant, une anxiété perturbatrice, l’intuition inquiétante d’avoir égaré une image précieuse."
    Tu vois à quel point, l'idée d'une vie au-delà de nos existences est à mes yeux quelque chose de très puissant. Je ne sais sous quelle forme ça existe mais il y a eu tellement de phénomènes dans ma vie que je ne peux en nier l'intuition.
    J'attendrai de basculer de l'autre côté pour m'en assurer.
  • Philippe
    • 2. Philippe Le 09/07/2021
    Salut Thierry,

    Le hasard fait bien les choses et que mes recherches m'ai conduites sur ton blog est une belle
    aventure !

    J'ai parcouru le blog d'Axel Kahn comme un accompagnement silencieux durant ses dernières semaines sur terre et je trouvais triste de ne pas avoir plus confiance et d’espérance dans la certitudes que l'aventure continue.

    Je suis émerveillé par la beauté du vivant et ma phrase culte quand un choix d'action qui ce présente
    est "le vivant d'abord" sous toutes ses formes bien sur.

    Ceci dit depuis l'age de 20 ans env quand j'ai commencer à chercher, et plutôt solitaire dans cette quête, et comme il se doit "a force de chercher on finit par trouver...) ma curiosité du vivant à toujours été proportionnel à ma curiosité de la vie après la mort.
    Comme si l'un ne pouvait exister sans l'autre, que l'équilibre était nécessaire sur ses 2 états sans
    en privilégier un plus que l'autre, juste en respecter la chronologie ;)

    Tous ceci à nourrie ma curiosité du vivant mais également de l’après, une curiosité qu'un enfant aurait devant une malle fermé trouvé dans un coin du grenier.

    Mais qu'y a t'il dans cette malle ?
    Quand pourrais je l'ouvrir, savoir, découvrir ?
    Une curiosité bien vaillante, une curiosité qui va de sois, l'envie de connaitre l'absolue, de découvrir et de comprendre tous les univers et ses créations...de recroiser les êtres, abeilles, papillons, oiseaux, chevaux, chien, arbres, etc..plus rare avec les humains, avec qui j'ai eu des interactions riches et de confiance....

    Haa, la confiance," Le plus beau cadeau " qu'un être vivant peut donner a un autre être vivant, bien plus fort que l'amour !, l'amour n'est que la suite logique !
    C'est le premier pas, le premier don que tout être vivant donne pour entamer une interaction forte et ou après tout est possible...l'amour, l'amitié...

    C'est pour moi une des clés des existence et encore plus peut être celle la même que nous vivons actuellement.

    La confiance que l'on donne et que l'on reçois est un des composant essentiel de l'esprit de la conscience.

    Comme une corde de rappel en escalade ou une ligne de vie, qu'importe la couleur et la matière, ce qui est important c'est la confiance en elle que l'on peut avoir qui fait la différence.

    La confiance n'est que bonté, curiosité tous ce que la vie et les interactions permet avec d'autre conscience.

    Évidement c'est pas facile, surtout avec les humains, m’ enfin ça, c'est une autre histoire........
  • Thierry LEDRU
    • 3. Thierry LEDRU Le 08/07/2021
    Bonsoir Philippe
    Peu m'importe les erreurs de Français quand le contenu a cette portée et cette profondeur. :)

    "Effectivement il me semble que nous n'inventons rien, nous somme par contre capable
    suivant notre sensibilité et notre imagination d'appréhender les règles qui nous régisse
    qu'elles soit sous forme scientifique ou sous la forme artistique ou amoureuse, tous n'étant que vibration
    et énergie c'est bien normal de pouvoir et vouloir les exprimer de différente façons."

    J'ai passé une partie de la journée à penser à tout cela au regard de mes romans. Je dirais la même chose que toi par rapport à la musique.

    "Quand je jouais me compositions musical, il m'est souvent arrivé de pleurer et de sentir que je faisait parti d'un tout,
    et que les mélodie me guidait dans mon cheminement de la compréhension de ce grand tout, que mes compositions
    n'était qu'une retranscription de cette compréhension et qu'a travers elle d'autres pouvait comprendre ce grand tout
    grâce a l’énergie et aux vibrations qu'elle nous procure, je pense que c'est pour cela que l'on aime autant la musique
    et qu'elle est universel."

    Voilà ce que j'ai ressenti pendant des années en écrivant des romans. Cette impression extrêmement forte que tout cela m'était donné, que ça n'émanait pas de moi mais que ça m'était offert, que ça appartenait à un Tout et que dans les moments d'écriture, il m'arrivait d'accéder à cet état de grâce que représente non pas la "création" mais la "compréhension". Il m'est arrivé souvent de ne pas considérer mes écrits comme des créations mais comme des prises de contact, une réception de données universelles. Je n'écrivais pas. J'entendais et je transcrivais. Je n'inventais rien, je mettais juste en mots une réalité extraordinaire qui n'était plus perçue comme tel dans l'existence formatée des humains.
    Comme toi, la Nature a une importance considérable et c'est elle que je cherchais à mettre en scène. Dans mes romans de montagne, les sommets ont une âme. Ce sont des personnages à part entière. Les personnages humains sont des acteurs de second rôle qui se mettent en scène dans un décor qui les sublime.
    Il m'est donc arrivé de pleurer parfois en écrivant et je sentais bien que ça n'était pas l'écrit lui-même qui déclenchait cette émotion surpuissante mais bien une "présence" que je n'expliquais pas. Alors oui, je comprends parfaitement ta réflexion et encore une fois, je t'en remercie car elle vient valider ce ressenti que je n'osais que rarement exprimer. C'est toujours un peu risqué ce genre de témoignage. Et c'est réjouissant de croiser la route d'une âme qui vit les mêmes extases. Mystiques ou pas, peu importe, ce ne sont que des étiquettes.
    Je ne compte plus ces moments d'extase dans la nature et non seulement au sommet des montagnes mais tout autant au bord d'un torrent, au cœur d'une forêt, dans l'ombre d'une grotte, au bord d'un ravin ou juste dans la contemplation d'un arbre séculaire. Dans l'observation d'un insecte, dans le chant d'un oiseau, dans le vol suspendu d'un rapace. Dans le silence aussi. J'aime infiniment le silence. Je pense qu'il est à la source de l'extase. Il est celui qui permet de trouver l'interrupteur des pensées chroniques. Se noyer dans le silence permet de respirer pleinement.
    Oui, notre imaginaire n'est qu'une continuité de tout ce qui existe, une sorte de prolongement qui n'est possible que dès lors qu'on entre dans cet état de réception indispensable pour saisir ce qui nous dépasse, ce qui est au-dessus de notre statut d'individu.

    "Dans mon idée que je ne puise penser plus fort que ce qui m'a crée et donc logiquement la réponse
    à ma question, y a t'il quelque chose après la mort, évidement que oui,"

    Merci pour ça. Je pense que ça va m'occuper un long moment. C'est un prolongement que je n'avais jamais envisagé et c'est à mes yeux incroyablement puissant.
  • Philippe
    • 4. Philippe Le 08/07/2021
    Désolé pour les fautes d’orthographe et de conjugaison cela n'a jamais été mon fort ;)
  • Philippe
    • 5. Philippe Le 08/07/2021
    Salut Thierry,

    Je vois bien qu'entre tes 2 messages sagesse et vérité tu as trouvé... ;)
    Un peux d'humour est essentiel dans cette réflexion me semble t'il,
    ce qui nous permet justement d'appréhender tous cela de manière sereine.

    Effectivement il me semble que nous n'inventons rien, nous somme par contre capable
    suivant notre sensibilité et notre imagination d'appréhender les règles qui nous régisse
    qu'elles soit sous forme scientifique ou sous la forme artistique ou amoureuse, tous n'étant que vibration
    et énergie c'est bien normal de pouvoir et vouloir les exprimer de différente façons.

    Quand je jouais me compositions musical, il m'est souvent arrivé de pleurer et de sentir que je faisait parti d'un tout,
    et que les mélodie me guidait dans mon cheminement de la compréhension de ce grand tout, que mes compositions
    n'était qu'une retranscription de cette compréhension et qu'a travers elle d'autres pouvait comprendre ce grand tout
    grâce a l’énergie et aux vibrations qu'elle nous procure, je pense que c'est pour cela que l'on aime autant la musique
    et qu'elle est universel.

    Dans mon idée que je ne puise penser plus fort que ce qui m'a crée et donc logiquement la réponse
    à ma question, y a t'il quelque chose après la mort, évidement que oui, après sous quel forme l'envisager
    c'est la a ce moment que l'imagination et la liberté de chacun prend la suite...

    Dans mon idée nul besoin de livres,
    je n'ai rien contre les écrits seulement écrit par des hommes je ne lui laisse que la deuxièmement place après mon propre ressenti
    et je me fais confiance dans mes capacités à comprendre notre univers en le regardant et en l'écoutant.

    Je suis quand même curieux et passionner d'avoir des informations extérieur sur la science et l'espace, cela nourrie mes réflexions.

    Mais dans l'absolu les humains qui nous on précédé il y a des milliers d'années ont eu eux aussi la capacité de suivre la même réflexion
    et plus largement tous les êtres doté de conscience.
  • Thierry LEDRU
    • 6. Thierry LEDRU Le 07/07/2021
    Je reviens sur votre commentaire dans lequel vous dites que ne pouvant penser au-delà de ce qui nous a créé, si je suis capable de penser qu'il y a une âme, une vie après la mort et d'autres pensées dont la rationalité nous indique au contraire que cela n'est pas, c'est que cela existe. Effectivement, on pourrait penser que nous ne pouvons concevoir par la pensée que ce que la vie elle-même conçoit. C'est un raisonnement qui m'interpelle et auquel il faut que je m'attelle. :) Un thème qui me vient à l'esprit, c'est celui des extra-terrestres ou en tout cas d'une vie possible dans les immensités de l'Univers. Est-ce qu'il s'agit d'une pensée relevant de l'imaginaire au regard de cette immensité et de la beauté des nuits étoilées ou est-ce une pensée insérée en nous par la vie elle-même et indiquant que nous pouvons penser tout ce que la vie a conçu et être persuadé de sa véracité puisque nous ne pourrions pas le concevoir si cela n'existait pas ? Cela signifierait que les progrès réalisés par les humains depuis les temps les plus reculés étaient déjà inscrits dans l'esprit des hommes et que ceux-ci n'ont rien inventé. Ils n'ont fait que suivre le cheminement de la vie à travers l'usage de leur raison. Cela signifierait donc que nous ne devrions nous attribuer aucune gloire envers nos découvertes technologiques ou autres, à nos créations artistiques, à tout ce que l'humain a produit. Tout est déjà en lui puisque tout est issu de la vie elle-même et que si l'humain l'a conçu, c'est que le projet existait en lui sans qu'il ne le sache. Cela revient d'ailleurs à se souvenir des propos de Albert Einstein. Il disait n'avoir rien découvert d'important en y réfléchissant. Ses plus grandes découvertes ont jailli comme des révélations. Comme si tout était déjà là et qu'il venait juste de trouver le chemin vers le trésor.
    Merci encore Philippe pour ce commentaire et tout ce qu'il génère en moi :)
  • Thierry LEDRU
    • 7. Thierry LEDRU Le 07/07/2021
    Bonjour Philippe. Merci pour votre commentaire. Si vous avez lu d'autres articles de ce blog, vous avez pu constater que l'âme y trouve une place importante et que la dimension spirituelle est ce qui me touche le plus. Néanmoins, je tiens à ne rien affirmer. Je me contente de suppositions, d'intuitions peut-être ou de mon imaginaire. Un très grand nombre de lectures aussi, autant dans le registre scientifique et athée que dans le domaine de la spiritualité. Je ne tiens pas compte des préceptes religieux et je fais une distinction radicale entre la spiritualité et les religions.
    Vous écrivez : " si je peux penser et imaginer une suite à la vie tel que nous la connaissons alors c'est que cela existe..." Je ne m'aventurerai pas sur cette voie car je pense que, justement, nous bénéficions d'une imagination qui est hors limite et par conséquent tout à fait capable de créer de toute pièce une réalité qui nous comble. Cet imaginaire, aussi pointue que puisse être la pensée qui en jaillit, ne reste toujours qu'un imaginaire. De la même façon, l'imaginaire ne peut apporter de certitude sur l'existence de l'âme qu'au regard de sa puissance créatrice. Il est possible que cette entité n'ait été imaginée par l'humain que pour contrer les affres d'une mort totale. L'imaginaire ne peut pas devenir le juge de paix d'une question aussi vaste.
    Il nous faudra attendre notre élimination terrestre pour savoir s'il en reste quelque chose. Le reste n'est que supputations. Et ce sont des supputations qui m'interrogent depuis bien longtemps.
    Au plaisir de vous lire.
  • Philippe Sebilleau
    • 8. Philippe Sebilleau Le 07/07/2021
    Pour ma part ma religion est simple et je pense universel, que tous le monde peut partager et s'en approcher juste regardant la nature et les nuits étoilés.
    Ne pouvant penser plus fort et plus loin que ce qui m'a crée, si je peux penser et imaginer une suite à la vie tel que nous la connaissons alors c'est que cela existe...
    Et cette pensée toutes forme de vie ce posant la question y répond en même temps...
    Nul besoin de dogmes, de guides, de livres écrit par des hommes, de lois... une âme suffit pour 'savoir' si il y a une vie après la mort...

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