2) La GTMC, chaîne des Puys

Nous sommes montés vers Laschamps puis Orcival le premier jour. Gros dénivelée dès le premier jour. On connaissait déjà toute cette chaîne des Puys mais c'est toujours un grand bonheur de retrouver ces paysages. Les chemins en forêts sont praticables même avec les sacoches et les passages près des lacs sont enchanteurs. Puy de Mercoeur, Lassolas, Puy de la vache, Montjugeat, lac de Servières ensuite puis passage à Pessade. Premier bivouac à Orcival. Passage au lac Chambon et deuxième bivouac à St Victor la rivière.

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Ravitaillement à Besse St Anastaise puis le lac Pavin et le lac de Moncineyre.

Une étonnante rupture au regard du temps et de l'espace dès le deuxième jour. La variété des paysages et les heures qui défilent sur le vélo...Cette conscience que notre vie quotidienne dans l'année se déroule dans un espace très limité, comme une boucle, maison, travail et sur un rythme très cadré, régulé. La perception de l'espace est conditionnée par la gestion du temps. En raid, le fait d'avancer sur une ligne et non dans une boucle change radicalement la perception du temps. Au bout de deux étapes, on commençait déjà à perdre la notion des jours, des dates, l'impression de rouler déjà depuis bien plus longtemps. Les distances parcourues étiraient le temps...

 La simplicité des actes contribue à cette transformation intérieure : lire la carte, pédaler, jouer avec le terrain, anticiper sur un passage technique, s'émerveiller, se fondre dans le silence, se concentrer sur la qualité du pédalage, user modérément des forces, ne jamais se mettre "dans le rouge", penser à la durée puis arriver à ne plus y penser, comme un leitmotiv qui s'installe peu à peu, laisser le corps guider son avancée, se dissoudre dans cette percpetion nouvelle du temps et de l'espace...Un pur bonheur qui nous surprend par la vitesse avec laquelle il s'installe.

gtmc-ete-2012-011.jpgIl est très facile finalement de se simplifier l'existence...Et de ne garder que l'essentiel. Etre dans le monde et avoir le monde en soi. Le silence joue un rôle considérable aussi. L'usage de la parole a un sens. Aucun bavardage. Juste les mots qui servent. Comme si ces immensités apportaient inévitablement la simplicité volontaire. Parvenir à s'extraire des boucles de pensées, cette rotation permanente des idées insoumises. Ici, la ligne de l'horizon qui s'étire engendre une cassure de ces cycles. L'implication physique génère un nettoyage. La sueur emporte les résidus de pensées. Et puis, parfois, on s'aperçoit qu'on ne pensait à rien et qu'il y avait en nous un sourire intérieur. Plénitude.  

 

Le lac de Montcineyre. On y rencontré un groupe de randonneurs à pied, ils nous ont aidés à passer un joli bourbier ^^. Pousser les vélos en essayant de ne pas plonger les pieds jusqu'aux chevilles ou de coucher le vélo avec une sacoche dans la boue ! On a souvent été surpris par la facilité des rencontres et cette volonté des gens de nous aider. C'est étonnant d'ailleurs comme ils apparaissaient parfois tels des anges gardiens, pile au bon moment alors qu'on ne voyait personne pendant des heures !! Des inconnus qui se croisent et discutent et s'entraident parce qu'ils sont animés par le même amour des hautes terres.

On se souhaite bonne route et on replonge dans le silence et le ronronnement du dérailleur...

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