Chine, Tibet, Madagascar...
- Par Thierry LEDRU
- Le 01/02/2020
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Inutile de faire un bilan écologique de ce pays. C'est un désastre. Et entre les discours politiques et les faits, la réalité dépasse l'imaginaire.
Inutile d'analyser l'impact de la puissance économique sur la planète et ses effets sur l'écologie. C'est effroyable.
Il y a d'autres aspect moins connus. C'est l'invasion territoriale.
Celle du Tibet remonte parfois à la surface des médias. Mais il ne faut pas froisser le moteur économique du monde et tout est rapidement étouffé.
Des dizaines de pages facilement dénichables sur le net. Je ne parle ici que du Tibet et de Madagascar. Mais il y a bien d'autres régions, pays et peuples concernés...
Les méthodes de colonisation sont moins visibles que celles des "cow-boys" mais elles sont tout aussi impitoyables...
Oui, je sais, la France n'est pas un modèle non plus...A son échelle, elle accumule un certain nombre de dossiers.
Je lis actuellement un livre sur le peuple Sami (les Lapons) et le comportement inadmissible des Suédois à leurs égards depuis le 17 ème siècle... Les "gentils" Suédois...
A se demander parfois s'il existe un pays respectueux des minorités et peuples autochtones dès lors que l'argent est en jeu...
Je rappelle en passant qu'aux Etats-Unis, encore aujourd'hui, une femme d'origine indienne qui serait portée disparue dans des circonstances qui relèvent de la police et de la justice ne sera pas comptabilisée dans les statistiques... Elles sont inexistantes.
https://www.ladepeche.fr/article/2012/04/21/1335433-chine-tibet-c-est-quoi-le-probleme.html
"Le Tibet concentre des nombreux enjeux : région la moins densément peuplée de Chine, elle renferme des gisements de chrome, d'or et de cuivre, mais est également la clef de ressources en eau et en énergie hydroélectrique considérables. "Château d'eau de l'Asie", le Tibet abrite les sources de grands fleuves comme le Yang-tsé et le fleuve Jaune. Le Tibet sert également de zone tampon entre la Chine et l'Inde, grande puissances concurrentes en Asie."
http://www.tibet.fr/dossiers_speciaux/lurbanicide-chinois-tibet/
"L’urbanisation du Tibet (et d’autres endroits dans le pays) est conçue comme un remède à la récession économique en Chine. Cette politique est destinée à amener des millions de migrants chinois à s’installer et à faire des affaires au Tibet. En tant que parties prenantes dans ce projet, les villes tibétaines ont traversé des changements démographiques, qui ont eu pour conséquence d’accroître l’influence de la culture chinoise. La cadence prévue d’un Tibet urbanisé à 30% dans les années à venir signifierait que toutes les villes du Tibet seraient dominées par l’influence des Chinois ethniques. Avec pour conséquence que les Tibétains y perdront leurs droits linguistiques ainsi que le statut d’autonomie qui leur est associé. Dans le même temps, la mobilité et la communication des citadins sera contrôlée strictement à chaque fois que le gouvernement le jugera nécessaire.
Pour faire face à la croissance des villes, la terre, qui est la seule richesse que beaucoup de paysans tibétains héritent de leurs ancêtres, est achetée par des entreprises d’état et des compagnies étrangères. Les Tibétains des zones rurales qui ont perdu leurs terres doivent se mettre en recherche d’emplois non qualifiés, souvent précaires. Si le rythme actuel des réquisitions par le gouvernement chinois se maintient, la propriété de la terre dans de nombreuses régions du Tibet sera transférée aux migrants chinois, aux entreprises, et à l’état."
Et Madagascar... Là, très, très peu d'articles et pourtant l'oppression chinoise, avec bien entendu l'aval des politiciens locaux, relève d'un désastre humain et écologique d'une ampleur incontestable. On retrouve là-bas les comportements les plus dévastateurs pendant que le gouvernement chinois prône "l'économie verte."...Quand les changements de discours prennent des virages aussi serrés, il faut toujours chercher ce que ça cache.
La Chine exporte ce pour quoi elle est critiquée chez elle...
La présence chinoise dans la Grande Île suscite des élans d’enthousiasme de la part du gouvernement malgache, mais créée aussi une vive inquiétude et contestation dans la population.
En visite en Chine pour le Forum de Bo’ao, le président malgache, Hery Rajaonarimampianina n’a pas manqué une seule occasion de saluer « le bon développement des relations entre la Chine et Madagascar ». Or dans la population, le ton est totalement différent. « Tout sauf les Chinois ! » En 2011, les gendarmes sont intervenus dans le quartier chinois d’Antananarivo, Behoririka, pour éviter une émeute, à cause des violences d’un commerçant asiatique sur deux de ses employés malgaches.
ENTREPRENEURS « VOYOUS »
Trois ans plus tard, une manifestation anti-chinoise s’était terminé avec la mort de deux personnes dans la sucrerie Sucoma. Les troubles ont démarré après deux mois de conflit entre la direction de la Sucoma et le personnel, désireux d’avoir des contrats de travail et des augmentations de salaire. Sucoma est devenu le symbole de la contestation des malgaches contre les entrepreneurs chinois, considérés comme des « voyous« . Depuis cet événement tragique, la tension est palpable. Plusieurs mouvements de contestation ont eu lieu dans tout le pays pour dénoncer l’octroi de terre agricole par le gouvernement à des investisseurs chinois. Point d’orgue de ces mouvements, les manifestations à Soamahamanina, qui ont duré plusieurs mois.
La raison de la contestation est alors liée à la présence de la société chinoise Jiuxing et à son projet d’exploiter pendant 40 ans un gisement d’or qui aurait détruit les exploitations agricoles de la ville. Plusieurs cas sont à relever, comme à Betsiaka, où une société chinoise dirige une exploitation aurifère, « avec la complicité de l’État », assure les médias malgaches et la population. Cette dernière pointe du doigt les facilités avec lesquelles les entreprises chinoises obtiennent des permis d’exploitation pour des décennies sur des terrains principalement agricoles.
Face à la recrudescence de la contestation, c’est le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, lui même qui a fait le déplacement dans la Grande Île en début d’année pour tenter d’éteindre les braises. « Nous encourageons les entreprises chinoises à développer une coopération avec les pays africains, et en même temps, nous leur demandons de respecter les lois et règlements locaux, et les us et coutumes sur place », a déclaré ce dernier à Antananarivo. Et d’ajouter : « Ils doivent assumer leur responsabilité sociétale, respecter l’environnement écologique et aider à l’amélioration des conditions de vie de la population locale. »
Un rappel à l’ordre qui a rassuré les autorités, uniquement. La chef de la diplomatie malgache, Béatrice Atallah, a indiqué qu’il existait « des soucis concernant des entreprises chinoises » et que « le gouvernement chinois a été saisi de la question. […] On ne peut cependant pas généraliser, car cela pourrait également concerner d’autres entreprises d’autres nationalités. »
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TRAFIC DE BOIS ROSE
En dépit des discours des deux ministres des Affaires étrangères et récemment celui du président Xi Jinping selon qui « la Chine est prête à établir un partenariat global de coopération avec Madagascar », la situation reste tendue. Les « nouveaux » Chinois sont accusés par la population de trafic de bois de rose, d’exploitation illégale des terres, de destruction de terrain agricole, de la pénurie de charbon, qui serait importé vers la Chine en grande quantité, de vol de bovidés, de la pénurie de viande de bœuf, d’empoisonnement par du riz en plastique…
Malgré tout ces griefs, les Chinois sont de plus en plus nombreux à s’installer à Madagascar, et devraient l’être encore plus dans les années à venir. Car Hery Rajaonarimampianina a annoncé la participation de Madagascar à la construction de la Nouvelle Route de la Soie lancée par Pékin, ainsi que l’approfondissement de « la coopération dans les secteurs de l’agriculture, de la pêche et du tourisme dans ce cadre ».
D’autant que la Grande Île détient un taux zéro de droit de douane concernant la quasi-totalité de ses exportations vers la Chine, a indiqué le président malgache. Hery Rajaonarimampianina a assuré que « les entreprises chinoises sont de plus en plus présentes dans différents secteurs malgaches », dont les infrastructures, l’agriculture et l’immobilier. Cette diversification économique satisfait le gouvernement mais pas les patrons malgaches qui font face à une concurrence déloyale, car les produits fabriqués par la Chine sont moins chers et peu ou pas taxés.
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