Le renforcement identitaire et ses conséquences

 

C'est un ancien texte de 2012 que je remonte parce qu'il correspond à la péiode actuelle : les conséquences du renforcement identitaire.

 

"Il y a désormais l'humanité comme un corps encapsulé et l'environnement comme un corps à exploiter. Jusqu'à l'outrage.   "

 

C'est ça tout le problème actuel, de l'humanité dans sa quasi intégralité. Nous ne sommes plus en lien avec le monde du Vivant.

Nous l'observons, nous l'analysons, nous le disséquons, nous le cataloguons dans des livres, nous le symbolisons dans les créations artistiques, nous nous rejouissons de sa beauté, nous profitons de ces bienfaits. 

Nous profitons. 

Voilà le résumé, brut, direct. 

Nous profitons.

J'ai toujours été frappé par l'étrangeté du terme "économie".

Il existe un sens lié au fait de savoir préserver un capital, qu'il soit financier ou naturel et l'économie qui englobe tous les phénomènes marchands, qu'il s'agisse de l'industrie, de l'agriculture, de la technologie, des marchés financiers.

Cette économie-là n'est absolument pas économe. Elle dilapide depuis des décennies. Et nous en sommes les acteurs, non pas les victimes mais les participants et nous courons après l'exploitation la plus vaste qui soit. Sans jamais nous repaître. Pour quelles raisons agissons-nous de la sorte ? Parce que nous sommes fondamentalement et uniquement des individus isolés dans notre identité et que le monde qui nous entoure n'est qu'un "environnement". Ce qui nous environne n'est pas nous puisqu'il nous faut être le point central pour que l'environnement existe. Il y a "nous", des milliards de "moi", et le monde autour.

Dès lors, il ne peut exister cette osmose économe, ce bon sens de l'économie des choses.

Qui donc, aujourd'hui, ressent les atteintes au monde du Vivant comme une propre atteinte sur lui-même ? Il m'est arrivé de l'éprouver et je fais tout mon possible pour que ça n'arrive plus. Parce que c'est insupportable, terriblement douloureux, dévastateur.

Lorsque je me sens réellement inséré dans le monde, je réfute toutes les pensées qui se tournent vers l'impact humain sur ce monde. Je m'efforce de contempler. Mais donc, cela signifie, que je m'efforce de profiter. Et je retombe dans les mêmes travers. Je profite.

Il fallait donc que j'établisse un comportement, il fallait que j'agisse, à ma mesure. 
Je ne suis pas un porte-parole et je n'ai aucune envie de le devenir. Ca n'est pas pour moi. Il me reste donc à agir dans ma vie quotidienne, sans m'engager nulle part ailleurs que dans les actes immédiats sur lesquels j'ai un réel pouvoir. 

 

"Que la force me soit donnée de supporter ce qui ne peut être changé et le courage de changer ce qui peut l'être mais aussi la sagesse de distinguer l'un de l'autre."

Marc-Aurèle
 

 

 

 

 

LE RENFORCEMENT IDENTITAIRE

 

Des étapes spitituelles

 

Le renforcement identitaire.


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  •  Le 11/02/2012
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Le moi dérivé qui s'est exclu de l'unicité a besoin d'interrelations pour renforcer constamment son identité. Cette existence se limite dès lors à une accumulation d'expériences nourries par les schémas mentaux. En psychologie, on appelle cela le "renforcement positif".

On ne peut reprocher aux individus d'œuvrer ainsi à cette extension du domaine d'influence et à cette consommation effrénée d'énergie puisqu'ils ne font que reproduire avec application le formatage qu'ils ont subi.

De la même façon, ces individus ne peuvent reprocher à l'existence de les blesser dans cette quête de reconnaissance. Dès lors qu'on attend d'autrui le renforcement psychologique inhérent à l'identité du moi dérivé, il faut en assumer les effets inverses.

Les émotions néfastes associées à la vie amoureuse, professionnelle, familiale, sociale ne sont que des interprétations inévitables de cette "réalité" générée par le paradigme. Si j'ai besoin d'affirmer mon identité à travers les activités humaines, ces mêmes activités humaines sont à même décorner cette identité. C'est le phénomène des plateaux de la balance. Il n'y a pas de juste milieu mais une alternance conflictuelle entre ce qui est vécu de façon positive et ce qui est vécu de façon douloureuse. Lorsqu'on regarde l'existence du haut de son piédestal égotique, on court le risque d'en tomber.

 

La vie sociétale au cœur du paradigme de la dualité génère une défense constante de l'individu sous la forme d'une justification, d'une comparaison, d'une compétition exacerbées par la confrontation permanente avec les individus qui fonctionnent dans les schémas identiques. L'école est le lieu d'apprentissage de ce moi dérivé...C'est absolument effrayant d'ailleurs que ce cadre d'évolution soit sali de la sorte par des intrusions matérialistes inhérents au paradigme.

L'accumulation de connaissances qui est vidée de son sens spirituel participe activement et aveuglément au formatage du moi dérivé. 

Il suffit de lancer avec de jeunes enfants une discussion touchant à la perception de la Vie pour réaliser à quel point ils sont déjà manipulés, à quel point ils ont déjà adhéré à une vision matérialiste de la Vie. Ils ne sont pas coupables mais uniquement victimes. Ces garçons qui veulent devenir footballeur pour devenir millionnaires...Ils connaissent même la couleur de la dernière voiture de luxe de leur joueur millionnaire préféré.

Renforcement du sens du moi dérivé. Les publicitaires connaissent parfaitement les fonctionnements et les manipulations à entretenir. A ce propos, la Saint-Valentin se rapproche pour vous rappeler que vous êtes amoureux ou amoureuse... Au cas où vous auriez oublié de le montrer à chaque jour qui passe.

Les prochaines élections présidentielles vont également pouvoir jouer leur rôle de rassembleur. Un tel appartient à ce groupe et s'oppose à celui de l'adversaire de son idole. PSG/ OM, le choc de la ligue de foot, jusqu'à se balancer des boules de pétanque à la figure. L'imagination du moi dérivé est sans limite.

Je me demande parfois s'il y a quelque chose à attendre de ces individus. Puisqu'ils sont persuadés d'appartenir à la "bonne" société, au bon groupe politique, au bon groupe social, d'écouter la bonne musique, d'aller en vacances dans les bons endroits, d'être de bons parents, de bons amis, de bons voisins, de bons supporters, de bons amants, de posséder une bonne voiture, un bon portefeuille, une bonne femme pour certains...Le comble de l'ignominie. 

On pourrait penser que toutes ces appartenances identitaires sont dérisoires, infantiles, immatures. Ouvrons un livre sur les deux guerres mondiales pour en voir les effets les plus fous. Ouvrons les yeux sur l'état de la planète pour en deviner les effets les plus destructeurs. Le pire est à venir. L'humanité n'est plus la seule concernée.

Extension du domaine de la lutte. Il y a désormais l'humanité comme un corps encapsulé et l'environnement comme un corps à exploiter. Jusqu'à l'outrage.   

 

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