Je suis en colère

Quand je relis tout ce que j'ai écrit sur ma page Facebook aujourd'hui, je me dis que j'aurais mieux fait, encore une fois, de fermer ma grande g... et de m'asseoir sur ma colère. 
Parce qu'au final, ça sert à quoi ? Je suis qui pour aller balancer mes certitudes à tout va ? Et en dehors de déclencher le zapping sur une autre page, quel effet ça aura ? 
Seulement, la semaine dernière, il y a une petite fille de ma classe que j'ai vue pleurer quand j'ai parlé des effets de la déforestation en Amazonie, pour remplacer la jungle par des prairies à bovins, des bovins pour les étals des bouchers et des champs de soja pour nourrir les bovins. Et j'ai vu qu'elle essuyait ses yeux, rapidement, pour que personne ne la voit. 
Alors, je fais quoi moi avec la détresse de cet enfant ? 
Je ferme ma gueule ? Ça n'a pas de valeur les larmes d'un enfant, ça ne mérite pas qu'on se mette en colère ? 
Mais alors, qu'est-ce qui peut faire bouger cette humanité ? 
Faudra-t-il attendre la mort des enfants ? 
Ah, mais c'est déjà le cas en fait... ça meurt à la chaîne... L'alimentation, la pollution de l'air, de l'eau, des plantes, le bonheur de vivre, tout ça, les bombes, les guerres des adultes, les famines, l'eau qui n'est plus potable, les épidémies, les enfants cancéreux...Quand j'étais enfant, jamais je n'entendais parler du cancer des enfants. Est-ce que ça existait mais que le sujet était tabou ou est-ce que leur nombre augmente sans cesse ? Je n'en sais rien mais je sais que ça existe et que c'est incompréhensible à mes yeux en dehors de déréglements exogènes. 
Et là, j'entends chaque parent prier pour que ça n'arrive pas au sien, à son cher enfant, à la chair de sa chair...Et il vient d'où cet enfant sinon de la vie sur Terre ? C'est pas la petite graine du papa dans la fleur de la maman, non, ça c'est juste un amusement pour donner envie, l'enfant il est le fruit de la vie sur Terre. 
Je suis en colère.

En colère aussi contre les gens qui s'émeuvent en regardant les informations à la télévision et qui attendent que les "dirigeants" prennent des décisions efficaces et qui pour patienter vont continuer leur petite vie en s'efforçant d'oublier voire même d'ignorer le désastre en cours. Alors, premièrement, pour les dirigeants, le monde est un business et rien d'autre et nous sommes, tous autant que nous sommes, le carburant de ce business. Les malades emplissent le tiroir caisse des laboratoires pharmaceutiques. Et aucun d'entre eux ne rêverait de l'éradication des maladies, du cancer comme du reste. Les industriels de l'agro-alimentaire répondent à la demande des consommateurs, rien de plus. Ils comptent l'argent et ils ne compteront jamais les morts puisque les vivants réclament leur dose quotidienne. 

Nous sommes les dirigeants de nos choix. Il suffit donc de ne plus choisir ce qui contribue à l'extension du désastre. 

Quand j'étais adolescent, j'ai vu ce film : Network

Plusieurs passages m'ont considérablement marqué et encore aujourd'hui, je réalise que dans l'écriture de la trilogie en cours, je reprends cette idée. 

Le monde est un business et tout le reste, c'est de l'enfumage, des évènements secondaires pour occuper les esprits. Et dans le registre de l'abêtissement de la masse, les dirigeants et leurs valets ont atteint un niveau remarquable, une réussite totale. Il n'y a rien à attendre des dirigeants, quels qu'ils soient pour une raison très simple, évidente, incontestable : ils n'existent qu'avec le soutien des financiers qui entretiennent le business du monde.

Alors, oui, parfois, j'en ai assez et je crie par la fenêtre de mon ordinateur.

 

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