Roman et faits divers

 

Un étrange et glauque faits divers me ramène à l'idée de départ du roman "Les héros sont tous morts".

"La tuerie de Chevaline." 

Aujourd'hui, un corps et une voiture carbonisée ont été découverts dans un lieu très proche de cet ancien faits divers jamais élucidé. 

Après la découverte d\'un corps près d\'une voiture calcinée à Chevaline en Haute-Savoie, les forces de l\'ordre ont bouclé le secteur, le 2 septembre 2020.
Après la découverte d'un corps près d'une voiture calcinée à Chevaline en Haute-Savoie, les forces de l'ordre ont bouclé le secteur, le 2 septembre 2020. (GREGORY YETCHMENIZA / MAXPPP)

Un corps a été découvert dans la matinée du mercredi 2 septembre à proximité d'une voiture en feu à Chevaline (Haute-Savoie), rapporte France Bleu Pays de Savoie. Il s'agit d'un homme, indique le parquet d'Annecy. "Les enquêteurs disposent à l'heure actuelle de plusieurs éléments concordants indiquant que la victime serait un homme âgé de 70 ans habitant la commune de Doussard, située à proximité", écrit la procureure de la République dans un communiqué.

Le corps du septuagénaire était fortement calciné au niveau des jambes, précise le parquet. Il était positionné à proximité d'un véhicule incendié dans lequel ont été découvertes deux armes d'épaule. "Les premières constatations établissent que le feu aurait démarré alors que la victime était assise à l'intérieur du véhicule et que celle-ci en serait ensuite sortie avant de succomber", poursuit la procureure.

Pas de lien établi avec la tuerie de chevaline

La brigade de recherches d'Annecy ainsi que la section des recherches de Chambéry ont été saisies de l'enquête pour recherche des causes de la mort. "Aucun élément ne permet à l'heure actuelle de faire état d'une éventuelle intervention d'un tiers, ni de faire un lien avec les évènements dits de la tuerie de Chevaline survenus il y a presque huit ans plus tôt", indique aussi le parquet.

C'est dans cette même commune que quatre personnes avaient été assassinées en 2012 sur une route forestière, la tuerie dite de Chevaline.“Tout rapprochement serait prématuré et malvenu”, a expliqué un peu plus tôt ce mercredi le colonel Nicolas Marsol, le patron des gendarmes de Haute-Savoie, à France Bleu Pays de Savoie. “En plus ce n'est pas au même endroit”, a-t-il ajouté.

Le 5 septembre 2012, trois membres d'une même famille et un cycliste avaient été tués. Une affaire qui n'est toujours pas résolue huit ans après les faits.

Tuerie de Chevaline : le mystère demeure

Cinq ans après les faits, le mystère reste entier et la tuerie de Chevaline n'est toujours pas élucidée.

 

Il est environ 16 heures, il y a cinq ans, lorsqu'un touriste britannique découvre sur un chemin forestier des bords du lac d'Annecy une voiture et quatre corps inanimés. Derrière le volant, un père de famille britannique d'origine irakienne, tué par balles. À l'arrière, son épouse et sa belle mère. À l'extérieur, un cycliste savoyard est lui aussi abattu. Seules survivantes, une fillette de 7 ans gravement blessée et une autre fillette découverte huit heures plus tard par les enquêteurs. Très vite, le cycliste est présenté comme une victime collatérale.

Moyens importants mis en place

L'enquête se penche vite sur l'histoire familiale. Le père de famille était en conflit avec son frère à propos de l'héritage de leur père. Autre piste, plutôt mystérieuse : la profession du père de famille. Il participait à la mise au point de satellites. Aujourd'hui, le mystère reste entier malgré les moyens importants déployés pendant des mois. L'arme du crime est toujours activement recherchée, un ADN trouvé sur place n'a toujours pas été identifié.

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Gaston avait armé son fusil. Il avait longuement observé la scène. Rien, aucun mouvement, aucun bruit, aucun râle. Il avait fini par s’approcher, l’arme en joue. Le premier corps prêt de la voiture. Le moteur tournait encore. Il s’appliqua à découper la scène en tranches, persuadé d’un sacré bazar, il ne voulait pas se faire surprendre par un gonze encore chaud. Pour un peu, il se serait cru à l’affût d’une bête, sensible au vent, aux bruits de ses pas sur les feuilles, à la lumière dans les frondaisons. Il aimait cette excitation maîtrisée.

Il s’approcha prudemment jusqu’à pouvoir poser le canon du fusil sur l’homme. Un costard noir, des chaussures de ville. Pas les fringues du gars qui vient pour une balade en montagne. Il avait pris une balle en pleine poitrine. Le trou était bien net, le sang avait dessiné une jolie auréole, une couronne écarlate qui l’émut. L’homme tenait toujours son flingue. Un bel objet, du bien lourd. Il regarda à l’intérieur de la voiture. Un autre homme affalé sur le fauteuil passager. Une balle dans la tempe. Elle était ressortie au sommet du crâne, ça faisait un cratère sanguinolent avec des mèches de cheveux collés comme des résidus de lave.

L’autre véhicule. Garé en face, à dix mètres, légèrement en biais. Il s’approcha sans jamais relâcher son attention. Un mouvement de corps, un blessé qui se serait traîné à l’abri dans un fossé, un bruit de moteur montant de la vallée…Tous les sens aux aguets, toutes les années de chasse comme une encyclopédie en service.

Il adorait cette chaleur dans ses tripes, quand il savait que l’échéance de la traque approchait, quand l’odeur de la bête parvenait à ses narines. Dans la vallée, il était reconnu. Le meilleur et il en était fier.

Un seul homme. Il était au volant. Pare-brise éclaté. Une balle lui avait explosé la mâchoire, un plombage de première catégorie. L’autre projectile s’était logé dans la gorge. Il y avait eu des giclées de sang, le volant était taché.

Quelque chose qu’il ne comprenait pas. Comment le passager de la première voiture avait-il pu prendre une balle dans la tempe et qu’elle ressorte par le haut du crâne ? Sans que le pare-brise soit atteint. Il fallait que le coup vienne d’en bas. Comme si le conducteur au sol lui avait tiré dessus. Alors qu’ils étaient dans le même véhicule. Il ne parvenait pas à construire un scénario plausible. Il contourna le premier véhicule et s’approcha du passager. La porte était ouverte, tentative de fuite avortée. Au bout du bras pendait une mallette en cuir noir. Une menotte dans la poignée, l’autre au bras du mort. Il fouilla dans la poche du veston. Il sortit une petite clé jaune. Il l’essaya sur la paire de menottes mais elle ne correspondait pas. Il inspecta la mallette et inséra la clé dans la serrure métallique. Un mécanisme très particulier, prêt à résister à tous les assauts. Il sentit son cœur s’emballer. Il tourna la clé. Un clic sourd. Il plaça horizontalement la mallette sur les genoux du mort. Il prit le couvercle et le souleva lentement.

Il n’en crut pas ses yeux. Des liasses de billets, des billets de cinq-cents euros. Des dizaines de liasses.

Il ferma sèchement le couvercle, tourna la clé, vérifia que le verrouillage était enclenché. Il laissa pendre la mallette et entreprit de fouiller minutieusement le macchabée. Poches intérieures, pantalon. Rien. Pas de clés pour les menottes.

Il n’avait pas de temps à perdre. Il devait disparaître.

Il souleva sa veste, glissa une main sous le tissu et sortit le couteau de chasse de son fourreau.

Il attrapa la main du mort et posa la lame.

Il ne lui fallut pas plus de deux minutes. Suffisait de tailler au niveau des articulations.

« L’entraînement sur les sangliers, ça aide, se dit-il. C’est bien plus solide qu’un bonhomme. »

Il libéra la mallette, prit la main tombée au sol et la lança au loin, sous le couvert des arbres.

Il réfléchit. Non, il n’avait rien touché d’autre que la main du mort et personne ne la retrouverait.

Il escalada le talus et disparut dans la forêt. La mallette sous le bras.

Combien y avait-t-il de pognon là-dedans ? La question ne le lâchait pas et il avait du mal à réfléchir. S’il descendait vers la ville, on risquait de le voir et si y’avait une enquête et que les flics cherchaient des témoignages, y’aurait sûrement un crétin qui parlerait de lui aux flics. Il valait mieux monter et passer la journée là-haut. Redescendre à la nuit, personne ne l’attendait, ça serait peinard. Peut-être même planquer la mallette et revenir la chercher plus tard. Avec un sac à dos, mettre le pognon dedans. Si un trou du cul le voyait se balader avec une mallette, ça causerait et le poison dans les petites villes, ça se répand vite. Putain, fallait pas déconner ! C’était une chance inespérée, avec ça il pouvait se payer les Antilles.

Réfléchir."

 

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