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https://www.femmeactuelle.fr/enfant/news-enfant/reouverture-des-ecoles-le-11-mai-lordre-des-medecins-sy-oppose-et-denonce-un-manque-absolu-de-logique-2093792
Le président de la République a annoncé la réouverture progressive des établissements scolaires à compter du 11 mai prochain. Une décision que l’Ordre des médecins désapprouve. L’institution appelle le gouvernement "à la raison".
"À partir du 11 mai, nous rouvrirons progressivement les crèches, les écoles, les collèges et les lycées. Pour les étudiants de l’enseignement supérieur, les cours ne reprendront pas physiquement jusqu’à l’été", a annoncé le chef de l’État, lors de son allocution dédiée à l’épidémie de Covid-19 ce 13 avril, après avoir prolongé le confinement de quatre semaines. La déclaration du Président a été critiquée de part et d’autre ces derniers jours.
Le 12 mars dernier, Emmanuel Macron avait indiqué la fermeture de tous les établissements scolaires pour "protéger les enfants" et "réduire la propagation du nouveau coronavirus". La raison ? Le Covid-19 se transmet et se propage plus rapidement par l’intermédiaire des enfants, souvent porteurs sains du virus. Son annonce concernant la réouverture des écoles, mettant les enfants en première ligne, inquiète ainsi les parents et les enseignants indignés. Une incompréhension et une crainte partagée par l’Ordre des médecins.
Réouverture des écoles : une mauvaise idée pour l’Ordre des médecins
"Ce choix révèle un manque absolu de logique", a déclaré au Figaro ce 14 avril, le Dr Patrick Bouet, président du Conseil national de l’Ordre des médecins. Le praticien ne comprend pas la décision du président : "il y a une pression importante pour permettre une reprise économique rapide. Mais pour moi, ce qui prime, c’est la situation sanitaire. Et ce ne sont pas les 5 ou 6 semaines de temps scolaire restantes, qui vont régler le problème social et économique de la reprise du travail des parents".
Le praticien revient sur la première mesure prise par le gouvernement le mois dernier : la fermeture des écoles, des lycées et des universités. Cette décision, le Dr Patrick Bouet la juge raisonnable car les enfants sont "des vecteurs potentiels sans développer eux même l’infection". En outre, il affirme "qu’il est très difficile en milieu scolaire de respecter les gestes barrières". "Et maintenant le premier milieu que le Président veut déconfiner est le milieu scolaire ! Comment ne porterait-il plus les mêmes risques ? Il faut qu’il y ait une logique entre les affirmations du gouvernement et celles des scientifiques, insiste le Dr Patrick Bouet. Il n’y a pas d’explication médicale, infectieuse ou épidémiologique à déconfiner dans le milieu scolaire en premier".
Réouverture précoce des écoles : les risques encourus par les Français
"Déconfiner le milieu scolaire reviendrait à remettre le virus en circulation", alerte le praticien. C’est l’inquiétude de nombreux parents. Ils considèrent que ce choix fait courir des risques aux plus jeunes et met en danger la santé publique. "Les enfants vont rencontrer des enseignants et des agents des collectivités locales, sans que les mesures barrières soient possibles, et pourront les contaminer. Le virus pourra également revenir dans les familles, restées confinées pendant deux mois, qui pourront se retrouver infectées par les contacts de leurs enfants à l’extérieur", déplore le président du Conseil national de l’Ordre des médecins.
Le Dr Patrick Bouet estime que la France n’a pas encore tous les moyens de protection nécessaires pour gérer la réouverture des établissements scolaires. "L’inquiétude des enseignants est justifiable car nous ne savons pas comment les tests PCR ou sérologiques seront effectués, comment les masques seront distribués etc. J’en suis moi-même encore à demander que tous les moyens de protection soient fournis aux soignants! Je ne voudrais pas qu’on se retrouve dans la même situation avec les enseignants", souligne-t-il.
"Mieux vaut préparer la rentrée" que de déconfiner en urgence
"Nous médecins, savons que cela ne va pas se compter en semaines et qu’il va falloir du temps face à un virus qui reste particulièrement dangereux". Selon le président du Conseil national de l’Ordre des médecins, il faudrait prendre acte de cette fin d’année scolaire perturbée par la crise sanitaire et préparer la rentrée pour voir comment les enfants pourront recevoir un enseignement complémentaire afin de compenser ce qu’ils auront manqué."Nous avons tous la crainte, hospitaliers et libéraux, qu’un déconfinement précoce ne nous amène à connaître un rebond du virus. Personne ne sait quelle sera l’évolution de la courbe des hospitalisations, comment ce plateau va se comporter au fil du temps, et quelle sera la situation le 11 mai", signale le praticien.