Obsolescence programmée des livres

Le problème vient surtout du fait de l'effet "moutonnier" des lecteurs dans leur majorité et du fait que la lecture de romans est principalement considérée comme un "passe-temps" et non comme une opportunité de réflexions, d'introspection, d'analyse, de retour sur soi etc...

Toutes ces expressions sont principalement interprétées comme des "prises de tête" et vont à l'encontre de ce que les lecteurs de la littérature "grand public" recherchent chez les auteurs bankables.

La lecture qui se veut être une "évasion" devrait surtout amener les lecteurs à s'interroger sur le fait de vouloir "s'évader"...Serait-ce donc qu'ils souffrent tous d'un syndrome d'enfermement ?...Et en quoi une lecture "d'évasion" va-t-elle leur procurer une véritable liberté si elle ne génère pas une réflexion ? C'est toute la finalité de la littérature qui se pose...

"Des livres à obsolescence rapide" est vraiment une expression effroyable...225 livres publiés par jour en 2018...Pas uniquement des romans, bien entendu, mais ça donne une idée de l'immense difficulté, voire impossibilité, d'exister dans une telle masse...

 

LITTERATURE Les auteurs francophones les plus vendeurs sont de retour dans les prochaines semaines en librairie. Ce qui inquiète aussi les petits et moyens éditeurs

20 Minutes avec AFP

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Guillaume Musso lors de la présentation de « La fille de Brooklyn » en 2016

Guillaume Musso lors de la présentation de « La fille de Brooklyn » en 2016 — F.Andrieu/AgencePeF.Andrieu/AgencePeps/SIPAps/SIPA
  • Les nouveaux romans de Guillaume Musso, Joël Dicker, Bernard Minier, John le Carré et Elena Ferrante sortiront prochainement en librairie.
  • Des petits et moyens éditeurs s’inquiètent de cette tendance à favoriser la « best-sellerisation » et la course à la nouveauté.

Les plus gros vendeurs de livres vont-ils sauver, à eux seuls, le monde de l’édition ? C’est le pari que font les éditeurs qui misent sur une poignée de best-sellers pour relancer un secteur au bord de l’asphyxie après deux mois de confinement. La réouverture depuis lundi des librairies a enfin sonné l’heure des joyeuses retrouvailles entre les livres et leurs lecteurs mais n’efface pas la crise profonde dans laquelle est plongé le monde de l’édition. L’épidémie de coronavirus a affecté toute la chaîne du livre. Les libraires ont dû baisser le rideau le 17 mars mais éditeurs et distributeurs ont également suspendu leurs activités et la reprise se fait au compte-gouttes.

Pour donner de l’oxygène aux libraires, dont beaucoup font face à un mur de dettes, les éditeurs ont tous décidé de réduire leur production. Depuis des années, la question de la surproduction éditoriale est un serpent de mer. En 2018, selon les chiffres du dépôt légal de la Bibliothèque nationale de France (BnF) plus de 82.000 titres, soit 225 livres par jour, ont été publiés. Pour les seuls mois de mars à juin, un total de 5.300 nouveautés et nouvelles éditions étaient au programme des éditeurs. L’épidémie de coronavirus a stoppé net cette avalanche.

Premières sorties le 28 mai chez Gallimard

Les programmes des éditeurs pour mai et juin ont subi une sévère cure d’amaigrissement. Revers de la médaille, les premières victimes de cette diète sont les primo-romanciers et les ouvrages dits « exigeants ». La maison d’édition Delcourt a annoncé « le cœur serré » que sa nouvelle collection de littérature française baptisée « Les avrils » sera finalement lancée en janvier 2021. Les deux premiers titres de cette collection dont le lancement était initialement prévu le 8 avril, puis le 3 juin étaient des premiers romans.

Chez Gallimard, les premières sorties auront lieu le 28 mai et, dans un premier temps, la maison d’Antoine Gallimard compte remettre en vente des ouvrages promis au succès mais qui avaient pâti de paraître juste avant le confinement. C’est ainsi, qu’on pourra retrouver sur les tables des libraires le dernier roman de Leïla SlimaniLa maison des autres ou le dernier récit du prix Nobel J.M.G Le Clézio, Chanson bretonne. L’éditeur table énormément sur le dernier livre de l’Italienne Elena Ferrante, La vie mensongère des adultes, en librairie le 9 juin, pour combler une partie des pertes considérables de son chiffre d’affaires.

Avalanche de livres « grand public »

Pour l’après-confinement, ce sont les poids lourds qui sont appelés à la rescousse des principales maisons d’édition. La maison XO publie le nouveau thriller de Bernard MinierLa vallée, le 20 mai. Calmann-Lévy lance le 26 mai (à 400.000 exemplaires) La vie est un roman de Guillaume Musso, le 27 mai les lecteurs retrouveront le nouveau livre du Suisse Joël DickerL’énigme de la chambre 622 (éditions de Fallois), également tiré à 400.000 exemplaires et le 28 mai, place à John le Carré avec Retour de service (Seuil).

Beaucoup d’éditeurs ont dans leur besace des livres dits « grand public ». Ainsi, le 3 juin, Actes Sud publiera Femmes sans merci, le nouveau titre de la reine du crime suédois Camilla Läckberg tandis que le 17 juin, Flammarion proposera Le flambeur de la Caspienne, une nouvelle enquête d’Aurel le consul, le personnage créé par Jean-Christophe Rufin.

Attention à la « best-sellerisation »

Des petits et moyens éditeurs s’inquiètent de cette tendance à favoriser la « best-sellerisation » et la course à la nouveauté. Il faut « ralentir la course à la nouveauté qui voit un nombre considérable de textes partir au pilon sans avoir eu le temps de toucher lectrices et lecteurs », ont indiqué dans une tribune publiée le 28 avril dans l'Humanité plusieurs dizaines de maisons d’édition indépendantes.

Dans un « appel aux lecteurs » lancé cette semaine, 113 maisons indépendantes ont mis en garde contre « une surproduction, néfaste pour l’environnement et qui inonde les librairies, noie une production éditoriale de qualité, plus audacieuse mais moins visible, écourte toujours plus la vie des livres, intensifie les retours et le pilonnage des ouvrages non vendus. »

« Publier moins », c’est accepter de fait d'« avoir plus de best-sellers », condition essentielle pour maintenir à flot une grosse maison d’édition, leur a indirectement répondu Olivier Nora, patron de Grasset, dans un entretien publié dans Le Monde daté de vendredi. « Il y a encore trop de livres à obsolescence rapide. C’est là que nous devrons faire porter en priorité nos efforts pour être moins prodigues à l’avenir », a-t-il concédé.

 

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