Coronavirus : Crise politique

 

Le comportement des sociétés capitalistes et matérialistes est totalement disproportionné et reflète surtout la peur de la mort, une peur comme on n'a pas connu depuis la seconde guerre mondiale. Comme si le "progrès" avait ancré dans la tête des gens qu'il n'était plus possible de mourir brutalement. Il y a une dimension psychologique qui relève de la pathologie...

En 1968, l'épidémie de grippe a été très forte et les médias n'en parlaient quasiment pas. L'actualité était politique et les morts, on ne les comptait même pas.

Aujourd'hui, les gouvernements sont sidérés par ce covid parce qu'il vient mettre un terme à l'idée que le progrès, et donc les élites qui le financent et l'organisent, n'est pas une donnée intangible et qu'il peut être remis en question à l'échelle planétaire.

Il y a une rupture dans le paradigme de la pensée de l'état protecteur, du progrès, de la croissance.
Un virus surgit et tout le système chancelle.

Je pense que cette disproportion dans les mesures prises relève surtout d'une pathologie gouvernementale, la peur viscérale de perdre la main sur les populations. Ils ne sont plus tout d'un coup "le père protecteur, le guide, le penseur, l'organisateur".
 

Etant donné que les contestations populaires sont de plus en plus nombreuses, depuis plusieurs années, il y a une forme de stress intense au sommet de l'état. Une crise de plus. peut-être la crise de trop. Celle qui pourrait faire vaciller fortement l'assise du pouvoir.


Maintenant, c'est clair que la gestion gouvernementale actuelle ne plaide pas pour un renouvellement de la confiance...De ce côté-là, c'est un désastre complet. Entre les masques, la misère hospitalière au regard des budgets sabrés depuis plusieurs mandats présidentiels, les mensonges et les non-dits, les contradictions, les censures, les conflits d'intérêts, on a vu passer tous les manquements et les inepties les plus plus flagrants. L'organisation du déconfinement en est un exemple de plus. Rien que l'ouverture des écoles et en même temps l'interdiction d'aller marcher sur une plage ou en forêt, c'est du grand n'importe quoi. Et je ne parle pas de l'ouverture des grandes surfaces mais du maintien des fermetures des restaurants et des bars. 

L'ouverture des écoles pour le "bien être" des enfants, l'égalité, le maintien à niveau... Bon, je ne vais pas m'étendre, ça va m'énerver. Je rappelle juste pour ceux qui ne le sauraient pas que j'ai été instituteur pendant 37 ans. Je connais quelque peu l'état des lieux...


Je pense de plus en plus, en tout cas, que cette crise, avant d'être une crise sanitaire, est principalement une crise politique, la peur de plus en plus intense que la main-mise des gouvernements sur les populations soit remise en question. Très fortement remise en question.

 

Il n'est qu'à voir donc le projet de l'UE présenté aujourd'hui d'injecter 1600 milliards pour relancer l'économie. C'est là je trouve qu'on peut mesurer l'ampleur de leur peur.

Cet argent, puisque d'un coup, il devient disponible, pour quelles raisons nous a-t-on assommé avec la nécessaire austérité depuis des années ?


C'est là que cette pensée d'Aristote m'est revenue ce matin. On maintient un peuple dans la difficulté quotidienne de sa survie pour ne pas lui donner les moyens de se révolter. Sauf qu'avec la crise du covid, un élément inattendu est entré dans le jeu et ça met "leur" système politique en péril car si le système économique s'effondre, eux aussi disparaissent.

Ils ne sont au pouvoir que parce qu'ils détiennent les rênes de l'économie, celle qu'ils souhaitent parce qu'elle leur permet de rester au pouvoir...

Se pose évidemment le problème de notre propre survie dans le cas de l'effondrement de l'économie. Il est clair que nous sommes extrêmement dépendants du système économique et financier mis en place depuis des décennies. Si l'économie s'effondre, qu'en sera-t-il de ma pension de retraite ? Qu'en sera-t-il du système hospitalier chargé de me soigner dans mes vieux jours, si quelque chose part de travers ? Qu'en sera-t-il de l'avenir de mes enfants ? 

Nous ne sommes aucunement libres de choisir une autre voie. Sauf à accepter d'oeuvrer à notre propre autonomie alimentaire et énergétique, à accepter que la consommation outrancière est un déni de la situation planétaire et que la simplicité volontaire reste l'unique voie de salut. La décroissance est le seul biais qui nous reste. Mais cette décroissance est une idée insupportable pour les instances politiques car elle remet sur la selette leur utilité et leur pouvoir sur les citoyens.

Il leur est nécessaire, vital, indispensable de nous maintenir dans cet état de dépendance économique.

Le revenu universel est de nouveau placé sous les projecteurs. Il représente malgré l'autonomie partielle qu'il offrirait un système de dépendance tout aussi piégeux que les salaires. Quel sera son montant ? Qui le décidera ? Quelles seront les conditions de son obtention ? Pour ce qui est du budget nécessaire, il a été expliqué à maintes reprises par divers économistes qu'il est parfaitement réalisable.

Le problème de son inévitable recours, un jour ou l'autre, vient du fait que la robotisation diminue considérablement et de façon de plus en plus forte le nombre d'emplois disponibles. Il arrivera nécessairement un seuil au-delà duquel une frange importante de la population ne pourra plus consommer. Et cette baisse de la consommation mettra de nouveau en péril le système économique en place.

Quant à la croissance verte, on sait également à quel point elle n'est qu'une illusion si l'intention est de préserver la planète. La véritable intention, c'est toujours et encore de maintenir le système économique. Et donc le système politique. 

"On nous fait avaler la fable des renouvelables qui vont nous sauver du changement climatique parce que cela rapporte aux industriels et au système financier. On ne parle ni de surpopulation, ni de consommation, ni du suicide que constitue la croissance infinie, parce que cela nuirait au business. » Jeff Gibbs

Il est évident que tout ça doit être discuté en hauts lieux. Non pas dans les sphères ouvertes au public, ni même aux médias, mais dans des colloques réservés, des rencontres non divulguées, entre financiers, économistes, banquiers, patrons de multinationales, et politiciens.

Nous en serons les derniers informés.

 

https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/plan-de-relance-europeen-pacte-vert-deconfinement-dans-l-union-le-8h30-franceinfo-de-thierry-breton_3928255.html

La Commission de Bruxelles planche actuellement sur un "fonds" de relance"gigantesque" de l’économie européenne, durement touchée par la crise du coronavirus Covid-19, qui "devrait se situer entre 1 000 et 2 000 milliards d’euros", a expliqué mardi 5 mai sur franceinfo Thierry Breton, commissaire européen au Marché intérieur.  "Nous sommes en train d’agir massivement, les industries seront sauvées", a promis le commissaire européen. "C’est en gros 10% du PNB [produit national brut] américain, chinois mais aussi européen qu’il faut mettre sur la table."

 

"Nous faisons tout" pour que les Européens puissent voyager cet été au sein de l’Union, mais "quand on travaille à l’échelle d’un continent, il faut accepter que nous ne soyons pas tous exactement pareils", a poursuivi Thierry Breton, qui ajoute que "l’épidémie ne se développe par de façon identique partout." En fonction de son "évolution" et de "sa diminution", "nous allons devoir respecter des zones qui ne seront pas traitées de façon identique", a-t-il souligné.

"Les objectifs" du Pacte vert européen, qui vise la neutralité carbone d'ici 2050, "sont plus que jamais maintenus", malgré la crise du Covid-19, a  par ailleurs assuré Thierry Breton, commissaire européen au Marché intérieur. "Plus que jamais le Pacte vert est d’actualité", a-t-il répété, alors que Bruxelles planche sur un "fonds" de relance de l’économie qui pourrait atteindre "2 000 milliards" d’euros."

 

blog

Ajouter un commentaire