Urbanisation et inondations

Le drame qui a lieu actuellement en Allemagne et en Belgique ou dans l'Est de la France n'est pas sans raison.

Bien évidemment, les personnes concernées ne sont pas en train de chercher les causes d'un tel désastre. Elles ont bien autre chose à faire. Et je compatis à leur détresse.
Il n'en reste pas moins que ça fait des années que des personnes bien informées et parfaitement objectives pointent du doigt l'absolue incompétence, voire les maversations, qui ont lieu dans les organismes susceptibles de gérer l'occupation des sols et l'environnement.
Il y a quelques jours, j'ai mis en ligne le projet d'urbanisation d'une immense zone de terres actuellement "sauvages" en bord de l'Isère, dans le département de la Savoie. Une zone industrielle et commerciale qui couvrirait 35 hectares. Béton, goudron, destruction des berges, réseau routier, lotissements, etc etc...Et puis un jour, tout cela baignera dans l'eau. 

Inutile de chercher plus loin.

L'urbanisation et l'inépuisable soif de conquête de terrain par les industriels et autres marchands. Et qui sont irrémédiablement suivies du cortège de lotissements pour loger les salariés. 

On me répondra qu'il faut bien que les gens travaillent.

Oui, mais alors il ne faut pas appeler au secours quand ça tourne mal. Et là, en ce moment, des appels au secours, il y en a des quantités. 

Dès lors que l'humain porte atteinte à la régulation naturelle des pluies et cours d'eau, il en paie le prix un jour ou l'autre. Au regard du nombre effarant de situations similaires dans les dernières années, je suis consterné de voir qu'autant de gens ont pu faire confiance, aveuglément, et le font encore, dans les différentes instances décisonnaires. Il est clair que ça n'est pas parce qu'un plan d'occupation des sols est validé qu'il est pour autant justifié et sans danger...

Juste un exemple d'un appel :

 

"Venez, par pitié, les secours" : un habitant coincé dans sa maison décrit les inondations "rapides" en Belgique

 

Après des pluies diluviennes, Loïc Collette s'est retrouvé piégé chez lui, à Liège, mercredi après-midi, avec sa famille. Vingt-quatre heures plus tard, il attend toujours les secours.

Article rédigé par

Margaux Duguet

France Télévisions

Publié le 15/07/2021 17:55Mis à jour il y a 48 minutes

 Temps de lecture : 2 min.

La rue de la maison de Loïc Collette, touchée par de fortes inondations, le 15 juillet 202, à Liège (Belgique). (LOÏC COLLETTE / FRANCEINFO)

La rue de la maison de Loïc Collette, touchée par de fortes inondations, le 15 juillet 202, à Liège (Belgique). (LOÏC COLLETTE / FRANCEINFO)

"Si on vient nous chercher, on est prêts à évacuer." Loïc Collette est réfugié dans les étages de sa maison inondée à Liège, jeudi 15 juillet, avec quatre autres membres de sa famille et ses quatre chiens. Des inondations monstres ont touché la Belgique mais aussi l'Allemagne, dans la nuit de mercredi à jeudi, faisant des dizaines de morts. En raison de la crue exceptionnelle de la Meuse, les autorités belges ont donné l'ordre aux habitants de Liège qui le peuvent de se rendre sur les hauteurs de la ville. 

>> Suivez l'évolution des inondations en Allemagne et en Belgique dans notre direct

Loïc Collette, diplômé en informatique de 22 ans, attend désespérément d'être évacué par les secours, qui n'ont pas encore été aperçus dans sa rue. Après 24 heures d'angoisse, cet habitant du quartier de Chênée confie son calvaire à franceinfo.

Vue sur le jardin inondé de la maison de Loïc et sa famille.  (Loic Collette)

Vue sur le jardin inondé de la maison de Loïc et sa famille.  (Loic Collette)

Tout a commencé, mercredi, en milieu d'après-midi. Alors que Loïc regarde à la télévision le défilé du 14-Juillet à Paris, il se rend compte que des pluies diluviennes ne cessent de s'abattre sur sa commune. Le niveau de la Vesdre, un affluent de l'Ourthe (qui se jette elle-même dans la Meuse), augmente dangereusement.

"Ça s'est passé très vite, les égouts ont été submergés rapidement, puis l'eau a commencé à envahir notre cave", raconte-t-il. Après le sous-sol et le jardin, c'est le rez-de-chaussée de la maison de deux étages qui est touché. Dans la précipitation, Loïc et sa famille préparent des vivres et quelques affaires, avant de monter avec leurs animaux à l'étage. 

"Garder mon sang-froid"

Premier réflexe : appeler les secours. "Ils nous ont dit qu'ils étaient très demandés et qu'ils ne voulaient pas nous donner de faux espoirs, car cela prendrait plusieurs heures avant de venir nous voir", relate le jeune homme. "C'est choquant de vivre ça. Notre voisin nous a dit qu'en quarante ans de présence à Chênée, il n'avait jamais vu ça", poursuit-il.

Face aux déchaînements de "Dame nature", Loïc tente de garder son "sang-froid". Mais les secours n'arrivent pas et l'informaticien "panique un peu" en s'interrogeant sur la résistance des fondations de la maison. 

Vue de l'intérieur de la maison de Loïc complètement inondée.  (Loïc Collette)

Vue de l'intérieur de la maison de Loïc complètement inondée.  (Loïc Collette)

Jeudi après-midi, la bâtisse tenait encore le coup. Les pertes étaient toutefois importantes pour la famille du jeune Belge. "L'eau a détruit une grande partie de notre vie, le rez-de-chaussée est inondé à 80%, je suis triste et choqué", répète Loïc.

S'il reste assez de provisions et d'eau pour tenir encore quelques jours, "la situation reste inconfortable". En début d'après-midi, Loïc lance un nouvel appel aux secours sur les réseaux sociaux.

"Les secours sont venus ce matin dans une autre rue. Pourquoi ne sont-ils pas venus nous voir, s'interroge-t-il. La situation peut devenir très difficile pour les personnes fragiles."

Pour ce qui est des raisons de tout ça, il est très facile d'en trouver des explications claires et objectives sur internet. Ce en sont pas les reportages et autres analyses qui manquent. Dans les reportages, j'entends des Anciens qui disent qu'ils n'ont jamais vu ça alors qu'ils vivent là depuis cinquante ans. Oui, on peut s'en douter. Mais il faudrait qu'on leur présente le plan d'occupation des sols depuis cinquante ans et ils comprendraient immédiatement. Il ne s'agit pas uniquement de dérèglement climatique mais également de décisions politiques. On fait tout et n'importe quoi au nom de l'économie. Sauf qu'aujourd'hui, des centaines de personnes ont vu toutes leurs économies et leur investissement disparaître sous les eaux. Les entreprises les plus grosses seront dédommagées. Pas les particuliers.

La question se pose également de la capacité de chacun de faire front dans le cas de catastrophes naturelles (amplifiées par les humains eux-mêmes). Si au bout de 24 heures d'isolement, il n'y a plus rien à manger, plus rien à boire, c'est que la dépendance envers le monde marchand est effroyable. 

J'ai déjà parlé à maintes reprises de l'indispensable anticipation. Je n'y reviendrai pas. Le thème "survivaliste" est là pour ceux que ça intéresse.

http://la-haut.e-monsite.com/blog/theme-survivalisme.html

 

Ici, dans la Creuse, on a eu 72 heures de déluge ininterrompue. Le puits est à la limite de déborder. Une colonne de sept mètres d'eau.

Mais la nature n'est aucunement inondée pour la simple raison qu'on est intégralement entourée de nature. Ce ne sont pas les pluies diluviennes qui posent problème, il y en a  toujours eu. C'est l'artificialisation des sols qu'il faut pointer du doigt. 

 

 

 

 

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