Le temps de cerveau disponible

Le temps de cerveau disponible, est un documentaire (0h56) sur les effets négatifs de la télévision causés par la publicité, les émissions, films, la désinformation médiatique, qu'ils produisent sur notre cerveau, nos sensibilités, notre inconscient et les manipulations, nous montrant que la télévision n’est animée que par l’argent, et que le contenu des programmes et leurs nocivités pour le cerveau n’est à aucun moment pris en considération.

 

Avant, la télévision était exclusivement gérée par les pouvoirs publics, elle s’adressait aux citoyens dans le cadre d’une politique publique culturelle. En 1984, l’apparition des chaines privées change la donne, les programmes s’adressent désormais aux consommateurs, et l’objectif est par définition lucratif. Les producteurs privés ne sont pas au service de la satisfaction des téléspectateurs comme la logique l’exigerait, ils servent leurs actionnaires à qui ils doivent fournir des parts de marché. Puis, avec l’explosion de la publicité, les producteurs commenceront à travailler pour les grandes enseignes afin de leur offrir du "temps de cerveau disponible". Comment la privatisation des plus grandes chaînes a modifié le rapport au téléspectateur ?
Egalement, l'arrivée au début des années 2000 de la téléréalité ouvrait une nouvelle ère dans l'histoire de l'audiovisuel. Cruauté, violences psychologiques et sexuelles, humiliations, la téléréalité semble devenue folle. Comment la mise en scène de l'intime a ouvert un nouveau champ ?
Cinquante ans d'archives retracent l'évolution du divertissement. A l'aide de spécialistes, dont le philosophe Bernard Stiegler, ce documentaire démontre comment l'émotion a fait place à l'exacerbation des pulsions les plus destructrices.


Le "temps de cerveau humain disponible" est, selon l'expression formulée en 2004 par Patrick Le Lay alors président-directeur général du groupe TF1, ce que la chaîne de télévision qu'il dirigeait vendrait à ses annonceurs. Cette ressource serait ainsi ce dont cherche à s'emparer une entreprise ou une marque, par exemple, lorsqu'elle paie pour diffuser une publicité télévisée, généralement sous la forme de spots.
L'expression a subi par la suite une très importante médiatisation, probablement non prévue par son énonciateur, qui a par la suite estimé qu'il aurait dû se taire. Il a déclaré : "Il y a beaucoup de façons de parler de la télévision, mais dans une perspective business, soyons réaliste. A la base, le métier de TF1 c'est d'aider une marque à vendre son produit". Avant de poursuivre son explication : "Or, pour qu'un message publicitaire soit perçu, il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible. Nos émissions ont pour vocation de le rendre disponible, c'est-à-dire de le divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages. Ce que nous vendons aux marques, c'est du temps de cerveau humain disponible".


Si les français ont le sentiment d’avoir perdu leur identité, c’est parce que le marketing les a privé de leur culture, parce que les parents n’ont plus de rapport à leurs enfants, parce que les professeurs ne peuvent plus concurrencer la télé, qui capte leur attention beaucoup plus efficacement qu’eux.
Christophe Nick enfonce le clou : "La télé est devenue folle, en particulier les télés commerciales gratuites qui sont représentatives d’une société décadente. Les programmes mis à l’antenne sont de plus en plus transgressifs, comme ces jeux humiliants que les gros producteurs de flux sont en train d’acheter. En France, pays de l’exception culturelle, il y avait encore une pudeur, mais quand les cours de Bourse se sont effondrés à l’été 2000, on est passés à une autre télé". Dans "Le jeu de la mort", par exemple, le documentariste montrait que le pouvoir de la télé est devenu immense, au point de pousser, sur le plateau, les individus à tuer…


Les neurosciences sont aux services des trafiquants d’émotions. Les découvertes concernant le fonctionnement du cerveau aboutissent, entre autres,  au neuromarketing, qui use et abuse des failles de votre attention, et de votre capacité à ingérer de l’information de manière consciente et de préférence inconsciente.
Ils utilisent pour cela un des secrets d’un apprentissage efficace, comme des messages sensoriels récurrents, sous dopants chimiques, adrénaline ou dopamine, assénés quotidiennement. Ils vous offrent sur un plateau la solution à tous vos problèmes, consommer pour sois-disant être mieux…
Votre espace neuronal est vendu en masse aux annonceurs, vous ne maîtrisez rien et consacrez votre précieuse attention et votre temps à des usuriers sans scrupule.


le spectateur n’est pas le client, il est au sens propre une marchandise que les chaînes revendent aux annonceurs. Elles vendent ainsi du temps de cerveau humain disponible, et cela commence très tôt chez les plus jeunes.
Actuellement, la télévision est une arme destructrice des masses populaires, qui subissent un lavage du cerveau. Les publicités créent des besoins artificiels, les séries télévisées générent des pulsions violentes chez les plus jeunes, mais surtout, la télévision fonctionne comme un Big Ben dangereux dont le but est d’effacer toute capacité d’analyse et de critique. 
Il y a celle ou celui qui aime, qui déteste, mais qui veut comprendre pourquoi l’autre aime, la personne qui a lu les polémiques et qui avait décidé de ne pas regarder mais qui va regarder quand même, l'autre qui veut se moquer de ceux qui regardent, celle ou celui qui fait semblant de se moquer de ceux qui regardent mais qui regarde quand même, ou qui ne regarde pas mais achète un magazine qui en parle…


La télévision, pour créer chez nous du temps de cerveau disponible, joue sur les pulsions les plus primitives de l'être humain afin de créer de la disponibilité pour vendre des produits, voilà un des ses principaux rôles. Seuls les gens assez informés et conscients peuvent se défendre contre ce rouleau compresseur, mais il faudrait pour cela que les citoyens se rendent vraiment compte de l'effet "pervers" et dévastateur de la télévision, en tout cas de certains programmes. C’est une réflexion passionnante sur notre conditionnement au quotidien, mais en sommes-nous seulement conscients ?
Pour approfondir le sujet, il est intéressant de de visionner TV Lobotomy, en lien ci-dessous, une conférence de Michel Desmurget, docteur en neurosciences, directeur de recherche à l’INSERM, qui a compilé près de 4.000 études scientifiques sur ce sujet, et créé un livre.



- Voir aussi :

TV LOBOTOMIE : LA VÉRITÉ SCIENTIFIQUE

LE GUIDE PERVERS DU CINÉMA

NEUROMARKETING : Votre cerveau les intéresse

NEUROMARKETING : Des citoyens sous influence ?

LE CERVEAU ET SES AUTOMATISMES : La magie de l'inconscient

STORYTELLING : La machine à raconter des histoires

L'ESCLAVAGE DU XXIème SIECLE : De la servitude moderne

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