Régime de faveur

Doit-on s'en étonner ?

Doit-on se taire ?

Doit-on l'accepter ? 

Non, bien évidemment. Mais notre avis ne compte pas.

Ma mère a fait un AVC en 2019 et elle a une pathologie cardiaque. Mon père lui aussi souffre d'une pathologie cardiaque. Malgré ça et de multiples appels téléphoniques auxquels personne ne répond et un site internet qui me répond sur le formulaire d'inscription que les réservations sont suspendues, je n'arrive pas à leur obtenir de rendez-vous.

Ils ont 86 et 85 ans.

Combien de cas similaires actuellement ? Lorsque je fouille sur internet, je trouve des centaines de messages dénonçant une impossibilité d'être vacciné malgré des situations à hauts risques chez les personnes concernées.  

Covid-19 : Nicolas Sarkozy, 66 ans, a été vacciné au mois de janvier

 

L’ancien chef de l’Etat, âgé de 66 ans, a reçu l'injection à l’hôpital militaire de Percy, à Clamart (Hauts-de-Seine). La vaccination avait été prescrite par un médecin de ville qui invoque une pathologie à haut risque dont souffrirait l'homme politique.

Article rédigé par

franceinfo

Radio France

Publié le 18/02/2021 15:30Mis à jour il y a 12 minutes

 Temps de lecture : 1 min.

Nicolas Sarkozy, le 22 janvier 2021. (FRANCK FIFE / AFP)

Nicolas Sarkozy, le 22 janvier 2021. (FRANCK FIFE / AFP)

Nicolas Sarkozy s’est fait vacciner contre le Covid-19 au mois de janvier, a appris franceinfo de source militaire, jeudi 18 février, confirmant une information de L’Express.

L’ancien chef de l’Etat, âgé de 66 ans, a reçu l'injection par un médecin de l’hôpital militaire de Percy, à Clamart (Hauts-de-Seine), sur prescription d’un médecin de ville, a précisé cette source. La vaccination était réservée à ce moment-là aux personnes de plus de 75 ans et aux personnes présentant des pathologies à haut risque.

La nature de la pathologie n'a pas été précisée

C’est cette dernière raison qui a été invoquée par le médecin pour justifier la vaccination de Nicolas Sarkozy. La source militaire n’a pas précisé la nature de cette pathologie. "Il en va de Nicolas Sarkozy comme de n'importe quel
français, il a droit au secret médical. Pas de commentaire", a réagi le ministre de la Santé, Olivier Véran, lors de son point hebdomadaire sur la situation sanitaire du pays.

On ignore également quel type et marque de vaccin l’ancien président a reçu. Mais selon le calendrier vaccinal mis en ligne sur le site du ministère de la Santé, les personnes présentant des pathologies à haut risque doivent recevoir le vaccin à ARN messager de Pfizer/BioNTech ou Moderna.

 

 L'hôpital américain de Neuilly. Photo d'illustration ALAIN JOCARD/AFP

L'hôpital américain de Neuilly. Photo d'illustration ALAIN JOCARD/AFP

Vaccination : les passe-droits des VIP de l’Hôpital américain de Neuilly

Mercredi 10 Février 2021

Cet établissement privé de Neuilly (Hauts-de-Seine) aurait procédé en janvier à la vaccination d’une partie de ses dirigeants non médicaux, mais aussi de certains de ses riches donateurs.

La révélation fait désordre. Selon Franceinfo, l’hôpital américain de Neuilly-sur-Seine aurait proposé, avant même le début officiel de la campagne de vaccination, des injections aux membres de son conseil d’administration, pourtant non prioritaires. Et, de fait, ce prestigieux établissement privé a procédé en janvier à la vaccination d’une partie de ses dirigeants, les « gouverneurs » , mais aussi de certains de ses donateurs.

Capitaines d'industrie

Le Board of Governors de l’Hôpital, l'équivalent d’un conseil d’administration est constitué d’une quarantaine de personnalités internationales (françaises, américaines, japonaises) dont des grands capitaines d’industrie, dirigeants d’entreprise, banquiers, diplomates, avocats, etc. La plupart de ces "gouverneurs" sont âgés mais ce n'est pas le cas de tous comme le millionnaire Arnaud Lagardère (59 ans) ou la femme de Bruno Bouygues, Helen Lee Bouygues (45 ans), explique Franceinfo.

Icon Push-pinNotre carte interactive. Vaccination contre le Covid-19 : où en est votre département ?

Mardi, le ministre de la Santé a dit « déplorer » ces faits, s’ils étaient avérés. « Je n’accepterai pas qu’il y ait des passe-droits », a poursuivi Olivier Véran. L’hôpital, lui, s’est défendu en disant avoir proposé ces injections à « l’ensemble » des intervenants dans l’établissement : « médecins, soignants, administratifs, gouverneurs, prestataires de ménage, de sécurité et de restauration, volontaires bénévoles ». Sauf que, dans cette liste, lesdits « gouverneurs » n’exercent aucune fonction sanitaire dans l’hôpital...

Et pendant ce temps : Une vaccination à la traîne dans les quartiers populaires ?

L’hôpital Max-Fourestier, à Nanterre, un des 13 centres de vaccination des Hauts-de-Seine, est privé de dose depuis la semaine dernière. Michel Euler/AP/SIPA

L’hôpital Max-Fourestier, à Nanterre, un des 13 centres de vaccination des Hauts-de-Seine, est privé de dose depuis la semaine dernière. Michel Euler/AP/SIPA

Une vaccination à la traîne dans les quartiers populaires ?

Mardi 9 Février 2021

Nadège Dubessay

Nanterre n'a reçu aucune dose de vaccin la semaine dernière quand Neuilly en a eu 540, pointe le maire de la ville lésée... Dans les Hauts-de-Seine, comme en Seine-Saint-Denis, des élus s’insurgent contre une campagne vaccinale qui laisserait sur le carreau les plus précaires. RÉACTIONS.

Au centre de vaccination aménagé dans l’hôpital Max-Fourestier de Nanterre (Hauts-de-Seine), les locaux sont désespérément vides. Et pour cause. Dans cette commune populaire de 97 000 habitants, les plus de 75 ans qui veulent se faire vacciner devront attendre. Car Nanterre ne devrait recevoir aucune dose de vaccin pour la semaine à venir.

Ici, tous nos articles sur la campagne de vaccination.

Ce qui a fait bondir Patrick Jarry, le maire (DVG), c’est de constater que, dans les communes huppées voisines, Neuilly-sur-Seine, Issy-les-Moulineaux ou Boulogne-Billancourt, les centres de vaccination n’ont pas ralenti leur activité. Jusqu’à présent, les 13 centres des Hauts-de-Seine recevaient 420 doses chacun. « Or, la semaine dernière, Nanterre en a eu zéro et Neuilly 540 », ne décolère pas Patrick Jarry. « Ce matin, la directrice départementale de l’agence régionale de santé m’a expliqué que l’ARS avait demandé à tous les centres de vaccination de ne pas prendre de rendez-vous en prévision de la baisse d’arrivage du vaccin Pfizer. Neuilly n’aurait pas exécuté l’injonction ? Qu’est-ce que ça veut dire ? Quand on ne respecte pas les règles, on est récompensé ? » tempête l’élu. Qui précise que, « dans la semaine, l’ARS avait demandé de déprogrammer des rendez-vous ». Il n’en démord pas : certaines villes seraient mieux loties que d’autres. Alors, pour en avoir le cœur net, il a demandé au préfet de rendre public le nombre de personnes vaccinées ville par ville. « À la pénurie de vaccins, ne rajoutons pas l’injustice ! » lance-t-il.

Cet article devrait aussi vous intéresser : Vaccin : quand les chercheurs réfléchissent au « coup d’après »

Fracture numérique, surmortalité...

D’autant qu’ici, comme dans bien d’autres villes populaires, les personnes âgées ne sont pas toujours mobiles et la fracture numérique frappe durement. Or, les rendez-vous se prennent sur Internet. « Il faudrait organiser des brigades mobiles pour aller dans les quartiers », insiste le maire. En Seine-Saint-Denis, c’est le président du conseil départemental qui a tiré la sonnette d’alarme, il y a quelques jours, face au peu de personnes vaccinées. Le 93, où 17 centres de vaccination ont été ouverts, affiche le triste record du département le moins vacciné de la métropole… « Cela montre que les inégalités sociales, les fractures numériques que nous connaissons en Seine-Saint-Denis ont aussi un impact dans cette crise sanitaire », explique Stéphane Troussel (PS) sur la page Web du conseil départemental. D’autant que, pour s’inscrire sur la Toile pour un rendez-vous, pas besoin de mentionner sa ville d’origine. Des Parisiens, face à la saturation des centres de vaccination de la capitale, se sont rués vers les villes de proche banlieue : Saint-Ouen, Montreuil, La Courneuve… Au détriment de ceux qui ne maîtrisent pas l’outil informatique ou qui en sont dépourvus.

À Saint-Ouen, plus de 50 % des patients proviennent d’autres communes. À La Courneuve, le taux atteint 80 %. Certes, le virus n’a pas de frontières. « Sauf que les populations fragiles de nos villes se sont retrouvées en deuxième rideau », tacle Gilles Poux, le maire (PCF) de La Courneuve. Stéphane Troussel en est persuadé : « Il faut faire autrement, changer de méthode : mettre des plateformes téléphoniques, des bus qui vont dans les communes ou passer via les aides à domicile, pour qu’elles puissent vacciner. »

Une urgence bien réelle

Même si la Seine-Saint-Denis ne compte « que » 80 000 personnes de plus de 75 ans, l’urgence est ici bien réelle. Entre le 2 mars et le 10 mai 2020, soit pendant la première vague de l’épidémie, les décès avaient bondi de + 110 % (c’est-à-dire plus que doublé) par rapport à la moyenne observée entre 2015 et 2019, un record en France. « Les personnes obèses, diabétiques ou souffrant de maladies cardio-vasculaires, mais aussi celles qui ne peuvent pas télétravailler ou qui se trouvent en surpopulation dans leur logement, sont particulièrement exposées au Covid, constate un médecin de l’hôpital Avicenne, à Bobigny. Or, en Seine-Saint-Denis, elles sont bien plus nombreuses qu’ailleurs. » On le sait : le virus n’a fait qu’exacerber les inégalités sociales. Et, aujourd’hui, c’est l’accès au vaccin qui pourrait se révéler injuste et inéquitable pour toute une frange de la population.

Pour aller plus loin : Science appliquée à la santé : quelles politiques de recherche pour prévenir d’autres pandémies ?

 

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