Lettres aux écoles 7

"La mémoire n'a pas de place dans l'art de vivre. La relation humaine est l'art de vivre. Si la mémoire intervient dans une relation, ce n'est plus une relation. La relation a lieu entre les êtres humains, pas entre leurs mémoires. C'est cette mémoire qui divise et crée les différents, l'opposition entre le toi et le moi. Ainsi, la pensée, qui est le souvenir, n'a absolument aucune place dans la relation. Cela est l'art de vivre.

La relation s'établit avec toutes choses, avec la nature, les oiseaux, les rochers, avec tout ce qui existe autour de nous, avec les nuages, les étoiles et le ciel bleu. Toute existence est relation. Sans relation, pas de vie. Nous vivons dans une société en dégénérescence parce que nous avons corrompu les relations humaines.

Il ne peut y avoir un art de vivre que lorsque la pensée ne contamine pas l'amour. "

Krishnamurti.


 

Il convient également d'oeuvrer à être en relation avec soi-même et non avec sa mémoire. Sinon, il sera bien entendu impossible d'être en relation avec les autres. Car qui serait en relation si ce n'est qu'une mémoire ?

Et là, je pense que la tache est immense, à l'échelle d'une vie entière. Quand je parle des conditionnements éducatifs, sociétaux, familiaux, historiques, il est bien entendu que tout est fondé sur la mémoire. Nos pensées sont des mémoires incessamment réactivées.

Il nous faut apprendre à penser librement, nouvellement, comme à chaque naissance, comme si à chaque instant nous apprenions à ne plus rien savoir.

Il ne s'agit pas bien évidemment de ne plus savoir rouler à vélo mais d'apprendre à "être" sur son vélo, consciemment, il ne s'agit pas de ne plus savoir entretenir son potager mais d'apprendre à être relié à la terre, il ne s'agit pas de désapprendre pour recommencer à accumuler du savoir mais juste de saisir la nécessité essentielle, vitale, permanente, d'aimer... 

 

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