Elisée Reclus
- Par Thierry LEDRU
- Le 04/12/2011
- 0 commentaire
"Ni Dieu, ni maître" anthologie de Christophe Verselle.
https://www.babelio.com/livres/Verselle-Ni-Dieu-ni-maitre-De-Diderot-a-Nietzsche/78298
Ami de Bakounie et de Kropotkine, Elisée Reclus (1830-1905) a participé à plusieurs journaux de tendance anarchiste (Le Cri du Peuple, Le Révolté, L'Insurgé),
Dans la lettre qui suit, Elisée Reclus s'en prend au vote qu'il assimile à une abdication. Il avance principalement quatre arguments.
"Voter, c'est se choisir un maître
-C'est permettre à certains hommes de se sentir au-dessus des lois puisque ce sont les élus qui les font.
-C'est succomber à l'illusion d'une omniscience des politiciens.
-C'est oublier que les promesses électorales n'engagent que ceux qui les écoutent.
"Compagnons, vous demandez à un homme de bonne volonté, qui n'est ni votant ni candidat, de vous exposer quelles sont ses idées sur l'exercice du droit de suffrage.
Voter, c'est abdiquer; nommer un ou plusieurs maîtres pour une période courte ou longue, c'est renoncer à sa propre souveraineté. Qu'il devienne monarque absolu, prince constitutionnel ou simplement mandataire muni d'une petite part de royauté, le candidat que vous portez au trône ou au fauteuil sera votre supérieur. Vous nommez des hommes qui sont au-dessus des lois puisqu'ils se chargent de les rédiger et que leur mission est de vous y faire obéir.
Voter, c'est être dupe; c'est croire que les hommes comme vous acquerront soudain, au tintement d'une sonnette, la vertu de tout savoir et de tout comprendre. Vos mandataires ayant à légiférer sur toutes choses, des allumettes aux vaisseaux de guerre, il vous semble que leur intelligence grandisse en raison même de l'immensiré de la tâche. L'histoire vous enseigne que le contraire a lieu. Le pouvoir a toujours affolé, le parlotage a toujours abêti. Dans les assemblées souveraines, la médiocrité prévaut fatalement.
Voter, c'est évoquer la trahison. Sans doute les votants croient à l'honnêteté de ceux auxquels ils accordent leurs suffrages et peut-être ont-ils raison le premier jour. Mais chaque jour a son lendemain. Dès que le milieu change, l'homme change avec lui. Aujourd'hui le candidat s'incline devant vous et peut-être trop bas; demain il se redressera et peut-être trop haut. Il mendiait les votes, il vous donnera des ordres.
...
N'abdiquez donc pas, ne remettez pas vos destinées à des hommes forcément incapables et à des traîtres futurs. Ne votez pas !
Au lieu de confier vos intérêts à d'autres, défendez-les vous-mêmes. Les occasions ne manquent pas aux hommes de bon vouloir. Rejetez sur les autres la responsabilité de sa conduite, c'est manquer de vaillance. "
Qu'allons-nous faire dans quelques mois ?
Qu'avons-nous vu depuis des mois ?
Que devons-nous en conclure ?
"Ils" nous demandent de leur faire confiance. Il serait trop long d'énumérer les faits qui nous ont prouvé que c'était impossible.
Quelle solution ?
Ici, il y en a une de proposée.
http://etienne.chouard.free.fr/Europe/
ETIENNE CHOUARD
Bonjour et bienvenue :o)
Je vous propose de prendre personnellement nos problèmes quotidiens à la racine et de réfléchir nous-mêmes à l'institution d'une vraie démocratie : et la racine d'une démocratie digne de ce nom, ce n'est pas l'élection — élection qui est par définition aristocratique (choisir le meilleur, aristos), donc oligarchique— , la seule racine de la démocratie, c'est le tirage au sort.
Depuis le débat référendaire sur le TCE (un puissant révélateur !), j'ai réalisé, avec d’autres citoyens, d'une part, l’importance de nos institutions dans notre vie de tous les jours et d'autre part, l’état de décrépitude dans lequel nous laissons se dégrader ces règles supérieures, par indifférence paresseuse le plus souvent.
L'approche institutionnelle m’apparaît désormais comme une clef de lecture universelle pour décrypter l'actualité et cette clef me permet de découvrir les sources profondes du malheur des hommes.
Ainsi, j'observe qu'un événement malheureux est presque toujours une conséquence de l'absence de contre-pouvoirs chez les décideurs impliqués. Éclairante clef de lecture, vraiment.
Pour rétablir effectivement notre protection contre les abus de pouvoir, j’essaie de concentrer mon attention sur les seuls principes essentiels dans une Constitution, (outil décisif pour les citoyens et pourtant complètement négligé), et particulièrement les principes dont nous privent les politiciens de métier.
Je réfléchis donc point par point.
Je voudrais que ces points nous servent de passerelles entre quatre outils, à l'aide de liens hypertextes pour faciliter les accès :
Site vitrine proposant
· le texte "Grands principes", · son résumé en tableau, · les "Liens et docs" · et mon "Journal" · Etc. |
Site interactif permettant
· La partie "forum" de ce site · La partie "wiki" de ce site
|
Site permettant
· Le site DemExp
|
||
Exemples de passerelles entre les différents sites : | ||||
Documentation sur le point 1 : une Constitution définit et limite les pouvoirs sans imposer une politique économique donnée |
Liens hypertextes |
Débat |
Liens hypertextes |
Vote sur le point 1 : une Constitution définit et limite les pouvoirs sans imposer une politique économique donnée |
Documentation sur le point 2 : ce n’est pas aux hommes au pouvoir d’écrire les règles du pouvoir (la Constitution) |
Liens hypertextes |
Débat |
Liens hypertextes |
Vote sur le point 2 : ce n’est pas aux hommes au pouvoir d’écrire les règles du pouvoir (la Constitution) |
Documentation sur le point 3 : le mandat des représentants doit être impératif (ils doivent respecter leur promesses et être contrôlés sur ce point). » |
Liens hypertextes |
Débat |
Liens hypertextes |
Vote sur le point 3 : le mandat des représentants doit être impératif (ils doivent respecter leur promesses et être contrôlés sur ce point). » |
Etc. |
Cet objectif global est en cours de réalisation, je n’ai pas fini (c’est long).
Les créateurs de DemExp nous demandent de patienter avant d’utiliser le site en grandeur réelle : ils sont en train de le programmer et de le mettre au point. Donc, pour la dernière étape, celle du vote, attendons un peu, et parlons-nous : nous ne manquons pas de vrais sujets de conversation :o)
J’essaie donc d’enrichir nos idées et de leur donner vie avec quatre outils interactifs qui correspondent à quatre étapes de base de la formation d’une opinion commune :
1 – Un lieu pour LIRE les autres, et notamment les auteurs qu’on ne voit presque jamais dans les grands médias : les pages de ce site rassemblent déjà de nombreux liens et documents, en provenance de tous les horizons politiques, avec mes propres tentatives de synthèse de ce qui compte le plus.
2 - Un lieu pour DÉBATTRE entre nous, point par point, principe par principe : ce site propose depuis janvier un blog et un forum pour structurer nos échanges autour de ces points précis, affûter nos arguments et les rendre à la fois simplement exprimés et irréfutables.
3 – Un lieu pour ÉCRIRE ensemble, vraiment, une Constitution d’origine citoyenne, article par article : ce site propose une partie Wiki, c’est-à-dire hautement interactive puisque tout le monde peut tout changer…
L’encyclopédie Wikipédia se bâtit sur ce principe et les contributeurs se respectent plus qu’on pourrait le craindre : ils font leur police eux-mêmes et le résultat de ce bénévolat mondial est impressionnant. L’enjeu de l’écriture par nous-mêmes de notre propre Constitution est si considérable que je nourris de grands espoirs sur cet outil Wiki. J’ai du mal à avancer autant que je voudrais, faute de temps, mais on va y arriver ; on n’est pas si pressés. Chi va piano, va sano, chi va sano va lontano… :o)
4 – Un lieu pour VOTER, point par point, et nous compter : ce sera (bientôt j’espère) un site comme celui de l’Expérience démocratique qui nous permettra de donner forme à une nouvelle opinion publique, plus active, plus informée, plus fidèlement reflétée que l’approximation des sondages, et peut-être plus apte que le système actuel à nous garantir enfin le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes (voir ma page journal, billet du 19 novembre 2005).
Si on en arrive à bout, ce texte pourrait intéresser tous les peuples du monde : car finalement, qu’est-ce qui nous différencie, du point de vue du contrôle des pouvoirs ?
Chantier pharaonique, en vérité, mais passionnant :o)
Merci pour vos messages chaleureux et votre précieux soutien.
Étienne.
Ajouter un commentaire