"Reflets du temps" : Convaincre

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Convaincre

Ecrit par Thierry Ledru le Samedi, 01 Septembre 2012. Dans Société, La une

Convaincre

Une discussion sur un forum laissait entrevoir l’impression que mes écrits portaient en eux un désir de convaincre mes lecteurs et qu’ils étaient trop complexes pour ne pas éviter un sentiment « sectaire » ou en tout cas l’impression que je détenais la « vérité » et que je ne laissais pas assez d’amplitude dans les réflexions.

Très troublant pour moi.

J’ai passé la journée à y réfléchir.

Bien entendu, un parallèle s’est fait avec les réponses des éditeurs qui considèrent que mes écrits ne sont pas assez accessibles.

J’ai essayé de remonter à la source du problème. Effectivement, je lutte contre un mouvement de pensées que je perçois comme une machinerie dont beaucoup n’ont pas conscience. La rupture en moi n’est pas de mon fait. Elle s’est imposée. Trois hernies discales et une paralysie de la jambe gauche, deux opérations similaires antérieures et ratées. Il y avait en moi un total désœuvrement, un désespoir absolu, l’impossibilité d’entrevoir la moindre issue étant donné que la science était impuissante à comprendre le phénomène d’un point de vue mécanique. Elle ne risquait pas de m’aider d’un point de vue existentiel.

Et puis j’ai rencontré Hélène. Une médium magnétiseuse. Quatre heures entre ses mains, quatre heures à l’écouter, à recevoir ce que je refusais jusque là de comprendre. J’aurais pu rentrer chez moi en courant…

Quelques nuits auparavant, il y avait eu ces auras bleutées qui me parlaient. « Laisse la vie te vivre, elle sait où elle va ». Aucune explication.

Après la première séance avec Hélène, j’ai passé des jours et des nuits à marcher. Une brûlure constante dans ma tête, des flots de pensées, comme des marées d’une force incommensurable. De la chaleur jusque dans mes yeux, l’impression de voir jaillir des étincelles au bout de mes doigts, des phénomènes inexplicables. Une impression constante d’avoir basculé dans une autre dimension dont j’ignorais absolument tout.

J’ai recommencé à écrire. J’écrivais depuis mes années de lycée. Mais là, tout était différent. Je ne réfléchissais pas, c’était là, en moi, je n’avais juste qu’à mettre tout ça en mots, construire un cheminement, comme un puzzle que je devais reconstituer. J’avais toutes les pièces mais tout était mélangé par l’effervescence permanente qui s’agitait en moi. Je marchais la nuit pour rentrer à l’intérieur, au plus profond.

J’ai écrit "Noirceur des cimes" en neuf mois puis j’ai recommencé "Ataraxie" et "Jusqu’au bout", des milliers d’heures à écrire avec cette impression merveilleuse de posséder enfin la « musique » que je cherchais vainement depuis si longtemps. Puis est venu "Les Eveillés"… Et puis "Jarwal le lutin". Le tome 1 puis le tome 2 puis le tome 3…

Il y aura ce soir, avec celui-ci, 600 articles sur mon blog. Et je pourrais ne pas m’arrêter d’écrire si j’en avais la possibilité.

Tout ça pour expliquer que ça n’est pas « moi » qui écrit… Aussi fou que ça puisse paraître. C’est quelque chose qui m’a été donné. Je ne sais pas par qui, ni pourquoi. Je ne cherche pas à convaincre. Je donne ce qui m’a été donné avec une force que personne ne comprend.

Je cours, je skie, je fais du vélo, je joue au tennis, je tronçonne mon bois de chauffage. J’ai eu cinq hernies discales… J’avais une jambe paralysée. Les trois dernières hernies n’ont pas été opérées. Elles ont disparu alors que c’est physiologiquement « impossible »… Pour la science.

Je comprends des livres que je n’avais jamais compris, je pleure en écoutant le silence des montagnes alors que j’avais passé des années à y courir sans rien y voir sinon ma prétention à réaliser des performances physiques.

La marée de pensées ne s’est jamais arrêtée. Elle me porte toujours.

Il y a parfois en moi une urgence à écrire et si dans l’instant ça n’est pas possible, j’en ressens une réelle souffrance. Comme si « ça » devait sortir.

Alors, oui, il est possible que tout ça paraisse dirigiste, sans nuances, étroit, ésotérique, sectaire, « New Age »…

Je n’y peux rien. Je ne choisis pas. Je fais avec ce qu’on me donne. Je ne suis qu’un transmetteur et je ne me considère pas comme un écrivain, ni comme un philosophe, ni comme un spiritualiste, ni comme un mystique parce que ça signifierait que tout ça m’appartient.

Rien n’est à moi. C’est à la Vie. Elle se sert de moi et je la bénis.

 

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