L'exigence (école)


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HENRY DAVID THOREAU.

 

J'enfile les rendez-vous avec les personnels de l'institution.

Je suis confronté à l'incompétence et la malhonnêteté.

Je rencontre aussi des gens remarquables, à l'écoute, bienveillants, sans jugement, sans aucune intention de me culpabiliser ou de me juger.

Je suis confronté à des intérêts financiers, à des enceintes juridiques, à toutes les limitations impersonnelles de l'administration.

Je rencontre aussi des gens attachés à lutter contre cette dépersonnalisation de l'institution, des gens qui écoutent réellement, qui comprennent le mal-être, des gens qui ont décidé de passer outre les injonctions de la hiérarchie lorsqu'ils considèrent que cette hiérarchie oublie qu'elle s'adresse à des individus et non à des fonctionnaires.

Je ne suis pas ce que je fais. Je ne suis pas ma fonction.

Je suis essentiellement un être humain.

Je côtoie depuis un an toutes les limites humaines de l'organisation administrative, des textes de lois, des décrets, des objectifs inavoués.

L'Etat donne pour directives de ne pas piocher dans le "budget" et ce budget a davantage de réalité pour la hiérarchie que les humains qui sont concernés. 

Il y a des personnes qui estiment que cette attitude est justifiée.

D'autres estiment que c'est contraire à leurs idéaux et que ces idéaux sont prioritaires.

 

J'alterne par conséquent les entretiens dans lesquels je ne suis qu'un fonctionnaire reçu par un autre fonctionnaire et d'autres dans lesquels, je suis un être humain qui en rencontre un autre.

 

Je ne reprendrai pas mon poste. J'ai même décidé de le "libérer" au regard de l'Institution. Je ne suis plus attaché à aucune école. Je suis aux yeux de l'institution un fonctionnaire sans poste. 

Rien n'est réglé durablement d'un point de vue administratif.

Commissions médicales, analyse psychiatrique, lecture de mon dossier par des gens qui ne m'ont jamais rencontré.

 

Mais je ne reviendrai pas en arrière.

La vie se sert des éléments morts pour nourrir ceux à venir. L'instituteur en moi est "mort" et je me sers aujourd'hui de sa putréfaction bénéfique pour nourrir celui que je veux continuer à être.

 

Je veux donc continuer à être aussi exigeant envers moi-même, envers mes convictions, coûte que coûte, non pas par entêtement, non pas par esprit de contestation ou de rébellion mais juste parce que je veux continuer à pouvoir vivre avec moi-même.  

 

 

 

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