"Cliquez sur j'aime"
- Par Thierry LEDRU
- Le 04/05/2015
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Il a vraiment fallu que je me fasse violence, c'était très diffiicle, comme une espèce de trahison envers moi-même, mais je savais en même temps que c'était nécessaire, que c'était un bon moyen pour contrer les mensonges, m'en informer et les combattre, qu'il fallait que je dépasse mon dégoût, que j'aille humer les pestilences qui émanaient de l'endroit...Le geste était dérisoire, juste un petit "clic"......
Et c'était pour moi comme d'appuyer sur un bouton nucléaire avec le risque d'être irradié, contaminé, dévoré de l'intérieur.....Je l'ai fait pourtant et il faudra que je surveille les effets secondaires.....
Je l'ai fait.......
J'ai cliqué sur le mot "j'aime".....La page facebook de Dame Najat Vallaud Belkacem.............
Je me suis accroché au bureau quand la page s'est ouverte, comme si je risquais de disparaître, emporté par la vague des vérités fabriquées, des mensonges édulcorés.....J'ai lu un message, puis un autre et un troisième et là, je suis allé vomir....Puis j'ai repris ma lecture.....Comme ce fut douloureux.....Mais je sais désormais que les forces du mal n'ont aucune retenue, que leurs moyens sont gigantesques, que leur morale se nourrit des retombées médiatiques, financières, corporatistes.
J'ai trouvé très curieux que chaque message soit décoré par des dizaines de "j'aime" mais qu'il n'y ait comme message écrit que des critiques....Comme si des robots programmés cliquaient à l'emporte pièce sur des "j'aime" décoratifs mais que des humains dérobotisés venaient systématiquement rétablir l'équilibre des armées en présence....J'ai trouvé dans cette lutte la force de continuer mes lectures....
J'ai vu des hordes de Rebelles porter fièrement leurs convictions et de l'autre côté du champ de bataille des technocrates cravatés dans des costumes aussi gris que leurs rêves. Ceux-là répétaient à l'infini les mêmes diatribes contre les "complotistes". Ils ressemblaient à des zombies décérébrés gueulant des évangiles étatiques.
Les Rebelles, de leur côté, échangeaient dans des débats solidaires et respectueux, établissaient des diagnostics, fomentaient des actions ciblées, alertaient les populations intriguées.....J'ai vu des failles se dessiner dans les enceintes carcérales, des rayons de lumière se glisser entre les brèches....Et comme des souris opiniâtres, chaque Rebelle impliqué rongeait inlassablement le ciment craquelé des geôles ministérielles.... Comme des tumeurs salvatrices dispensant dans les réseaux d'informations des bugs existentiels.
Peu importe si des Rebelles tombent en route. Meurent les hommes mais pas leurs idées....
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