Avec quelques mois d'avance

Dans le tome 3 de ma trilogie, j'avais écrit ça avant de décider d'arrêter l'écriture.

L'actualité a rattrapé la fiction pour une partie au moins.

Il ne faudrait d'ailleurs pas du tout que la première partie se réalise.

Le "Hum" a déjà été entendu mais jamais élucidé. On peut en trouver la trace sur le net : 

"Un hum est un phénomène qui se manifeste principalement par ce qui est perçu comme un son caractéristique, de basse fréquence, persistant et envahissant, dont la source est inconnue, qui n’est pas forcément entendu par tout le monde. Il a soit une origine interne à l'auditeur (acouphène grave, ou bruits internes comme les borborygmes), soit externe (phénomène naturel, lié à l'activité humaine ou exceptionnel)." 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Hum_(son)

 

 

Chapitre 3

« Mes respects, Monsieur Zorn.

- Bonjour colonel. Je vous écoute. »

Un appel sur la ligne rouge. Le colonel Joachim Nichols en connaissait l’usage. Les informations dont il disposait ne laissaient aucun doute. Elles devaient être transmises.

« Vous vous souvenez, Monsieur Zorn, de ces phénomènes acoustiques qui ont touché des personnels de notre consulat en Chine.

- Oui, parfaitement.

- Toutes les analyses et les enquêtes n’ont rien donné de concret. Les deux employés concernés n’avaient aucune raison personnelle de développer ce genre de malaises. Nous enregistrons actuellement de nouveaux cas.

- En Chine, de nouveau ?

- Non, Walter. Ici, au pays. Et plus inquiétant encore, dans les bâtiments même du Pentagone. »

Le colonel Nichols énuméra tous les faits connus, décrivit minutieusement le déroulement de la prise en charge des personnels concernés. Vingt-sept personnes, dont certaines sur des postes sensibles.

« Quels sont les effets ?

- Les mêmes que ceux enregistrés également à Cuba, fin 2016. Perte d’audition et symptômes similaires à un traumatisme cérébral. Mais avec une aggravation très préoccupante. Quatre employés ont subi une perte d’audition totale et cela semble irréversible. Une femme est dans le coma. Un informaticien a été pris d’une crise de folie extrêmement soudaine et violente. Il a agressé deux secrétaires puis il s’est jeté par la fenêtre du quatrième étage. Personne n’a pu le maîtriser avant son geste. Il était hors de lui. C’est l’expression la plus juste d’après les témoins. Je dirais pour ma part, à la lecture de tous les témoignages, que ces personnes semblaient envahies par une présence insoutenable.

- Précisez votre pensée, colonel.

- Certains ont parlé d’un son insupportable, très sourd, constant, comme un moteur très puissant. C’est totalement inconnu. Personne ne donne d’explications.

- Et personnellement, vous en pensez quoi, colonel ?

- Nous avons pensé à un signal électro-magnétique. Du type Haarp. Mais ça ne vient pas de chez nous.

- Qui alors ? Russes, Chinois ?

- Impossible de la savoir. Nous cherchons. Toutes nos antennes d’informations sont en alerte. Humaines et technologiques. »

Les fréquences ultra basses. Walter s’était longuement documenté sur cette technologie. Il subventionnait lui-même le développement de la recherche sur l’ionosphère. Il avait lu quelques études sur la résonance de Schuman également. Des travaux passionnants, tournés en dérision par la communauté scientifique. Ce qui attestait à ses yeux de l’intérêt de la chose. Il aimait tout ce qui relevait de l’impensable. Ça n’était jamais pour lui que la mise en lumière des limites du cerveau humain, de ses conditionnements, de son incapacité à penser ce qui était au-delà des limites apprises et par conséquent de ce qu’il convenait de briser.

C’est là justement que se situait Harmaguédon. Concevoir l’impensable.

« D’autre part, Monsieur Zorn, vous avez certainement entendu parler de l’épidémie qui frappe l’Asie du Sud-Est et qui s’étend considérablement, le phénomène nommé plastisphère, par les scientifiques. Plus de 80 000 personnes contaminées et plus de 3000 décès en un mois.

- Oui, je surveille cela avec une grande attention.

- Nous avons répertorié deux cas en Amérique du Nord. Un ici, aux États-Unis et un autre au Canada. Ils ont été isolés et suivent un traitement. Il est possible que nous soyons à l’aube d’une pandémie. Ces bactéries se propagent au gré des courants océaniques et vous n’êtes pas sans savoir qu’il existe dans le Pacifique une zone totalement couverte par des déchets plastiques. Le vortex d’ordures. Cette immense surface représente deux fois la taille du Texas. Il semble évident que l’Asie ne sera pas la seule concernée. C’est un phénomène qui risque de devenir planétaire par la pollution elle-même mais également par les contaminations liées aux déplacements des porteurs de virus. Nous travaillons à l’élaboration d’une protection pour nos hommes concernés par notre plan. Les personnes touchées ont pour l’instant une espérance de vie très courte. Quelques jours. Une symptomatologie multiple, principalement respiratoire mais également hémorragique. Tous nos laboratoires travaillent là-dessus.

- Tenez-moi au courant, colonel.

- À votre service, Monsieur Zorn. »

 

 

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