Donner vie.

A la fin de la lecture d'un roman, si, après avoir refermé l'ouvrage, les personnages s'effacent, s'étiolent, se fragmentent et disparaissent, alors c'est qu'ils n'ont jamais existé, ni dans l'esprit du lecteur, ni même dans celui de l'auteur. L'écriture d'un roman consiste à donner vie. Pas simplement à l'imaginer.

C'est une souffrance, réelle, de penser que Maud, Sat, Laure, Jean, Théo, Jonathan, Max, Pierre, Blandine, Isabelle, Diane, Birgit, Yolanda et les dizaines de personnages de mes romans puissent être absorbés par l'oubli. On pourrait y voir de la prétention mais c'est juste de l'affection. Je les aime.

Ils sont là, je les vois, je les entends, je connais leurs habitudes, leur caractère propre, je connais toute leur histoire, leurs peines et leurs bonheurs, leurs amours et leurs détresses. Si je les croisais dans la rue, je n'en serais même pas surpris.

Mais cette vie que je ressens, est-ce que je suis parvenu à la transmettre dans l'écriture ? 

Est-ce que les personnages s'effaceront ? 

Est-ce qu'ils trouveront un point d'ancrage dans l'esprit des lecteurs ?

 

"Le Petit Prince" n'est pas dans le livre que j'ai lu enfant mais en moi. A tout jamais. C'est cela un livre : une passerelle pour que le personnage passe d'un esprit à l'autre.  

 

 

blog

Ajouter un commentaire