Chemins et plages de Bretagne.

Un retour sur mes terres natales pendant quelques jours. 

Le bonheur de retrouver mes parents et les coins secrets de mon enfance, les lieux cachés qu'il faut chercher, la carte au 25/000 ème, les chaussures de marche, le sac à dos, et la joie de courir sur les rochers, de quitter les "grands axes" et les plages tourisitiques, d'ignorer les parkings bondés de bord de mer. 

Le même constat qu'en montagne finalement : les gens aiment les concentrations et sont persuadés que si un endroit attire du monde, c'est qu'il n'y a pas mieux ailleurs. Je sais bien également que l'effort physique n'entre pas dans le mode de vie d'une bonne partie de la population. Il faut que la plage soit à cinq minutes du parking en fait...

On est d'ailleurs sidéré Nathalie et moi de voir autant de monde en surpoids...C'est effrayant. Chez les personnes âgées, c'est concevable avec la baisse d'activité physique mais chez les gens de cinquante ans ou même bien plus jeunes, c'est un constat qui nous désole. La population française n'est pas en bon état, c'est incontestable.

On a vu des gens qui couraient en bord de mer, sur des pistes cyclables et on voit tout de suite, à leur allure, que c'est un effort de vacances, une tentative de "remise en forme". Le problème, c'est que la course à pied est traumatisante quand on n'est pas entraîné et ses effets sont bien plus néfastes que le contraire. La marche à pied, d'un bon pas, est bien plus bénéfique. 

Mes parents ont 83 ans, ils marchent tous les jours, entre une et deux heures. Ils ont des bâtons de randonnée et de bonnes chaussures. Aucune de leurs connaissances ne les suit. Ils marchent ensemble ou parfois tout seul, c'est devenu un besoin, comme celui de manger ou de dormir. Ils sont devenus végétariens depuis quatre ans également. Contre l'avis de leur médecin généraliste de l'époque. Ils en ont changé...

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Marcher sur les rochers, grimper, sauter, anticiper les réceptions, maintenir le rythme, les yeux cherchant l'appui suivant, le corps s'appliquant dans l'appui en cours. Un bonheur immense que j'ai pratiqué avec une joie inépuisable pendant toute mon enfance et mon adolescence. Le granit breton est très adhérent, rugueux, il râpe les mains et les semelles et je grimpais déjà sur des "montagnes", j'imaginais des ascensions. Parfois, j'observais un bloc de quelques mètres de haut et je traçais un itinéraire comme s'il s'agissait d'une paroi de mille mètres. 

Parfois, je m'asseyais et j'écoutais l'océan. J'aimais l'immobilité silencieuse de l'étale, lorsque le corps immense semble se reposer et attend la prochaine aimantation de la lune. J'aimais écouter ce clapotis qui se réveille, timidement puis s'amplifie lorsque le courant s'inverse.

J'aimais les couleurs de la nuit qui se couche jusqu'à l'horizon. Les reflets des lumières et j'imaginais les poissons se laisser bercer par les flots.

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Les couleurs de la Bretagne sont d'une richesse infinie. De la lande aux rochers, de l'océan aux forêts côtières, des plages de sable fin à celles couvertes de cailloux muticolores, les bancs d'algues vertes, roses, marrons, orangées, les laminaires, le goémon et les cumulus blancs dérivant sur le bleu du ciel, la mer grise sous les cieux de tempêtes... 

Le vent qui gronde ou s'apaise et parfois disparaît on ne sait où.

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Ce changement permanent de paysages avec l'alternance des marées, des palettes de couleurs et de parfums, les silences de marée basse et les marées hautes ventées, le chant puissant des vagues écumeuses et le roulement des galets sur les rochers, ce brassement infini des cailloux dont l'avenir s'appelle le sable, des musiques variées qui invitent à chanter, à courir, à danser, à rêver ou à dormir, à contempler dans la même immobilité que les instants suspendus entre deux marées.

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Le 11 juillet, nous étions quatre personnes sur cette plage, chacun à une extrémité. Bien entendu, nous nous sommes dénudés. Il y a bien longtemps déjà que les habits ne nous sont d'aucune importance et où la nudité fait partie de notre communion avec la nature. On ne se baigne pas vraiment quand on est en maillot. Ou alors il faudrait que dans le ventre de notre mère, nous ayons été habillés... J'étais nu dans le ventre de ma mère et je suis nu dans le placenta de la mer. La vie n'a que faire des artifices et des pudeurs apprises, des sensations limitées par des cadres imposés. 

Nous avons passé des heures à nager, à empiler des galets, à jouer dans les vagues, à ramasser les cailloux colorés, les coquillages vides. Ou à ne rien faire d'autre que regarder, écouter, respirer.

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Et puis nous avons repris nos avancées, de criques en criques, à travers les forêts, à travers d'autres plages, en suivant des sentiers où nous n'avons parfois croisé personne pendant des heures.

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