La fin de l’année scolaire à Marseille s’est terminée sur un casse-tête. La rentrée le sera tout autant. La faute à la difficile application de la réforme des rythmes scolaires. Peu convaincu par l’utilité de ce changement, le maire de Marseille (UMP), Jean-Claude Gaudin, avait proposé une solution alternative en privilégiant le soutien scolaire.

En vain. Le recteur lui a dit non. Fin juin, la municipalité a donc dû revoir sa copie pour organiser la semaine des écoliers, notamment lors des activités périscolaires. Courant juillet, la ville décide de les caler le vendredi après-midi. Problème : le temps de contacter les associations en charge de ces activités et de gérer les agendas, rien n’est prêt pour cette rentrée. Aucune activité ne sera proposée le vendredi après-midi dans les 450 écoles de la ville lors de la rentrée.

Des recrutements via le Bon coin

"Pendant quelques semaines il va y avoir des difficultés. On le sait bien, mais on n’a pas d’autres solutions à proposer", reconnaît l’adjointe UMP à l’Education, Danièle Casanova. Principal problème pour l’élue en charge du dossier : le recrutement des animateurs spécialisés. Il en faut 3500, tous titulaires de leur Bafa (certificat nécessaire à l’encadrement des enfants). A l’heure actuelle, seuls 350 l’ont.

Raison pour laquelle les associations ont multiplié les annonces de recrutement sur différents supports. "On a effectivement vu fleurir ces annonces dans les journaux et même sur le Bon coin", souligne Danièle Casanova, qui assure que tous les animateurs, tous "sans casier judiciaire", précise-t-elle, auront leur certificat.

Appel au boycott

Reste que du côté des parents, l’impatience se mêle à une pointe de colère. Sur les réseaux sociaux, un appel au boycott des écoles est lancé pour le mercredi 3 septembre. Le samedi 6 septembre, une manifestation contre la réforme des rythmes scolaires est prévue à Paris.

Un vent de révolte que mesure le directeur des services à la mairie de Marseille, Jean-Claude Gondard, qui se veut toutefois rassurant. "Tout en étant prudent, on s’engage pour qu’au terme du premier trimestre, tout soit en place", assure-t-il. Sous-entendu : les enfants seront à terme pris en charge le vendredi.

L’opposition tire à boulets rouge

Mais en attendant que l’organisation des activités périscolaires se précise, que faire ? Et surtout, où vont aller les enfants le vendredi après-midi ? Dans la mairie des IIe et IIIe arrondissements, la maire, Lisette Narducci, indique que les centres aérés peuvent prendre un charge les enfants. Une solution "délicate", précise-t-elle car les trois centres de loisirs de son secteur ne peuvent accueillir que 174 enfants, alors qu’il y en a 3000. Autre problème, rien n’est prévu pour transporter les élèves sur place.

Une situation inédite et inquiétante, notamment pour les élus de l’opposition. "Après avoir mené un combat politicien inutile contre cette réforme, Jean-Claude Gaudin a dû se résoudre, sans aucune préparation des services municipaux, à appliquer la loi. Bien évidemment, la mise en place précipité d’un projet aussi vaste et complexe était voué à l’échec et conduit aujourd’hui à une confusion et à une improvisation catastrophique", dénonce le groupe socialiste dans un communiqué.