Changer tout
- Par Thierry LEDRU
- Le 01/06/2020
- 2 commentaires
Je ne sais plus trop quand j'ai commencé à parler ici de changement de paradigme dans nos sociétés occidentales matérialistes. Plusieurs années en tout cas.
Je me doute bien que tout ce que j'ai posté a sans doute été perçu comme du catastrophisme exacerbé.
Je n'étais pas tout seul à le dire bien évidemment mais un instituteur qui n'a aucune légitimité scientifique ne peut pas être entendu avec la même portée que des spécialistes. Et c'est normal.
Maintenant, d'éminents scientifiques l'affirment haut et fort, avec études à l'appui.
Et je m'en réjouis.
Le message finira bien par passer...
Le biologiste Gilles Boeuf redoute l'arrivée d'une pandémie beaucoup plus meurtrière si l'on ne change rien
Gilles Boeuf est un biologiste français spécialiste en physionomie environnementale, biodiversité et expert en océanologie. Ancien président du Museum d'Histoire Naturelle de Paris, il est à la tête du conseil scientifique de l'Agence Française pour la Biodiversité. / © JACQUES DEMARTHON / AFP
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Cet éminent biologiste français, récemment installé à Bordeaux, nous met en garde. Il faut trouver un autre type de croissance et consommer différemment. Arrêter de détruire, polluer, surexploiter, disséminer. Si on ne fait rien, des pandémies peut-être plus graves pourraient se multiplier.
Par CA
Gilles Boeuf est de ceux dont la parole compte. C'est un scientifique de renom, professeur d'université aujourd'hui retraité, il participe toujours à des conférences où il est invité pour partager son éternel combat pour la biodiversité.
Il a dirigé une institution, le Museum d'Histoire Naturelle de Paris. Il a pris une part active à l'organisation de la COP21 à Paris en 2015.
Le scientifique va plus loin. "Le covid-19 se propage certes très vite, mais il n'est pas très virulent, et il s'attaque essentiellement aux personnes les plus fragiles".
"Qu'en sera t-il du prochain ? S'attaquera-t-il aux jeunes ? Imaginez une pandémie qui tue beaucoup plus ? On n'y survivra pas".
"Ce sont des choses qui nous guettent et on le sait" affirme le biologiste qui rappelle que l'OMS nous avait prévenu dès 2003 que de telles pandémies se succèderaient dans les années 2020/2040.
"Nous devons changer, c'est fondamental"
"Ce virus, c'est 15 petits gènes capables de mettre à genoux les économies actuelles. C'est là qu'il faut réfléchir" dit-il.
Comment a t-il pu se développer et prendre une telle ampleur ? "Parce que l'on a créé des conditions effroyables de promiscuité entre des animaux sauvages qui n'auraient jamais dû se croiser".
Il rappelle que les précédentes grandes épidémies étaient également issues d'espèces animales.
Le monde actuel "a un irrespect total pour la biodiversité". Des milliers d'espèces ont disparu, d'autres ont dû se déplacer. L'équilibre naturel est perturbé.
La faute à la déforestation, au bétonnage à outrance, à l'agriculture et à l'élevage intensif...
"On détruit les écosystèmes et on pollue tout partout en permanence. Avec des pesticides, des insecticides, des métaux lourds, des perturbateurs endocriniens..."
"L'homme ne fait pas du tout attention. Il s'empoisonne en permanence et massacre le monde vivant. On ne peut pas continuer comme ça".
C'est ce qu'il explique dans ses trois sessions de réflexions qu'il a enregistré pendant le confinement à la demande de Cap Sciences.
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Commentaires
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- 1. Thierry LEDRU Le 09/06/2020
Bonjour Milena
De retour d'un séjour en Lozère, aucun réseau :) :)
Oui, la Nature nous survivra. Elle le mérite au vu de tout ce qu'elle endure. -
- 2. laplumefragile Le 02/06/2020
Oui, l'homme s'empoisonne, tout seul... pas étonnant qu'il finira par se détruire. La nature lui survivra cependant. N'est-ce pas ?
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