Compteurs Linky
- Par Thierry LEDRU
- Le 21/03/2018
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Ce qui me plaît, au-delà, de pouvoir refuser ce compteur, c'est de constater que les mouvements populaires ont un impact politique. Le jour, où les "citoyens" auront vraiment conscience de leur force commune, ça ira vraiment mieux, dans tous les domaines...
La démocratie, c'est lorsque la volonté du peuple remonte vers les dirigeants et que ceux-ci ne sont aucunement décideurs mais "applicateurs".
Une sénatrice propose de modifier la loi pour permettre aux usagers le souhaitant de refuser l'installation d'un compteur Linky. Plusieurs communes continuent de s'opposer au déploiement des appareils sur leur territoire.
Nouvel épisode dans le feuilleton Linky. Ces derniers mois, plusieurs communes de la région Nouvelle-Aquitaine, parmi lesquelles Marmande, Bayonne ou encore Saint-Macaire ont demandé que les habitants refusant l'installation par Enedis, anciennement ERDF, d'un compteur intelligent Linky puissent s'y opposer. À la suite de ces prises de position, Florence Lassarade, sénatrice de la Gironde, a déposé deux amendements dans le cadre de l'examen du projet de loi sur le règlement général de la protection des données personnelle. Ils doivent être examinés ce mercredi au Sénat. L'élue girondine souhaite faire modifier une partie du Code de l'énergie pour que les personnes le souhaitant puissent refuser la pose d'un compteur Linky.
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«Je suis membre de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (Opecst), et j'ai assisté à la commission de l'Assemblé sur les enjeux, économiques et sociétaux, des compteurs Linky et Gazpar», indique la parlementaire. «Ainsi, j'ai pu entendre tous les protagonistes, que ce soit les représentants des personnes électrosensibles, le président du directoire d'Enedis (Philippe Monloubou, NDLR), mais aussi des député(e)s», poursuit-elle. Florence Lassarade est par ailleurs élue au conseil municipal de Saint-Macaire, aux côtés du militant antinucléaire et anti-Linki Stéphane Lhomme. «Je n'ai pas toujours voté ses propositions, je ne suis pas de dogme», précise la sénatrice.
Une question de liberté individuelle
Florence Lassarade ne goûte pas toutes les attaques du militant contre le compteur Linky. En revanche, elle estime «qu'on ne peut pas installer de manière autoritaire les compteurs chez des personnes qui ne le désirent pas», explique-t-elle. À l'heure où le débat sur la protection des données personnelles est plus que jamais d'actualité, «il faut être attentif», prévient la parlementaire. «Ces compteurs permettront une analyse fine de vos habitudes énergétiques. Il faut donner la possibilité aux gens de s'y opposer, c'est une question de liberté individuelle», explique-t-elle. «Je suis pour l'apaisement, les usagers doivent être considérés, après tout, ce sont eux qui payent», conclut l'élue. Le financement du déploiement des appareils est notamment l'un des points qui cristallisent la grogne. Un compteur coûte 130 euros, pose comprise, une somme qui se répercutera graduellement sur les factures des usagers.
Pour rappel, en février dernier, le rapport annuel de la Cour des Comptes avait souligné plusieurs inconvénients dans l'installation des nouveaux compteurs. Le document évoquait entre autres un «dispositif coûteux pour le consommateur mais avantageux pour Enedis». Le 8 mars dernier, l'association de consommateurs UFC-Que Choisir a lancé une pétition pour dénoncer le financement des appareils, entièrement aux frais des usagers. Aussi, jointe par le Figaro, la commune de Bayonne a indiqué qu'à la suite d'une lettre du maire Jean-René Etchegaray compilant les refus d'installation de près de 401 bayonnais, «Enedis s'est engagée à ne pas poser les compteurs chez [ces] habitants».
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