Nourriture émotionnelle et carence affective

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L’alimentation émotionnelle, la nourriture qui « comble le vide »

4, août 2016 dans Psychologie12848 Partagés

Manger des sucreries après une rupture amoureuse, dévorer de la nourriture pendant des moments de tension, dépasser les quantités suffisantes pour notre corps, etc.

Voilà ce qu’est l’alimentation émotionnelle, une habitude pour laquelle il n’y a pas meilleure définition que les exemples.

Nous croyons qu’“être des personnes normales” équivaut à être en état d’alerte par rapport à la nourriture, que nous devons avoir peur du chocolat et de la crème, persuadés que si nous pouvions arriver à maîtriser “cette féroce faim intérieure”, nous parviendrions à l’harmonie.

Nous oublions là que souvent, manger devient une métaphore de la façon dont nous vivons et de la manière dont nous gérons nos émotions.

Pourtant, dans de nombreux cas d’ingestion compulsive, la nourriture fonctionne comme un rideau de fumée qui nous empêche de voir le vrai problème : la perte de contrôle émotionnel par le besoin de combler le vide relatif à d’autres domaines de notre vie.

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La relation entre les carences affectives et la nourriture

La nourriture peut devenir un substitut d’équilibre émotionnel.

Combien de fois avons-nous payé nos frustrations en nous empiffrant ou en mangeant une glace ou un chocolat ?

La compulsion qui nous guide au moment de manger est très souvent le désespoir au niveau émotionnel.

Les régimes ne fonctionnent pas parce que la nourriture et le poids sont les symptômes, pas le problème.

Disons que le fait de se concentrer sur le poids est une manière de ne pas prêter attention aux raisons pour lesquelles tant de personnes se jettent sur la nourriture quand elles ont faim.

Ceci, naturellement, est renforcé par notre société, qui focalise son attention sur les kilos en trop et sur les calories consommées.

On dirait que la perte de poids et l’obtention d’une belle silhouette provoqueraient chez nous la libération émotionnelle des événements douloureux qui nous tourmentent actuellement.

Geneen Roth, auteure spécialisée, met l’accent sur le fait que la prise de poids est, en soi, un symptôme. Même si nous arrivons à la faire diminuer, nous continuerons à générer de grandes fluctuations.

Je vous fais partager un passage qui illustre très bien cette question :

Quelqu’un assista une fois à un de mes séminaires après avoir perdu trente-quatre kilos en faisant un régime. Cette femme s’est mise devant cent cinquante personnes et elle a dit d’une voix tremblante :

— C’est comme si on m’avait dépouillée. On m’a volé le plus beau de mes rêves. Je croyais vraiment qu’en perdant du poids, ma vie changerait. Mais ce qui a changé en moi est seulement extérieur. L’intérieur est toujours le même. Ma mère est toujours décédée, et je suis toujours sûre que mon père me battait quand j’étais petite. Je suis toujours en colère et je me sens seule, et maintenant, je n’ai plus l’espoir de maigrir.

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Le cercle vicieux de l’alimentation émotionnelle

D’une certaine manière, la préoccupation de notre corps masque des préoccupations bien plus profondes, qui alimentent un cercle vicieux d’inquiétudes qui ne se résolvent pas et qui freinent notre capacité à grandir et à nous développer.

Pour certains auteurs, le véritable problème de la prise de poids et de l’alimentation émotionnelle est que la nourriture devient un substitut de l’amour.

Ainsi, comme l’affirme Geneen Roth : “Si nous cessons d’alimenter l’enfant maltraité qu’il y a à l’intérieur de l’adulte solitaire, nous pourrons nourrir l’amour et donner lieu à l’intimité.

De cette manière, nous libérerons la douleur de la vie passée et nous nous installerons définitivement dans le présent.

Il n’y a qu’en nous réservant un espace pour l’intimité et l’amour que nous apprendrons à apprécier la nourriture et que nous cesserons de nous en servir comme d’un substitut.”

À certains moments, nous croyons que manger nous sauvera de nous-mêmes, de la haine que nous ressentons, de l’angoisse d’être qui nous sommes et de ce que cela provoque chez nous, et que nous ne souhaitons pas. C’est une espèce de pensée magique qui renforce un cercle vicieux qui nous tourmente.

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Quand nous mangeons de manière déséquilibrée, nous ne prenons pas soin de nous et de notre présent.

Mais comme nous le disons, nous soulager à travers la nourriture et prendre du poids est, très souvent, juste un symptôme qui se recrée dans un cercle vicieux.

Alors, ce faisant, chaque fois que nous mangeons de manière compulsive, nous renforçons la croyance selon laquelle la seule façon d’avoir ce que nous voulons est de nous l’octroyer nous-mêmes grâce à la nutrition.

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C’est pourquoi chaque fois que nous nous adonnons à une ingestion excessive à la suite d’un déséquilibre émotionnel, nous renforçons ce désespoir associé à notre problème, ce qui provoque une pagaille encore plus grande.

C’est un cercle vicieux en tous points qui se nourrit lui-même du besoin de manger, tout en cachant ainsi le problème de fond.

L’alimentation émotionnelle, surnutrition ou déséquilibre nutritionnel nous sert souvent d’appui imaginaire, c’est-à-dire que nous pouvons arriver à utiliser la nourriture pour maintenir debout les quatre murs de notre maison.

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Prendre et perdre du poids ou être toujours au régime, c’est comme être constamment sur une montagne russe émotionnelle.

Une personne qui se sert de la nourriture pour se protéger s’enivre sans cesse à travers le chaos, l’intensité émotionnelle et le dramatisme.

Parce que comme nous l’avons dit, manger de façon compulsive reflète la mise en scène de la souffrance.

 

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