Entre une partie du monde qui meurt de faim, une partie qui meurt obèse et une partie qui mourra empoisonnée, il devient difficile de survivre. En même temps, plus vite on disparaîtra et plus vite la nature se reconstituera. Allez, allez, on accélère !!!
Après le scandale des lasagnes à la viande de cheval, nous sommes en droit de nous poser bien des questions sur toute la chaîne alimentaire et ses dérives : le consommateur est sans cesse abusé, trompé sur la marchandise, le but étant pour l’industrie agro-alimentaire de générer des profits toujours plus importants au détriment de la santé de chacun : les produits sont mal contrôlés, mal étiquetés, le consommateur est mal informé…
Une nouvelle inquiétude se profile à l’horizon : la Commission européenne a indiqué, jeudi 14 février, que les poissons d'élevage pourront à nouveau être nourris avec des farines de porc et de volaille à compter du 1er juin. Ce mode d’alimentation avait été totalement interdit et banni dans l’Union européenne en 2001, après cinq années de crise de la "vache folle"…
" La commission prévoit d'autoriser le recours à des "protéines animales transformées" qui ne présenteraient pas les mêmes risques que les farines animales produites jusque dans les années 1990 pour nourrir poissons, poules ou mammifères d'élevage. Ainsi les PAT ne seraient fabriquées qu'à partir de produits d'abattage propres à la consommation humaine et prélevés sur des animaux sains, alors qu’on a longtemps utilisé dans ces farines toutes sortes de sous-produits de carcasses."
Le temps a passé et il semble qu’on n’ait pas vraiment tiré les leçons de ces erreurs graves, de leurs conséquences dramatiques : les technocrates de Bruxelles décident pour nous de notre alimentation…Qui pourra vraiment contrôler et vérifier le contenu de ces farines animales ?
D’ailleurs, quand on voit les conditions d’élevage des poissons dans les fermes d’aquaculture, on peut se demander qui a envie de manger du poisson d’élevage : pangas, saumons, tilapias, crevettes font, paraît-il, les délices des consommateurs chinois,la Chine étant le premier « fabricant « de ces poissons…
Plus gros producteur mondial de poissons d'élevage, la Chine en est également le principal client : 80,2 % des poissons consommés en Chine sont issus de la pisciculture, contre seulement 23,6 % en 1970. Dans le reste du monde, la proportion, bien que plus faible, est aussi en forte progression (26,6 % contre seulement 4,8 % en 1970).
Apparemment, les consommateurs chinois sont peu soucieux de leur alimentation et, aussi sans doute, fort mal informés…
Les conditions d’élevage de ces poissons sont le plus souvent indignes…Ainsi les pangas parqués dans des fermes d’élevage,au Vietnam sont des poissons omnivores capables de digérer tous les déchets, toutes les pollutions industrielles et le Mékong dans lequel ils vivent est un des fleuves les plus pollués du monde, un gigantesque égoût…
De plus, ce poisson ne se reproduisant pas facilement à l’état naturel, il reçoit un traitement de choc pour faciliter la ponte des œufs : les femelles se voient donc injecter des hormones féminines qui servent à stimuler la reproduction…
En Norvège, les saumons d'élevage sont traités au diflubenzuron, pesticide destiné à lutter contre un parasite : les poux de mer...
Les problèmes sont multiples et la pisciculture elle-même semble générer de nouvelles maladies des poissons comme ces poux de mer, par exemple...
De plus, dans cette industrie du poisson, les producteurs se trouvaient devant une impasse car les poissons d'élevage étaient et sont nourris pour une grande partie de farine et d'huile de poissons issus... de la pêche.
La pisciculture, souvent présentée comme une solution idéale à la surpêche, pèse en fait lourdement sur les ressources halieutiques. Sur les 90 millions de tonnes de poissons pêchés chaque année, près du quart sert à nourrir d'autres poissons ou des animaux d'élevage. C'est ce qu'on appelle la pêche minotière.
Dès lors, la seule solution serait de revenir aux farines animales…
Mais quand on voit tous les détournements, toutes les tromperies et toutes les fraudes qui pèsent sur l’industrie alimentaire, on se demande s’il ne serait pas plus judicieux de tempérer notre consommation de viandes et de poissons…
En Manche, en baie de Seine, les sardines et d'autres espèces comme les bars ou les maquereaux sont contaminées aux PCB....
Pour ma part, j'ai éliminé de mon alimentation la plupart des produits préparés et je me refuse à acheter du poisson d’élevage dans la mesure où les producteurs se permettent tous les abus... mais même les poissons pêchés en mer sont parfois pollués...
Source : Le Monde