KUNDALINI : réflexions. (3)

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« La capacité à ressentir le désir de faire l’amour provient d’une transmission qui s’effectue très tôt dans la petite enfance, avec les hommes et les femmes de notre famille qui nous aiment et plus particulièrement notre mère. »

Dr Danielle Flaumenbaum. « Femme désirée, femme désirante »

 

C’est un paramètre qu’il est impossible de nier. Toutes ces émotions reçues pendant l’enfance et l’adolescence ont construit l’individu et les effets de ces émotions, positives ou non, ont des implications profondes sur la sexualité adulte.

L’individu qui n’a pas été « aimé, choyé, accompagné, réconforté, sollicité » gardera en lui une crainte, bien souvent inconsciente. Peut-être s’agit-il même d’un désamour imaginaire, une interprétation fallacieuse d’un amour parental réel mais maladroitement transmis ou faussement perçu. Toujours ce problème généré par la transformation du réel au gré de nos fluctuations émotionnelles. Seule, une analyse personnelle ou accompagnée peut résorber les conflits intérieurs et peut-être même les absoudre. Mais s’obstiner à vouloir les oublier les nourrit au contraire de l’énergie nécessaire pour survivre…

Une fille n’ayant pas été accompagnée avec bienveillance pendant ses premières années de vie, jusqu’à l’élaboration de sa sexualité adulte, et qui n’aura pas pu élaborer en elle une confiance solide, une conscience réelle de l’intégralité de sa personne, une analyse de ses propres comportements, cette fille devenue femme, incarcérée dans une réalité douloureuse, il lui sera difficile d’entrer dans le champ de la sexualité sacrée étant donné que le vécu corporel, émotionnel et psychologique sera considérablement perturbé par ce passé douloureux.

S’ajoute à cet état d’incertitude, le poids ancestral de l’Histoire des femmes à travers les âges de l’Humanité et de l’emprise masculine sur la sexualité. Une emprise sociale, religieuse, comportementale, des attributions limitées à la reproduction et à l’éducation des enfants, une certaine forme de « soumission » à des dogmes archaïques.

Quant aux violences physiques et psychologiques faites aux femmes, chaque jour, dans le monde, elles sont innombrables et c’est un drame effroyable, la matérialisation la plus sordide de l'immaturité spirituelle de cette masse de testicules érigées en cerveaux. 

Il existe incontestablement dans l’esprit d'un grand nombre de femmes une crainte plus ou moins forte de la sexualité, comme un égrégore néfaste, transmis de génération en génération dans l’inconscient collectif.

Il en est de ces femmes, très nombreuses, qui finiront par adopter la sexualité émotionnelle des hommes en répudiant partiellement ou intégralement, la dimension spirituelle de la sexualité, alors qu’elle est originellement inscrite en eux. Puisqu'elles ont reçu la mission sacrée de porter et de donner la vie.

Il se peut, néanmoins, que cette sexualité les comble. Un certain temps…Empiler les partenaires n'y changera rien tant que la sexualité émotionnelle masculine leur servira de balises...

 

Il est évident par conséquent que l’éveil de la féminité à travers une sexualité comblée, entière et bienheureuse, est bien plus aléatoire que la masculinité dans un monde cartographié et rigidifié par les pénis des hommes…

 

Il faut prendre en considération l’ensemble de ces paramètres dans la recherche de la sexualité sacrée. Homme et Femme unifiés dans la bienveillance de l’Amour intégral, l’Amour corporel et spirituel.

Non pas un amour émotionnel, nourri par les transmissions les plus lourdes, sociales, historiques et personnelles mais un Amour libéré de toutes les entraves.

Ce changement radical ne se réalise qu’en apprenant, ensemble, à devenir conscient dans l’acte d’aimer et non à se laisser emporter par des états troubles. Il s’agit donc de faire l’amour pour l’amour, ni pour soi, ni même pour l’autre mais en unifiant les deux partenaires dans une dimension supérieure, au-delà des personnalités. Non pas dans l’oubli ou la négation des individus mais bien au contraire dans le saisissement intégral des individus.

S’oublier en tant qu’individu chargé d’une histoire pour naître à soi dans l’instant immédiat.

 

Cela représente un cheminement d’autant plus complexe que l’histoire de la personne, et en priorité de la femme, aura été alourdie par de multiples fardeaux, transmis ou vécus.

Barry Long parle de l’importance du « vagin émotionnel » et de ses troubles associés. Il est nécessaire que l’homme prenne conscience que le sexe de la femme contient, de par les émotions ancrées, un vaste lacis de résistances, peurs, craintes, ou désirs inavoués, fantasmes inassouvis, et espérances.

Il est désastreux de vouloir imposer un pénis invasif dans le corps d’une femme qui ne serait pas aimée telle qu’elle doit l’être, avec cet hommage de chaque instant pour la Féminité qu’elle porte. Son sexe est un calice et non l’orifice destiné à assouvir l’excitation de l’homme…

On ne fait pas l’amour.

C’est l’amour qui nous a fait et qui propose tout au long de notre vie terrestre de progresser dans cet espace divin.

Dans la première expression, les humains s’attribuent par ces propos le phénomène le plus extraordinaire de la Création. L’Union des individus. Tous les êtres vivants l'éprouvent et les Humains bénéficient d'un potentiel miraculeux de conscience, l'entière possession de cette expérience suprême. Une Union sacrée qui émerge de l’imagination incommensurable de la Nature divine et non de l’émotionnel basique des egos avides.

La seconde expression reconnaît, avec humilité, que « l’accord des corps » relève d’un acte suprême, un transformateur fabuleux, l’éclosion des esprits par l’entremise de la sexualité. Dire que les Humains "font l'amour", c'est affirmer follement que les rayons font le soleil...

 

Un pénis ne pénètre pas un vagin. Sinon, il ne serait question que de biologie ou d’anatomie.

Un pénis émotionnel ne pénètre pas un vagin émotionnel. Sinon, il ne s’agirait que de la rencontre de deux individus isolés dans une sexualité spirituellement immature.

Deux corps enlacés qui s'étreignent et s'accueillent, qui s'enchassent et fusionnent, non pas un sexe d'homme dans un sexe de femme mais un canal érigé plongeant dans la matrice qui éveille la lumière intérieure, le corps entier de la femme auréolé d'un Amour divin diffusant les rayons émanant de son coeur. Ni pénis, ni vagin, ni seins ou fesses, ni aucune zone érogène dressée comme un panneau indicateur mais l'entièreté des individus dans l'espace énergétique des vibrations les plus profondes, le crépitement lumineux des cellules, comme autant d'étoiles dans l'Univers.

 

Les corps vers les âmes.

 

Les préliminaires ne sont donc pas des catalogues anatomiques de caresses mais un chapelet de regards, paroles, baisers, câlins, réconforts, aides, soutiens, encouragements, félicitations, paroles aimantes, amusements, pensées, messages… à chaque instant de la journée et non une fois coulés sous la couette. L’Amour est intemporel et ne se retrouve pas à heures fixes, dans une situation connue, prêt à parcourir méthodiquement un chemin usé par des émotions anciennes. L’Amour est neuf et unique à chaque instant.

C’est un état incessamment renouvelé et pourtant immuable.

Les émotions qui en découlent ne sont pas des torrents dévastateurs et inconscients mais des opportunités pour la connaissance de soi.

Les rituels ne sont évidemment pas à bannir dès lors qu’ils contribuent à une osmose tournée vers « là-haut » et non à la simple mécanique rassurante ou dépitée de protocoles organiques.  

Ces rituels peuvent également contribuer à la durée de la rencontre, à l’établissement lent et doux de la confiance, de l’abandon, de l’accueil de la tendresse et non inévitablement de la conjonction des individus. Un rituel n’est pas nécessairement un couloir menant à la chambre à coucher, ni même à l’accouplement. Dans ce mot, il y a « couple » et il est bon d’y songer a priori. Les deux partenaires sont conviés mais l’homme doit prendre en considération que les besoins physiologiques de sa partenaire ne sont pas les siens et que la durée prolongée de l’étreinte est une constante incontournable, un cheminement patient et bienveillant…Toujours cette bienveillance envers sa « Déesse. »

Il faudrait parler aussi des transferts d’énergie, de la circulation dans les chakras, de l’éveil de la Kundalini, de l’émergence des auras, des phénomènes stupéfiants d’orgasmes énergétiques asexués, de la probable apparition de transmissions de pensées, de synchronicités de plus en plus fréquentes et diverses, des ressentis physiques inversés, homme-femme, dans une disparition partielle des identités sexuelles… Il faudrait évoquer encore tellement de choses…

 

Il y a un choix à faire. Laisser le bateau de l’existence à quai et se satisfaire des horizons limités ou accepter cette « Terra Incognita » en soi et partir à l’aventure…À deux.  


 

 

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