Désintégration positive

Très intéressant...

Dépression existentielle et désintégration positive de Dabrowski.

http://www.talentdifferent.com/depression-existentielle-et-desintegration-positive-de-dabrowski-par-jt-webb-1205.html

Je souhaite associer au billet précédent un document rédigé par JT Webb et que celui-ci m’a transmis il y a quelques jours.

Paru en février 2009, vous pouvez en trouver le texte original en cliquant sur son titre « Dabrowski’s Theory and Existential Depression »

Il s’agit d’un texte d’une quarantaine de pages qui reprend plus en détail et élargit la thématique abordée précédemment.

Au regard de la longueur tout autant que de l’intérêt que j’ai trouvé à ce document, ce billet est le premier d’une série de 3 qui sont la traduction d’une quinzaine de pages de ce document qui ont plus particulièrement retenu mon attention. Ceux qui seront intéressés pourront ensuite se plonger plus en détail dans le texte original.

- le premier billet présente les liens qui existent entre la dépression existentielle et la théorie de la désintégration positive de Dabrowski. Il présente également quelques points concrets qui me semblent utiles pour mieux ancrer sa réflexion sur le sujet quand on veut progresser (sensibiliser à la dépression des individus surdoués et aux risques de suicide qui peuvent y être associés est l’origine de mon travail de recherche).

Le texte de JT Webb fait référence à Rollo May et à Heidegger que certains pourront utilement citer à leur thérapeute si celui-ci est dubitatif quant à ce qui touche le surdon.
Il cite également la « zone de tolérance » intellectuelle mentionnée par Arthur Jensen. Certains pourront se retrouver dans le ressenti d’un enfant qui exprime se sentir tel un extra-terrestre qui attend de pouvoir rentrer chez lui.

- le second et le troisième billet qui paraîtront sont plus applicatifs, proposant des exercices de développement personnel.

Et en exergue du texte de JT Webb, cette réflexion de Woody Allen : » C’est très dur de garder le moral. Vous devez passer votre temps à vous vendre à vous mêmes des tonnes de choses et certains sont bien meilleurs que dd’autres pour se mentir à eux-mêmes. Si vous regardez trop la réalité en face, elle vous tue« .

Page 3

Longtemps avant que je ne découvre la théorie de Dabrowski, je connaissais et avais compris la dépression existentielle. En fait, je la connaissais à titre personnel, pour l’avoir moi-même vécue. Comme tant d’autres leaders dans différents domaines, tout particulièrement tous ces hommes et ces femmes qui ont un engagement profondément passionné pour une « cause » (quelle soit d’ordre religieux, gouvernemental, sanitaire, environnementale ou relève de l’éducation), je l’ai vécue parce que je voyais bien que le monde n’était pas comme je pensais qu’il aurait du ou pu être. Il y a eu plusieurs périodes de ma vie pendant lesquelles j’ai été tellement abattu qu’il me fallait vraiment faire des efforts pour remarquer le bonheur autour de moi. Le résultat de tout ceci est que maintenant, quand je pense à la dépression existentielle, ça ravive en moi en les ramenant à la surface de ma conscience, toutes les pensées et les sentiments que, la plupart du temps, je préférerais ignorer ou éviter – des pensées noires, sans espoir au sujet du monde qui nous entoure.

J’ai fini par réaliser qu’une fois que l’on devient conscient de ça, et impliqué dans cette réflexion sur les questions existentielles, on ne peut plus revenir en arrière, au temps où on ne se posait pas de question. Comme le dit le proverbe, « on peut tirer sur une corde, on ne peut pas la pousser ». Comme tant d’autres, je continue à gérer tant bien que mal ces questions qui ont un tel impact sur moi, ainsi que les moments de dépression qui les accompagnent souvent.

A la vérité, ces moments de dépression chronique ne sont pas forcément une mauvaise chose.

Après tout, c’est un reflet de mon insatisfaction sous-jacente avec la façon dont sont les choses, dont je suis, dont le monde est ; c’est ce qui me pousse à continuer à me battre pour donner un sens à ma vie et aider les autres à y trouver aussi un sens. Mais je dois bien admettre que parfois, j’envie les gens qui n’ont jamais connu ce genre de dépression.

Pages 4 et 5

Au fil de mes études, j’ai commencé à voir au-delà des apparences, les hypocrisies et les absurdités dans la vie de tant de gens autour de moi… y compris chez mes parents et moi-même, et j’en suis arrivé à vraiment être dépressif. Fort heureusement, un professeur de psychologie bienveillant m’a permis, en le rencontrer sur plusieurs séances, de me décharger de ma colère et de mes désillusions. Autrement,  j’aurais certainement implosé. Grâce à ce professeur qui, à bien des égards, m’a sauvé la vie, j’ai progressivement appris les moyens de gérer ce mécontentement et cette dépression, de telle façon que j’ai pu agir pour moi plutôt que contre moi.[…] J’ai aussi appris que beaucoup d’autres avant moi (certainement ceux qui pratiquaient autant l’introspection qu’ils étaient idéalistes), avaient eu à se débattre avec des questions existentielles similaires et avec la dépression existentielle.

[C’est à cette époque que] le psychologue humaniste Rollo May a fait paraître un livre intitulé « Existence: une nouvelle dimension en psychiatrie et psychologie » (1967). Ce livre a éclairé tout un pan de la psychologie qui était centre sur les questions existentielles.

May devint l’un des spécialistes les plus célèbres de la psychologie existentielle, et son livre continue à être un classique. Ce livre est fondé sur les écrits du philosophe Martin Heidegger qui a souligné l’importance de la phénoménologie – le phénomène d’être conscient de sa propre conscience de l’instant —. Heidegger a écrit sur ce sujet du “Dasein” , “être là” vivre l’instant présent en se sachant le vivre et veillant à ressentir pleinement la façon dont on le perçoit.

Le livre de référence de May mentionne  d’autres auteurs qui se sont centrés sur les applications de la conscience existentielle à la psychanalyse et la psychothérapie, soulevant des  questions fondamentales pour les thérapeutes, telles que « Comment sais-je que je suis en train de voir le patient tel qu’il est vraiment, dans sa propre réalité, plutôt qu’une projection de nos théories à son sujet ? » – ou bien encore « Comment pouvons nous savoir que nous voyons le patient dans son vrai monde… qui est pour lui, unique, bien concret, et en même temps différent de nos théories générales sur la culture ? » (May, 1967, pp. 3-4). Ou, dit autrement : “…qu’est-ce qui est vrai sur un plan abstrait,  et qu’est ce qui est existentiellement réel pour cette personne donnée ?” (p. 13). En tant que thérapeutes, nous n’avons jamais participé directement au monde de nos patients, et pourtant, nous devons trouver un moyen d’y exister si nous voulons avoir une chance de vraiment les comprendre.

[…]

Page 6

Blaise Pascal a bien compris l’expérience de la conscience existentielle quand il écrit « Quand je considère la petite durée de ma vie absorbée dans l’éternité précédente et suivante, le petit espace que je remplis et même que je vois abîmé dans l’infinie immensité des espaces que j’ignore et qui m’ignorent, je m’effraye et m’étonne de me voir ici plutôt que là, car il n’y a point de raison pourquoi ici plutôt que là, pourquoi à présent plutôt que lors. Qui m’y a mis? Par l’ordre et la conduite de qui ce lieu et ce temps a(-t-)il été destiné à moi?»

La notion de cette absurdité de l’existence – irrationnelle au point ne pouvoir être expliquée ou comprise par des mots ou des concepts –  a été décrite par Kirkegaard et plus tard reprise par Camus, Kafka et Sartre.

Page 8

En grandissant, les enfants surdoués peuvent trouver que même leurs proches ne sont pas préparés à discuter ni même à envisage des sujets aussi lourds.
Ils “peuvent avoir à ratisser loin et large pour trouver des pairs capables de partager leurs intérêts parfois ésotériques ou même pour trouver quelqu’un capable de rire à leurs blagues un peu tordues. Ce défi  poursuit les jeunes adultes sur leur lieu de travail, où le job de début de carrière dans lequel ils peuvent se retrouver conduit à les faire se sentir perdus dans la foule, incapables de trouver des pairs avec lesquels ils pourraient au contraire ressentir un vrai sentiment d’être connectés» (Fiedler, 2008, p. 170).

Bien qu’ils cherchent à être sociables, les individus surdoués sont souvent confrontés à ce qu’Arthur Jensen (2004) a décrit comme une « zone de tolérance » intellectuelle : s’ils veulent espérer avoir une relation durable et qui ait du sens, il leur faut rencontrer quelqu’un qui ait un QI proche du leur, à plus ou moins 20 points. Hors de cette zone, les différences en matière de rapidité de pensée et de spectre d’intérêts seront telles que ceci conduira inévitablement à de l’impatience, à de l’insatisfaction, à de la frustration et à des tensions entre les protagonistes de la relation.

[…]

Surdoués, enfant comme adultes, sont souvent surpris de réaliser qu’ils sont différents. C’est douloureux pour eux de s’entendre critique par les autres pour être trop idéalistes,  trop sérieux, trop sensibles, trop intenses, trop impatients, ou pour avoir un sens de l’humour trop bizarre. Tout particulièrement à l’entrée de l’adolescence, les enfants surdoués peuvent se sentir seuls dans un monde absurde, arbitraire, qui n’a aucun sens, et qu’ils se sentent impuissants à changer. Ils peuvent avoir le sentiment que les adultes qui sont responsables d’eux ne sont pas à la hauteur de l’autorité qui leur est dévolue. Ainsi que les décrit un enfant, ils se sentent « comme des extra-terrestres abandonnés attendant que le vaisseau mère revienne les récupérer pour les ramener chez eux »  (Webb, Amend, Webb, Goerss, Beljan, & Olenchak, 2005, p. 136)

Ce sentiment d’étrangeté provoque chez eux des difficultés sociales et émotionnelles  avec leurs pairs en âge, tout autant qu’avec leurs professeurs, ce qui ne peut qu’être des éléments supplémentaires pour conduire à la dépression.

Quand à leur intensité s’ajoute leur multipotentialité (surdon dans plusieurs domaines), ces jeunes gens peuvent alors en arriver à être frustrés des limitations existentielles que sont le temps et l’espace. Bien qu’ils s’efforcent de caser une activité de 27 heures dans le cadre des 24 heures quotidiennes, il n’y a tout simplement pas assez de temps pour développer tous les talents et intérêts qu’ils peuvent avoir. Ils doivent faire des choix, mais alors, faire des choix parmi autant de possibilités, ce n’est vraiment pas juste, c’est même tout simplement arbitraire ; or il n’y a pas de choix « définitivement judicieux ».

Pages 10 et 11

[…] Dans la théorie de la désintégration positive [de Dabrowski] de nombreux concepts   expliquent pourquoi les surdoués, enfants comme adultes, peuvent être plus particulièrement prédisposés à ce type de dépression  (Mendaglio, 2008b). Fondamentalement, Dabrowski a noté que les personnes dotées d’un plus grand potentiel de développement – une  prédisposition naturelle, constitutive de la personne qui inclut un haut niveau de réactivité du système nerveux central (appelée hyperexcitabilité) – ont une plus grande conscience de la vie qui passe  et des différentes façons dont les gens peuvent la vivre. Mais ce plus grand potentiel de développement les prédispose aussi des crises émotionnelles et interpersonnelles.  Les personnes hypersensibles dans l’un ou plusieurs des 5 domaines listés par Dabrowski (intellect, émotions, imagination, psychomotricité et sensualité) perçoivent la réalité d’une façon plus intense et sous plusieurs angles à la fois.

Ils seront plus sensibles que les autres à ce qui leur arrive et à ce qui arrive au monde qui les entoure et de ce fait y réagiront avec plus d’intensité.

L’hypersensibilité intellectuelle les conduit à réfléchir et à poser des questions.

L’hypersensibilité émotionnelle les rend plus sensibles aux questions de moralité et d’équité.

L’imagination qui est hypersensible les conduit plus facilement à voir comment le monde pourrait être.

Globalement, ces hypersensibilités les aident à vivre des vies multifacettes et nuancées, mais dans le même temps, elles les conduisent à être plus sensibilisés à toutes les problématiques existentielles.

C’est là que Dabrowski insiste sur le rôle de la sociabilisation, qu’il appelle le « second facteur », facteur clé qui influence le développement personnel, bien que cette influence culturelle varie suivant le potentiel de développement propre à chacun.

Néanmoins, l’environnement social est souvent une gangue pour l’autonomie et l’”ajustement à une société qui est elle même “primitive et confuse” est a-développemental (c’est-à-dire qu’il freine le développement) et entrave la possibilité de découvrir sa nature profonde mais aussi la possibilité d’exercer son choix dans la façon dont on veut se développer et dans les directions que l’on veut prendre »  (Tillier, 2008, p. 108). Cela dit, même quand on devient plus conscient de l’étendue et de la complexité de la vie et de sa propre culture, on commence à ressentir le doute, l’anxiété et la dépression. Dabrowski, néanmoins, insistait sur le fait que tout ceci, aussi inconfortable que ce soit, sont autant d’étapes nécessaires sur le chemin d’un développement personnel avancé.

[…]

Dabrowski a appelé le “troisième facteur” cette force intérieure, largement innée, qui pousse les gens à être plus déterminés et à contrôler leurs comportements en fonction de leur matrice personnelle de croyances et de valeurs, et non pas en fonction des conventions sociales ou même en fonction des besoins biologiques. Ce troisième facteur permet aux gens de vivre leur vie en toute conscience, délibérément, en agissant en accord avec leurs propres valeurs personnelles. La dynamique de ce troisième facteur conduit les gens à l’introspection, à l’auto-formation, à l’auto-développement et leur permet de se réaligner avec eux-mêmes à un niveau supérieur qui leur permet de transcender leur environnement grâce à une moralité et un altruisme élevés. Certains individus peuvent cependant se désintégrer sans arriver à se réaligner à ce niveau supérieur, quand même ils ne restent pas au même niveau qu’avant.

Page 15

Plus les gens sont brillants, plus ils ont conscience de ce que leur système de valeurs et de croyances n’est pas en phase avec celui des autres. Ils peuvent aussi noter des inconsistances dans leur propre système de croyances et de valeurs – leurs valeurs ne sont pas en phase avec ce qu’ils ressentent vraiment. Peu étonnant que tension et inconfort en résultent !

Ils peuvent faire face à un conflit personnel : faire face et éviter cette conscience ? Alors que d’un côté  ils veulent être plus conscients des inconsistances et absurdités de façon à apprendre à être plus juste et à se comporter mieux ; d’un autre côté, ils cherchent à échapper à cette conscience si provoque autant d’inconfort en les obligeant à s’introspecter (ce qui n’est pas toujours une activité très reluisante), dans la mesure où ils tentent de vivre une vie qui a plus de sens, qui est plus conséquente, mieux pensée.

Pour s’adapter à une situation aussi inconfortable, ces individus adopteront alors l’une ou l’autre des combinaisons décrites par la psychanalyste  néo-freudienne Karen Horney en 1945 :

(1) avancer quand même— accepter les conventions sociales, se conformer, s’intégrer au  système pour avoir du succès,
(2) s’éloigner— rejeter la société traditionnelle en s’en retirant, être non traditionnel et même hermétique à elle.
Et
(3) s’opposer— rejeter la société en se rebellant contr elle, être en colère et ouvertement non conforme.

Pages 16 et 17

En avançant en âge, les challenges de développement personnel que les gens rencontrent les sensibilisent toujours plus aux problématiques existentielles et augmentent la possibilité de survenue d’une dépression existentielle. Erikson (1959), Levinson (1986), et Sheehy (1995, 2006) ont décrit les différent stades de la vie auxquelles correspondent des étapes de développement.

De 18 à 24 ans –  “On s’arrache” – On quitte le nid familial

De 25 à 35 ans –  C’est la “décennie des tentatives” – On se pose en tant qu’adulte, on fait des choix professionnels, on s’ancre par la mariage, les enfants, la vie en société.

Entre 35 et 45 c’est “la dernière ligne droite” – Crise de l’authenticité; on réalise qu’on est à mi-chemin de sa vie; on fait le point sur soi-même et ses relations, on fait le  choix entre continuer à avancer, arrêter de se battre (la solution de retrait) ou changer de vie.

Entre 45 et 55 ans, c’est l’”âge du Renouveau ou de la Résignation” – On redéfiniti ses priorités, on change ou on renouvelle ses relations, les rôles changent, les enfants quittent la maison, les parents sont âgés ou meurent, le corps change, on prend conscience plus encore de ce qu’on est mortel.

Au delà de 55 ans, c’est la “Régénération” – Acceptation ou rebellion face à la perspective de la retraite qui approche ; amis / mentors meurent; on fait le point sur sa vie professionnelle; les relations familiales changent; le corps change; on s’accepte tel qu’on est ou non.

Bien que la plupart traversent ces différentes étapes aux âges indiqués, je peux témoigner de ce que les adultes surdoués y font en général face plus tôt et de façon plus intense que les autres. Alors qu’ils tâtonnent autour de ces sujets, ils expérimentent les problèmes qui s’y rapportent tant pour ce qui concerne les relations avec le conjoint, les attentes que l’on a en ce qui concerne les enfants (et les relations qui en découlent), l’insatisfaction ressentie avec l’environnement au bureau et l’insatisfaction personnelle sur ce qu’on est soi-même.

Ils ne font là qu’expérimenter l’expérience de la désintégration présentée par Dabrowski, dans laquelle la dépression existentielle est le composant principal.

Il y a plus de 30 ans, la psychologue May Seagoe (1974) a élaboré un tableau dans lequel elle a listé les forces caractéristiques des enfants surdoués d’un côté ; et dans la colonne opposée les faiblesses et défis qui peuvent résulter de ces forces.

Le tableau qui suit s’en est inspiré pour les adultes surdoués.

Caractéristiques spécifiques Faiblesses et défis associés
Capable de voir les potentiels. Exigences élevées pour soi et pour les autres. Penseur critique. Besoin de succès et de reconnaissance. Intolérant et intransigeant avec les autres. Peut chercher à atteindre des standards extrêmement élevés. Il a toujours quelques métros d’avance sur les autres.
Capte et retient l’information rapidement Impatient face à la lenteur des autres. Peut apparaître comme un monsieur/madame « je sais tout »
Grand stock d’informations dans des domaines pointus. Intérêts et habiletés divers. Multi-talent. Problèmes de choix de carrière. Frustré par le manque de temps. Sentiment d’être différent des autres. Solitude existentielle. Peut être perçu par les autres comme se contrôlant en permanence.
Intense et intrinsèquement motivé. Haut niveau d’énergie. Comportement en permanence tourné vers l’atteinte d’un objectif. Personnalité de type « A » . Difficultés à se détendre. A du mal à s’arrêter. Peut négliger les autres pendant les périodes de grande concentration sur un centre d’intérêt. Obstination.
Indépendant et autonome. Créatif et inventif.  Apprécie la nouveauté. Difficulté à déléguer et à faire confiance aux jugements des autres. Rejette ce qui est déjà connu. Perturbe les habitudes ou les plans des autres.
A besoin de sens et dans consistance dans les systèmes de valeur et les comportements, que ce soit pour lui-même ou pour les autres. Particulièrement auto-critique, regard parfois dépressif ou cynique sur les autres. Parfois autoritaire voire dominateur.
Sensible aux autres. Désir intense de relations qui font appel aux émotions. Sensibilité très développée aux critiques des autres. Des relations intenses en situation de mentoring peuvent déboucher sur un désappointement tout aussi intense.
Se focalise sur les causes et les effets. Insiste sur l’importance de fournir des arguments et des preuves Difficulté avec les aspects humains qui ne sont pas logiques, tels que sentiments, traditions, ou tout autre sujet qui repose sur la simple « foi ».
Grand sens de l’humour – Capable d’autodérision Son humour peut ne pas être compris parles autres. Il peut se focaliser sur l’absurdité des situations. L’humour peut être tout autant un moyen d’attaquer les autres ou de les tenir à distance.

Ces forces et difficultés associées conduisent la plupart des adultes surdoués à expérimenter au moins quelques conflits existentiels au cours de leur vie (Jacobsen, 2000; Streznewski, 1999).

Quatre de ces conflits surviennent avec une fréquence particulière et sous-tendent la désintégration, générant  anxiété significative et dépression chez ceux qui y font face.

  • Acceptation des autres contre désappointement et cynisme
  • Acceptation de soi contre auto-critique excessive conduisant à la dépression
  • Besoin d’émotions contre efficacité d’approches purement logiques et rationnelles
  • Se trouver une raison d’être contre réalisations tangibles

Pour atteindre la désintégration positive, chacun a besoin d’atteindre d’atteindre une certaine zone de confort pour gérer (à défaut de satisfaire) les points listés plus haut.

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Apprendre à gérer les problématiques existentielles et la dépression

D’abord, les individus doivent apprendre à  mieux se connaître. Les adultes surdoués ont l’habitude d’être en décalage sans pour autant comprendre comment ou pourquoi ils sont différents

Jacobsen (2000) décrit comment elle a reçu en consultation des gens qui arrivaient avec ce vague sens d’être différents ; chez d’autres revenait souvent le mot « trop » – trop sérieux, trop intense, trop complexes, trop émotifs etc. – Dès que ces adultes comprenaient que de tels comportements étaient normaux pour des gens tels qu’eux-mêmes, leur anxiété diminuait.

Mais à côté de mieux se connaître, il faut intégrer trois vérités mises en lumière depuis longtemps par le philosophe Arthur Schopenhauer (2004).

Il a souligné l’importance de nous connaître et de nous développer, exposant que

(1)   les biens matériels dont nous disposons ne sont que temporaires et transitoires et ne peuvent en aucun cas ne nous fournir un confort durable
(2)   ce que nous représentons aux yeux des autres est aussi éphémère que nos possessions matérielles, dès lors que les opinions des autres sont sujettes à changement à n’importe quel moment. De plus, nous ne pouvons jamais réellement savoir ce que les autres pensent de nous.
(3)   ce que nous sommes est la seule chose qui importe vraiment.

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