De la Bérarde à Los Angeles
- Par Thierry LEDRU
- Le 11/01/2025
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Il se pose désormais un problème fondamental. Celui de l'empathie.
Peut-elle s'adresser à tous, uniformément ?
Non, je ne me réjouis pas de la dévastation de ces centaines de maisons en Californie. Je me doute bien qu'il y a parmi tous ces gens des individus qui ont conscience du problème planétaire. Mais ont-ils pour autant opté pour une vie en accord avec cette conscience écologique ?
En même temps, est-ce que le fait de ne pas me sentir solidaire de ceux qui ont perdu leurs biens (je ne parle pas des personnes décédées où là, le drame est total), fait de moi un individu peu recommandable ou détestable?
Nous savons tous que l'impact écologique du mode de vie américain est gigantesque.
La question qui se pose désormais est de savoir si nous pouvons continuer à vivre dans un déni de la situation climatique, sans rien changer à nos modes de vie et à se contenter de plaindre "ces pauvres gens qui ont tout perdu" (en espérant surtout ne jamais connaître la même chose) alors que jusque-là, ces gens faisaient partie dans leur très grande majorité de ceux qui n'éprouvaient aucun intérêt pour la biodiversité, la nature, la souffrance animale, la pollution de l'atmosphère et des océans, l'extinction de masse en cours.
Surconsommateurs, gros SUV, adeptes de l'avion pour des voyages exotiques, mangeurs de viande et gros (dans le sens plein du terme) client de la malbouffe, climatiseurs et pelouses copieusement entretenues avec les réserves d'eau potable (cette eau qui a fini par manquer aux pompiers).
Est-il donc possible de continuer à vivre en s'obstinant à ignorer que nos comportements ont désormais des effets planétaires et que les catastrophes à Valence en Espagne, la disparition quasi complète du hameau de la Bérarde, et toutes les catastrophes les plus vastes comme les plus localisées ne sont plus que les effets du comportement de tous ?
J'éprouve de l'empathie et une solidarité totale envers les habitants du hameau de la Bérarde qui ont vu disparaître des maisons entretenues depuis des générations dans le paysage magique (et dangereux) des montagnes qu'ils adorent.
Je n'éprouve rien envers les habitants de Los Angeles.
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