L’amygdale cérébrale et l’émotion de peur.
Les informations perçues par nos cinq sens sont donc transmise au thalamus qui les compare en permanence et automatiquement à sa banque de donnée, la mémoire de toutes nos expériences de la vie.
Si ces informations évoquent un danger, le thalamus va les transmettre au cortex préfrontal où nous en prendrons conscience, mais en même temps il va les transmettre à l’amygdale cérébrale où va naitre l’émotion de peur.
Avant même que vous n’ayez commencé à réfléchir, l’amygdale va déclencher les réactions de survie, de fuite ou de défense, en actionnant le système endocrinien (Sécrétion d’adrénaline) et le système neuro musculaire. Vous aurez commencé à bouger ou vous vous serez immobilisé avec tous les signes du stress (Accélération du rythme cardiaque, pâleur, sudation…) un tiers de seconde avant d'en avoir conscience.
Quelques centaines de millisecondes plus tard, la conscience, après réflexion, confirmera l’action si le danger est réel, ou l’interrompra si le danger n’était pas réel.
En pratique si votre thalamus reçoit l’information d’un ballon se dirigeant vers la chaussée, d’un enfant en train de courir et d’une voiture qui va croiser sa trajectoire, vous aurez commencé à vous déplacer pour rattraper l’enfant avant même que votre conscience n’en soit avertie.
Ce circuit de la peur est donc très rapide mais il peut se tromper, si votre thalamus reçoit l’image floue de votre vision périphérique d’une forme sombre allongée dans l’herbe, il peut vous immobiliser immédiatement dans une émotion de peur en la prenant pour un serpent.
Quelques centaines de millisecondes plus tard, votre conscience, par le cortex préfrontal aura examiné la situation et compris que ce n’était qu’un bâton sur le sol, il annulera alors les réactions de peur et de stress.
Tout le monde a déjà vécu à maintes reprises ces moments où le bruit d’une porte qui claque violemment nous surprend et provoque une décharge d’adrénaline qui nous immobilise dans un état de stress et une émotion de peur. C’est l’amygdale, par le circuit rapide de la peur qui a provoqué cette réaction.
Une fraction de seconde plus tard, la conscience du cortex préfrontal annulera cette réaction en constant qu’il n’y a pas de danger.
Plus le danger est important et imminent, plus la réaction est intense, elle peut aller du simple désagrément à l’état de panique le plus complet. Si vous rentrez chez vous, votre thalamus peut identifier en une fraction de seconde dans quel état d’esprit est votre conjoint, et s’il n’est pas bon, votre amygdale vous aura préparé et changé votre comportement avant même que votre conjoint n’ai prononcé le moindre mot. Si vous êtes agressé dans la rue avec un couteau sous la gorge, la réaction induite par votre amygdale sera d’une intensité bien différente.
L’hypnose dans le circuit de la peur.
Le circuit de la peur passant par l’amygdale est donc rapide, puissant et efficace face au danger. Il commet parfois des erreurs, mais elles sont rapidement corrigées par notre conscience, et il vaut mieux prendre un bâton dans l’herbe pour un serpent et réagir instantanément, qu’ignorer une forme allongée dans l’herbe et se faire mordre par un serpent.
Mais ce circuit rapide de la peur dépend de notre mémoire inconsciente, cette base de données gigantesque où sont classés toutes nos expériences de la vie, tous nos apprentissages, et plus ils sont chargés d’émotion, plus ils seront disponible dans cette mémoire inconsciente et plus ils déclencheront de réactions de peur et de stress.
Mais que se passe-t-il si notre inconscient a associé par erreur une émotion négative à une information qui ne comporte aucun danger et l’a mise en mémoire dans sa base de données ?
Si enfant vous voyez l’un de vos parents, qui représente la raison et la connaissance, paniquer devant une araignée, il est fort possible que votre inconscient associe l’image de cette petite bête le plus souvent inoffensive à un danger extrêmement important, et déclenche toute votre vie un état de panique à sa vue.
Pendant votre scolarité vous avez été quelques temps le souffre-douleur d’un élève, et vous avez associé une micro expression de visage, un timbre de voix ou tout autre détail à ces moments désagréables, et à l’âge adulte si vous rencontrez une personne possédant certaines de ces caractéristiques, votre thalamus enverra cette information à l’amygdale et déclenchera un sentiment de malaise. Même si cette personne est la plus bienveillante qui soit.
Notre conscience peut corriger une information qui est fausse, par exemple, après examen et réflexion, ce n’est pas un serpent mais un bâton et il n’y a pas de danger. La réaction de l’amygdale est alors annulée.
Mais notre conscience ne peut pas modifier l’association de peur qui est liée à une information dans la mémoire, dans la base de données. Si vous avez la phobie des araignées, votre amygdale va déclencher une émotion de peur, votre conscience va confirmer que c’est bien une araignée et signaler qu’il n’y a pas de danger (Car vous avez appris que, raisonnablement, ce n’était pas dangereux), mais votre amygdale ne va entendre que la confirmation que c’est bien une araignée et entretenir la réaction de peur, car dans la base de données l’araignée est bien associée au danger.
C’est ce qui explique que l’émotion est toujours plus forte que la raison, et c’est là qu’intervient l’hypnose. En accédant directement à l’inconscient, l’hypnose peut corriger les associations erronées, gênantes et excessives de notre base de données.