Grenoble, le Chicago français

Je ne vais sûrement pas dire que ça me réjouit mais je tiens à mettre l'article ici afin que les lecteurs de la suite du roman "Les héros sont tous morts" sachent que la fiction reflète la réalité...Tout ce que j'écris dans cette trilogie est le fruit de très, très nombreuses lectures, que ça soit les zones de non-droit, tout autant que le désastre écologique ou l'inconscience d'une partie des individus quant à l'avenir de l'humanité. 


 

TOUS, SAUF ELLE

« Que feras-tu lorsque le chaos surviendra ? »

L’expression l’étonna. Il n’aurait pas imaginé que Laure ait pu être convaincue, elle aussi, de l’imminence du désastre.

« Est-ce que tu resteras flic ou est-ce que tu quitteras ton poste ? »

Il n’hésita pas une seule seconde.

« Les flics qui voudront jouer aux héros ne vivront que quelques heures ou quelques jours. Moi, je veux tenir le plus longtemps possible. Et c’est ici que ça se fera. Avec toi si tu le souhaites.

–Et tes collègues ? Fabien et les autres ?

–Je ne peux rien pour eux. Et ils ne me croiraient pas si je décidais de les prévenir.

–Et tu penses vraiment que nous deux, ici, on peut survivre à un tel bouleversement ?

–Bien plus en tout cas qu’en espérant une quelconque survie dans les villes.

–Et mes parents ? »

Elle s’attendait à un temps de réflexion mais Théo répondit immédiatement.

« –J’y ai déjà pensé, Laure. Ton père était militaire et ta mère infirmière. Donc, deux personnes qui peuvent être considérablement utiles et non pas des fardeaux. Ils ont leur place ici. C’est à eux de décider.

–Et les réserves de nourriture ?

–Il y a un aliment qui n’est pas en rayon mais qu’il faudra aller chercher. Et il faudra de bons tireurs.

–Les animaux ?

–Oui. Chevreuils, sangliers, cerfs. Je sais que tu ne manges pas d’animaux. C’est toi qui décideras mais en temps de guerre, tout ce qui nourrit est à prendre. Et nous serons en guerre. 

–Une dernière question. Je n’ai aucune connaissance sur le sujet et même si je lis ton cahier tous les jours, je n’ai pas trouvé de réponse. C’est quoi le nouvel ordre mondial ? »

Elle ne s’étonnait plus maintenant de son étrange impassibilité devant des sujets assurément délicats. Il n’y avait que dans l’expression amoureuse qu’elle percevait en lui un trouble puissant.

Il répondit avec le  même flegme.

« Soit le délire d’esprits paranoïaques, soit une vérité terriblement bien cachée. C’est comme pour Dieu, en fait. Tu peux refuser de croire en son existence ou décider de l’honorer mais aucun de ces choix ne t’assurera d’une quelconque certitude. Par le biais de centaines de lectures, j’ai décidé de croire en l’existence de cette entité qu’on appelle le nouvel ordre mondial et je vois dans son organisation la puissance de certains élus, non pas par des votes populaires mais par héritages, de génération en génération. Avec comme projet commun la pérennité de leur puissance, quel qu’en soit le prix pour le reste de l’humanité.

–Jusqu’à fomenter une disparition partielle du groupe humain ?

–Dès lors que ces individus considèrent que la situation risque de leur échapper parce que ce groupe humain devient trop important, la solution est d’en réduire l’importance. Ils ne voient pas en nous des êtres vivants mais les ouvriers de leur puissance. Ce dont ils ont besoin, c’est d’un groupe humain obéissant et la multiplicité des zones de conflit leur pose inévitablement un grand nombre de problèmes. Pour effacer ces problèmes et rétablir durablement la croissance de leurs richesses mais surtout assurer leur propre survie, il ne vont pas chercher à résoudre les causes des problèmes mais à supprimer leurs acteurs. »

Elle ne répondit rien. La consternation se mêlait à la nausée. 

« Les hommes sont comme les pommes ; quand on les entasse, ils pourrissent. » Je ne sais plus qui a dit ça, Mirabeau, je crois mais c’est bien d’actualité. Il était en avance sur son temps, ajouta-t-il. 

-Un flic cultivé. Tout est devenu effectivement possible en ce monde. »

Il s’approcha et l’enlaça.

« Si ça peut te convaincre de rester avec moi, je suis prêt à lire l’intégralité de l’encyclopédie universalis. »

Ils restèrent silencieux, dans les bras l’un de l’autre.

« Si j’avais pu imaginer que cette mallette me mènerait jusqu’à toi, je l’aurais ramassée sans penser à autre chose, murmura-t-elle.

–Et tes indiens Kogis alors ?

–Je te rappelle qu’ils n’ont pas voulu de l’argent.

–Et je leur donne raison. Leur liberté et leur honneur sont bien plus importants. C’est ce que la majorité du monde a oublié. »


 

Le syndicat Alliance Police compare Grenoble à “un Chicago français”

Photo d'illustration. / © JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP. Photo d'illustration. / © JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP.

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Alors que Gérard Collomb était en visite en Isère ce vendredi 17 août 2018, le syndicat Alliance Police Nationale a dénoncé avec virulence l'insécurité qui règne dans l'agglomération grenobloise. Le syndicat policier n'a pas hésité à comparer Grenoble à "un Chicago français".

Par YG avec AFP. 

Le syndicat Alliance Police Nationale a dénoncé, ce vendredi 17 août 2018, l'insécurité "catastrophique" régnant à Grenoble, un "Chicago français", alors même que le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb était en déplacement à quelques kilomètres de là, dans le Vercors.

Dans son communiqué, l'antenne iséroise du syndicat policier met en exergue "une délinquance 63% plus élevée" dans la cité alpine "que dans des villes de même taille". "Rien que sur ces quinze derniers jours, on dénombre plusieurs agressions au couteau et règlements de comptes par armes à feu (un des protagonistes ayant moins de seize ans...)", relève-t-il.

Le syndicat souligne qu'avec d'"autres acteurs de la sécurité" (mairie, préfecture, direction de la sécurité publique), il avait "tiré le signal d'alarme" auprès du "gouvernement et des directions centrales", sans résultats.


Alliance Police Nationale rappelle les propos du procureur de la République à Grenoble, Jean-Yves Coquillat, qui avait affirmé il y a un an n'avoir "jamais vu une ville de cette taille aussi pourrie et gangrénée par le trafic de drogue"

Déplorant que M. Collomb "ait préféré se consacrer à la sécurisation des activités sportives et à l'air pur du Vercors plutôt qu'à l'atmosphère beaucoup moins vivifiante de la cité grenobloise", le syndicat affirme que trente postes ne sont pas pourvus sur la ville, "sans perspective de renfort sur les prochains mois".
 
Selon lui, les policiers démotivés "sollicitent leur mutation, faute d'attractivité pour les retenir".

Il demande notamment que le bassin grenoblois "soit considéré en secteur difficile et bénéficie de la prime de fidélisation correspondante"comme c'est le cas à Lyon. Et qu'il reçoive rapidement de nouveaux effectifs, comme à Marseille. "Sans un changement radical de politique, dans peu de temps la loi de la rue remplacera celle de la République", pronostique-t-il.

 

 

 

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