Besoins physiques et psychologiques. (spiritualité)
- Par Thierry LEDRU
- Le 21/08/2012
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Depuis l'apparition de l'homme, les besoins physiques ont été une priorité vitale : se nourrir, se protéger, se réchauffer, se reproduire. Lorsque l'homme est enfin parvenu à maintenir la préservation de ces besoins essentiels, il a pu s'adonner à l'amélioration progressive de ces paramètres. Il n'était plus dans l'urgence mais dans la réflexion. L'objectif restait le même mais la cohésion, les échanges, les progrès des outils, le développement de l'intelligence, de l'observation, du partage, ont permis une évolution lente et pérenne.
Comme l'a démontré Abraham Maslow, nos besoins sont hiérarchisés. Lorsque les besoins qui se trouvent au bas de l'échelle sont assouvis, nous sommes libres de progresser vers des besoins plus élevés. C'est là qu'apparaissent les besoins psychologiques : l'identification, l'ego, la reconnaissance sociale, l'estiime de soi, le pouvoir, la sécurité matérielle, le contrôle de l'avenir etc...
Ces besoins psychologiques, dans des sociétés matériellement développées, sont devenus prioritaires. Les besoins primaires sont assurés. ( Pas pour tous...)
Il me semble que les besoins psychologiques se sont développés dans un registre similaire à ceux des besoins physiques. Une compétition pour survivre.
Tout s'est axé sur la possession matérielle.
"Pour être, j'ai besoin d'avoir..."
Mais on sait que "l'avoir" est à la source de la perte de "l'être." Etant donné que la possession matérielle peut être perdue ou qu'elle peut être dépassée par celle des congénères, il s'installe immanquablement la peur. Cette peur primale de l'homme qui tentait de survivre se perpétue finalement à travers les besoins psychologiques. Monumentale erreur.
Les besoins psychologiques auraient dû être assouvis à travers la démarche spirituelle, la connaissance de l'être et non la connaissance de l'avoir. Mais cette quête n'est pas intéressante d'un point de vue matériel étant donné qu'elle conduit les individus à une auto-satisfaction très simple, dénuée de toute recherche de possession. Je ne peux que me posséder moi-même...Et pour y parvenir, une vie entière me sera nécessaire.
Financièrement, c'était un désastre.
Je cherche donc à identifier "l'instant T" qui a vu l'homme basculer dans cette dimension matérialiste et si possible les instigateurs du désastre.
Car enfin, comment peut-on concevoir que l'espèce la plus évoluée d'un point de vue cérébral (encore faudrait-il savoir clairement quel est le degré de "connaissances" des dauphins, orques et autres mamifères marins...) puisse contribuer à la dégradation de la planète qui l'accueille ? Comment expliquer qu'une espèce aussi "évoluée", biologiquement, puisse être aussi immature, spirituellement ? De quand date cette rupture, ce virus interne, ce plantage dans l'évolution réelle ?
Toute forme de satisfaction psychologique est instable, éphémère, chaotique dès lors qu'elle est issue d'un fonctionnement qui n'a pas su se séparer clairement de l'assouvissement des besoins physiques. Vouloir atteindre la plénitude en amassant des données extérieures à soi est un leurre. L'impermanence génère la peur et aboutit irrémédiablement au renforcement des besoins psychologiques et donc aux besoins matériels. L'humanité est même parvenue à y perdre son "bon sens"...
Les besoins physiques, avec le temps, sont devenus des désirs. "Toujours plus " disait François de Closets.
Les besoins psychologiques ont bien entendu suivi la même voie. C'était inévitable puisqu'ils n'ont jamais été dissociés comme cela aurait dû être fait. Mais les Maîtres du marché ne s'en sont jamais plaints. La voie matérielle était bien plus accessible au grand nombre. Il n'était pas nécessaire d'y consacrer une vie entière. La masse y a vu le clinquant avant d'en percevoir les noirceurs...
Le conditionnement éducatif a engendré les armées de fidèles. Il leur restait à s'engager à leur tour dans ce "progrès".
"Je suis commercial, riche, marié, père, amant, supporter de foot, j'ai une villa sur la Côte d'Azur, j'ai même une Rollex et je n'ai pas encore cinquante ans : bref, j'ai réussi ma vie."
Une toute petite caricature...
J'ai une montre qui coûte vingt euros et elle donne l'heure, elle sonne et elle s'éclaire la nuit. Comme une Rollex.
Si on faisait la liste de tout ce qui a été inventé par l'homme et qui ne sert absolument à rien d'autre qu'à assouvir les besoins psychologiques matérialistes, une vie n'y suffirait pas, là aussi... Où est donc cette fameuse intelligence ? Epuisement des ressources naturelles pour assouvir des besoins pervers...Je n'y vois pas la marque d'une espèce évoluée.
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