La problématique de l'écriture

 

 

La perception et la pensée.

Toute la difficulté de l'écriture tient dans cette problématique.

Si je pense à ce que les personnages perçoivent, je ne suis pas dans la perception mais dans la pensée de la perception.

Si je cherche à percevoir sans la pensée, je perds la possibilité de traduire la perception puisque seule la pensée verbalise.

Il existe pourtant un espace dans lequel les deux dimensions fusionnent. Et c'est là qu'il faut être pour écrire.

Il ne faut sans doute pas tenter de décrire cet espace finalement au risque qu'il ne soit plus qu'une pensée...

Il faut juste le vivre, en percevoir l'étrangeté, s'en nourrir.

Percevoir sans que ça ne soit qu'une pensée et verbaliser cette pensée sans s'éloigner de la perception, sans que l'écrit ne souille par une pensée dominatrice la beauté du saisissement.

C'est là que l'intuition se révèle. L'intuition devenant, à mes yeux, la capacité à s'extraire de la pensée réfléchie ou rationnelle pour vibrer dans l'espace épuré de la perception.

Le danger du mental qui traduit la perception par la pensée, c'est de s'ériger en censeur ou en affabulateur, selon le manque de clairvoyance de l'auteur au regard de son existence.

Est-il par conséquent possible de saisir intégralement la perception sans la couvrir des oripeaux de la pensée ?
 

C'est ce que je cherche.


 

 

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