Le manque, le besoin, le désir.

 

 

Le manque crée un besoin et le désir de l'assouvir.

Je ne vois pas les besoins comme étant à la source de nos actes. Il n’y a pas de « besoin spontané » mais a priori la conscience d’un manque qui va générer un besoin et donc un désir.

« Je manque de sommeil et j’ai donc besoin d’aller dormir, je désire être au calme. »

« Je manque de contacts humains et j’ai donc besoin de voir du monde. Je désire aller là où je trouverai de la compagnie. »

« Je manque d’affection et j’ai donc besoin de tendresse. Je désire rencontrer un ou une partenaire. »

« Je manque de reconnaissance et j’ai donc besoin d’être vu, entendu, écouté, aimé…Je ne pourrai m’aimer que si je suis aimé et je désire donc prendre une place qui me fera exister aux yeux des autres et m’apportera la satisfaction personnelle d’être reconnu. »

Etc etc etc

On pourrait penser que le besoin précède le manque mais à mon avis, je ne peux pas prendre conscience d'un besoin de façon spontanée. Si je décide de mettre des chaussettes plus chaudes, c'est parce que mes pieds manquent de chaleur. Il n'y a rien sinon qui me pousserait vers ce désir de trouver des chaussettes plus épaisses. Il n'y a pas de besoins a priori. Ils sont nécessairement issus d'un manque.  

Il me semble qu’une bonne partie de nos actes sont déterminés par ces états de manque et parfois même de souffrances. Il est donc indispensable d’établir en soi une hiérarchie immuable quant aux manques fondamentaux, aux besoins puis aux désirs qu’ils éveillent. C’est dans cette autopsie spirituelle que peut s’instaurer une forme d’autonomie existentielle. L’individu qui a une parfaite connaissance de ses fonctionnements internes peut se libérer des attachements secondaires. Il arrive un moment où les désirs disparaissent, où les besoins sont tous rassasiés et où les manques sont comblés. Le seul désir qui soit alimenté, c’est de maintenir la plénitude atteinte et par conséquent de rester parfaitement appliqué à user de l’instant. Aucun regret, aucun espoir. Juste être là. Lucide, conscient, stable, observateur. Jusqu'à ce ce que disparaisse le désir de la plénitude lui-même puisque ce désir entrave la conscience de l'instant.

Quand on ne manque plus de rien, il n'y a plus de besoin, sinon celui que ça dure. Les désirs répondent par conséquent à des données essentielles.

Il convient donc d'établir la liste des manques fondamentaux et de vérifier si les besoins qui leur sont associés sont assouvis. C'est là que la paix intérieure s'installe. Dans "la simplicité volontaire" et ça n'est pas simple à réaliser...

Si on repense aux travaux de Maslow, « le besoin de s’accomplir » représente le sommet de l’aspiration humaine. Mais ce « sommet » est devenu avec la société marchande une course à la puissance, à la possession et par conséquent à la consommation. Dans l’esprit de nombreux individus, il s’agit de « s’accomplir » dans l’échelle sociale et non dans la dimension spirituelle.

Pour faire un point personnel, il suffit de se poser cette question : « Quelle est mon idée du bonheur ? » Les réponses détermineront l’engagement dans la société marchande.

 Tout le problème actuel et qui est à la source des problèmes de la planète entière, c’est que l’état de plénitude est incompatible avec la consommation et le maintien de la "croissance matérielle".

Un individu en paix ne consomme que l'essentiel et n'éprouve donc plus aucun manque. Il devient donc indispensable pour les Maîtres financiers d'organiser la société de façon à ce que les individus éprouvent continuellement des désirs, même si les données vitales sont déjà contentées. Sur ces désirs, les Marchands induiront l'idée d'un besoin qui génèrera la révélation, fausse évidemment, d'un manque...Pour eux, le désir est le moteur et il faut l'envelopper en créant des besoins qui ne répondent à aucun manque. Les Médias se chargeront de propager la façon d'assouvir ces désirs. Il suffit d’ouvrir un magazine « people »dans une salle d’attente ou de s’asseoir une journée entière devant la télévision ou d’allumer la radio et d’aller sur une chaîne « commerciale. » Le matraquage est constant…

Le monde occidental n'est qu'une machine à consommer, un système adorant la "croissance matérielle" et maudissant la "croissance spirituelle". Rien de bon n'est à attendre du sommet de cette pyramide. C'est à chaque individu de choisir à quelle croissance il souhaite s'attacher...

Ce fonctionnement changera le jour où les adultes n'induiront plus ce schéma de pensées aux enfants...Donc, il faut que le nombre d'adultes "conscients" augmente et augmente encore et il arrivera un jour où le "nombre déclencheur" sera atteint et où le paradigme spirituel deviendra la norme...

De toute façon, c'est la seule solution pour que l'humanité survive. Car c'est dans la croissance spirituelle que se fera la décroissance matérielle. La COP21, celles qui suivront et toutes les autres grandes messes des Papes de la finance ne serventt qu'à imposer des restrictions dérisoires et bien souvent éphémères mais ces rencontres n'ont aucun impact philosophique. Les dirigeants iraient même jusqu’à dire que la croissance spirituelle est une atteinte à la liberté de consommer…

C'est là justement qu'il fallait laisser parler les "terroristes écologiques" qui sont dispersés à coups de lacrymogènes et de matraques. Ils ne viennent pas que pour dénoncer les malversations mais aussi pour présenter un autre fonctionnement.

Être capable d'anticiper, ça paraît fou mais les politiciens en sont incapables au-delà de la durée de leur mandat. La pression des Financiers qui contribuent à leurs élections est trop forte pour que leur ego carriériste s’y oppose. C’est le rêve de leur vie qui leur tend les bras. Le pouvoir….

Les indiens Kogis, de leur côté, ne prennent une décision collégiale qu'à partir du moment où ils sont certains que ça n'impactera pas négativement l'existence des deux prochaines générations...

Dans les pays "modernes", on se projette sur les prochaines élections mais pas plus loin. Il faut préserver la « croissance ». Jusqu'à inventer l'idée d'une "croissance verte". Aucune croissance ne peut être verte, ni vertueuse. 

 Sur l'impact aux enfants, il n'est qu'à regarder la période de Noël....Il suffirait d'aller voir débarquer les porte containers venus d'Asie avec les millions de jouets en plastique...Plastique, pétrole, usines, pollutions, déchets....La consommation matérielle...Le formatage au "bonheur matérialiste"...

Une fois adultes, les jouets en plastique deviendront des voitures, la piscine dans le jardin ou des écrans plats, super plats, super plats arrondis, super arrondis dans les coins plats ou super plats dans les angles arrondis, avec un son super dolby mega bass sound heavy clear et une télécommande reliée également au robot ménager qui va chercher la bière au frigo avec écran incorporé où apparaît la liste des victuailles disponibles etc etc etc etc...Tout cela sera toujours présenté comme une absolue nécessité quand il ne s'agit que de désirs inventés de toutes pièces.

Les Marchands trouvent toujours une dernière astuce « absolument indispensable », le "progrès" qui va changer notre vie….

Il n’y a évidemment aucun manque fondamental, ni par conséquent aucun besoin réel mais tout sera mis en place pour instiller malgré tout les désirs d’avoir…

On ne s'intéressera évidemment pas à la quête de "l'être"...

Les fêtes marchandes continuelles. Si vous calculez le temps de télévision quotidienne attaché à l’idée de consommation, c’est effrayant.

Il suffit de penser aux millions de sapins tronçonnés et qui finiront dans une benne à Noël. Acheter un sapin en pot avec racines et aller le replanter dans la forêt serait déjà un acte hautement symbolique....

Et les lendemains de fêtes aux repas pantagruéliques qui seront suivis de "régimes alimentaires". Sans parler des millions d'animaux abattus pour remplir les assiettes. 

Et cette humanité se croit évoluée ? C'est consternant, pitoyable et infiniment destructeur.

Ils existent pourtant ces adultes conscients. C'est juste que la masse n'en entend pas beaucoup parler....Les Medias s'abstiennent de les présenter étant donné que ces médias travaillent prioritairement à la diffusion des désirs....Financiers, Politiciens, Marchands, Médias....Et face à ce gang, il reste les individus isolés qui se regroupent de plus en plus....Il y a beaucoup de monde chez les Colibiris....Un joli vol d'oiseaux qui ne bat pas des ailes pour aller aux soldes....

Quand je vois par exemple, les restrictions « légales » qui se multiplient contre les individus « rebelles » qui décident de vivre dans un camion, dans une yourte mobile, un container aménagé ou une cabane au fond des bois, il faut comprendre qu’il s’agit essentiellement pour les Gouvernants financiers de casser ce mouvement de « dé-consommation » contraire à la « croissance ». Ces gens sont des dangers pour la société marchande. Il faut donc limiter leur extension.

Les « éco-villages » représentent une autre mise en forme de cette vie « dé-consommatrice ». C’est l’autonomie qui est visée par la communauté et bien entendu, c’est encore une fois incompatible avec les objectifs de la société marchande et les règles et les lois que les Gouvernants instaurent. C’est un défi gigantesque de développer une communauté de ce type, un travail colossal…

Et c’est bien pourtant vers là qu’il faudra se tourner.

Identifier les manques fondamentaux.

Analyser les besoins.

Autopsier les désirs.

Une fois ce travail achevé, chercher une existence compatible et s’y engager.   

Se pose malgré tout le problème des gens qui n'ont même pas les moyens d'assouvir les manques vitaux et qui en sont réduits à limiter les besoins. Ceux-là n'ont pas d'autre désir que de vivre un peu mieux. Ou de survivre. Ceux-là, les "sans dents", n'intéressent pas les financiers. Leur pouvoir d'achat est trop dérisoire. Il faut juste contenir leur colère et leur éventuelle désir de rébellion.

Platon l'a écrit il y a bien, bien longtemps : Pour maintenir un peuple dans l'obéissance, il faut q'une partie conséquente soit misérable et que les autres craignent trop de le devenir pour aller les soutenir. Les désirs doivent se porter vers le haut de la pyramide et non vers la solidarité envers la masse démunie.

Rien n'a changé depuis. 


 

 

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Commentaires

  • Thierry Ledru
    • 1. Thierry Ledru Le 25/09/2018
    Bonjour Jérôme. Merci pour votre commentaire. Très heureux de vous retrouver ici.
    Effectivement, ma réflexion porte principalement sur les besoins créés par la société de consommation. Bien entendu que nos besoins physiologiques relèvent d'un manque qui ne peut être renié mais il faut en être conscient pour ne pas tomber dans "les manques chroniques". Quand je vois l'état physique de la population française et de cette masse considérable de gens en surpoids, je pense que parmi eux, beaucoup n'ont pas clairement identifié les manques des besoins et encore moins analysé la notion de désir ;)
  • Jérôme
    Bonjour. Je me permets un commentaire alors que je n'ai survolé que le début de l'article. D'avance donc ... mea culpa !

    Selon moi, le besoin (naturel nécessaire) devance le manque. Mais on n'en a pas toujours conscience. Si le besoin est actuellement assouvi (par exemple suffisamment de glucose pour faire fonctionner l'organisme), on ne ressent pas de manque.

    Si on parle maintenant de "besoin" artificiellement créé (par la publicité notamment), là, effectivement le manque/la frustration précède le "besoin".

    Encore une fois, désolé d'avoir survolé; vous détaillez peut-être plus bas dans la suite de l'article. Mais je reviendrai sur le blog. Je suis simplement venu après qu'on se soit "croisé" sur la page Facebook d'Audrey Vernon. :-)

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