Couper le cerveau

De l'intérêt du sport...Tout ce qui devrait être enseigné au enfants. Les émotions, l'observation de soi, la connaissance des fonctionnements internes, la maîtrise comme l'objectif suprême. Au lieu de ça, on s'obstine à remplir l'individu de données extérieures. Une fois que l'individu s'est perdu de vue et ne regarde plus que la quantité de données absorbées ou son incapacité à le faire, le mal est fait. Dans un sens comme dans l'autre parce qu'il s'est identifié à ce contenu...


Schuh : «Couper mon cerveau»

http://www.lequipe.fr/Tir-a-l-arc/Actualites/Schuh-couper-mon-cerveau/294470

Première médaillée française à Pékin avec le bronze par équipes, Bérengère Schuh veut revivre ce bonheur à Londres. L'Auxerroise ne néglige donc aucun détail avec notamment un travail très précis sur la gestion des émotions.

Bérangère Schuh première médaillée des Jeux de Pékin, dans l'épreuve par équipes, sera présente à Londres. (AFP)

Bérangère Schuh première médaillée des Jeux de Pékin, dans l'épreuve par équipes, sera présente à Londres. (AFP)
Dans la fenêtre médiatique, le tir à l'arc entrouvre les volets tous les quatre ans avec les JO. Et encore il faut viser juste et toucher la médaille. Bérengère Schuh, première médaillée française à Pékin avec le bronze par équipes, ne s'en offusque pas. Professionnelle depuis 2009, elle « n'a pas un salaire de footballeur», mais ne nourrit aucune aigreur. « Le conseil général de l'Yonne, le conseil régional de Bourgogne et la Fédé me permettent d'avoir un salaire mensuel, raconte l'Auxerroise. Pour vivre, je dois compléter avec des primes à la performance suivant mes résultats.» Championne du monde en salle en 2003, elle «commence à faire des petites choses en extérieur».
Dans l'ombre, elle se prépare en espérant tenir son billet pour Londres fin mai-début juin. «Il faut se mettre dans la tête dès maintenant qu'il y a les JO dans quelques mois. Dans la salle, c'est écrit partout le nombre de semaines avant les JO. Sur notre carnet d'entraînement, il y a combien de semaines restantes, combien de jours..., explique la Tricolore qui a décroché le quota (non nominatif) pour la France lors des Championnats du monde. On vit pour les JO.» Dans cette préparation, la gestion des émotions tient un rôle majeur. Pour faire simple, c'est très compliqué ! « J'essaie de couper mon cerveau quand je tire, sourit l'archère. Nos meilleures flèches sont tirées quand on ne réfléchit pas. Il faut faire simple.»
«J'essaie de couper mon cerveau quand je tire. Nos meilleures flèches sont tirées quand on ne réfléchit pas.»Aux Jeux Olympiques, le stress est démultiplié, il faut donc l'apprivoiser avec de la sophrologie et un travail avec un capteur lors de ses entraînements. A quoi sert ce capteur ? «On a un logiciel qui émet des courbes en fonction du rythme cardiaque et de ce que le cerveau pense. Depuis décembre, on a découvert quelque chose d'assez impressionnant. Quand je tire une flèche, la personne derrière l'ordinateur sait si elle va aller dedans ou pas. Pas sur toutes les flèches, précise Bérengère Schuh. Sur certaines flèches où je ne pense pas à grand-chose à part la mettre dedans, il trouvait une confirmation sur sa courbe. Quand on pense que cela ne va pas, c'est rare que la flèche aille au milieu. » Pour contrôler son rythme cardiaque, elle se rend une fois par semaine chez une sophrologue pour un travail de respiration et de visualisation.
Le stress et son corollaire, les tremblements, sont des invités bien connus : «Au tout début du match, c'est beaucoup de tremblements avec le stress. Plus le bras d'arc bouge, moins on est stable pour viser et on n'a pas un lâcher fluide car les doigts sont crispés. Quand on lâche, cela accroche au niveau de la corde. Cela peut aller au milieu avec la gnac, mais c'est moins fluide. L'objectif est d'arriver à baisser le rythme cardiaque en l'espace de dix ou vingt secondes pour atténuer ces tremblements.» Pour se sentir forte dans sa tête, elle doit également se sentir bien dans son corps et se débarrasser de ses problèmes d'épaule : «On fait deux entraînements par jour, plus trois footings par semaine pour travailler le cardio et je fais cinq séances de musculation par semaine car j'ai été blessée l'an dernier à l'épaule.» Vivre JO n'est pas une simple expression.

Sophie DORGAN

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