Génocide
- Par Thierry LEDRU
- Le 02/02/2014
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Plutôt que de s'obstiner à accuser les Dieudonnistes d'antisémitisme, il serait temps d'écouter ce que l'humoriste dit. Le peuple Juif n'a pas le monopole de l'horreur. Il n'y a pas de hiérarchie, il n'y a pas de prime à la victime, un classement du premier au dernier. Il n'y a que l'horreur, une épouvantable horreur et je rêve du jour où le peuple Juif, dans sa totalité, prendra en considération leurs frères de souffrance, tous leurs frères. Que le peuple Juif ne soit pas un peuple élu mais un peuple uni aux autres. Elles existent déjà ces âmes compatissantes mais elles sont beaucoup trop silencieuses au regard du tapage immonde orchestré par des cerveaux malades.
Valls est un malade. Et tous ceux qui aboient avec lui rognent un os chargé de pourritures. Ces cerveaux n'oeuvrent pas à la fraternité dont ils souillent l'idée. Et l'erreur est monumentale, catastrophique, effroyable. Comme si les leçons du passé devaient être manipulées à des fins innommables. Et les victimes de la Shoah ne l'auraient sûrement pas souhaité. C'est là que se trouve la plus terrible insulte. Et ce sont nos dirigeants qui la commettent.
(Tiré du guide "Namibie" chez Lonely Planet, p.27)
On pourra aussi consulter le document pdf, "Quand le Nazisme faisait ses classes en Afrique", en français.
Note: Une rue à Windhoek, capitale de la Namibie, porte le nom du General Lothar von Trotha qui décida de l'extermination des Hereros en 1904. Un monument aux morts allemands de cette période, civils et militaires dans un parc situé en plein centre de la capitale Windhoek, est surmonté de l'aigle prussien.
Une statue équestre en bronze dans la même ville, représente un cavalier militaire des Schutztruppen (alias troupes de protection). Cette statue fut inaugurée en 1912 et est dédiée -uniquement dédiée- aux soldats et citoyens allemands qui moururent durant le génocide des Hereros et des Namas. En Pologne, à Varsovie, un monument commémore le génocide des Juifs du ghetto de Varsovie: en Namibie, à Windhoek la capitale, rien de ce genre. (voir la photo ci-dessous)
" Il y a eu également les camps de concentration construits par le général Lothar von Trotha dès 1904 en Namibie (pays d'Afrique) pour éliminer le peuple Herero opposé à la colonisation initiée par le gouverneur Heinrich Göring et aux armées du chancelier Von Bülow. Le désastre humanitaire fut effrayant : plus de 70 000 Hereros morts avant ou dans les camps de concentrations (pour causes de malnutrition, mauvais traitements, exécutions sommaires des malades ainsi que des plus faibles). Il ne faut pas oublier les expériences anthropologiques, scientifiques et médicales transformant les prisonniers hereros en cobayes humains."
(tiré de Wikipédia, rubrique Camps de concentration)
"C'est dans les camps de concentration de l'Afrique australe que le docteur Eugen Fischer (NDLR: prédécesseur en cela de Mengele, le médecin d'Auschwitz) a élaboré les théories sur l'hygiène raciale qu'il appliquera aux Juifs sous le IIIe Reich."
(tiré d'un article de Libération du 26 Juillet 2013, "La race ça nous regarde, écrit par le sociologue Éric Fassin)
Les Namas, dont on parle moins, joignent ensuite la résistance des Héréros et subissent le même sort. Après la fin des combats en 1907, alors que les rares survivants (15 à 25 % de la population d'origine) héréros sont dispersés dans la nature, les survivants namas sont internés en camps de concentration (33 à 50 % de la population d'origine survivra à la guerre et aux camps).
Heinrich Goering, père de Hermann Goering -l'inventeur de la Gestapo- sera le premier gouverneur civil de la colonie bien avant le génocide.
Voir l'intéressant débat sur ce forum d'histoire.
▼Source: Traces de la colonisation allemande à Windhoek et Berlin .
Dans ce document pdf, les auteurs membres d'un institut -Institut sur le racisme et sur les crimes coloniaux localisé à Berlin- s'étonnent et s'indignent sur le fait que cette statue à Windhoek dédiée aux morts allemands de cette période, il ne soit fait mention des soldats et citoyens allemands et uniquement ceux-ci sans jamais prononcer le mot "génocide" et faire ainsi hommage aux miliers de victimes Hereros et Namas.
En 1904, en pleine guerre contre les Hereros et Namas, fut érigé dans la capitale un camp de concentration (KonzentrationLager, terme attesté dès le 14 Janvier 1905 et qui apparaît pour la première fois en clair sur des documents allemands de l'époque) où furent emprisonnés des hommes, femmes et enfants et où des exécutions eurent lieu. Les soldats allemands avaient ordre de tirer à vue sur quiconque, homme femme ou enfant qui tenterait de quitter le camp. Des expériences médicales furent pratiquées sur ces cobayes humains par le docteur Eugen Fischer, futur membre du parti nazi.
Des photographies témoignent de cela, d'après les auteurs berlinois de cet institut. Voir la photo plus bas qui rappellent certaines photos prises par les GI américains en 1945 lors de la découverte en Allemagne des camps de Dachau, Büchenwald et Ravensbrück.
Extrait d'une lettre du Général Von Trotha datée du 4 Octobre 1904:
"La nation Herero devait être soit exterminée, ou dans l'impossiblilité d'une solution militaire, expulsée du territoire. [...] J'ai donné l'ordre d'exécuter les prisonniers, de renvoyer les femmes et les enfants dans le désert. "
- 1903: Révolte des Khoi et des tribus Hereros contre les colons et l'administration allemande.
- 10 janvier 1904 : Début du soulèvement herero commandé par le chef Samuel Maharero. Witbooi se joint aux insurgés et mène une guerre d'embuscade. Disposant de six mille fusils, ils sabotent les voies de chemin de fer et incendient les fermes. Près de soixante colons allemands sont tués puis encore cent vingt-trois civils allemands. Le 11 juin 1904, le lieutenant-général Lothar von Trotha, nommé commandant en chef des troupes de la colonie allemande du Sud-Ouest Africain, débarque dans la possession du Reich avec pour mission d'en finir avec la révolte des Hereros.
- 11 août 1904 : Bataille de Waterberg. Victoire décisive contre les guerriers Hereros du chef Samuel Maharero. En les encerclant de trois côtés, Lothar von Trotha ne laissait aux Hereros qu'une seule issue pour fuir : le désert du Kalahari. Alors que ces derniers essayent d'y trouver refuge, von Trotha fait empoisonner les points d'eau, dresser des postes de garde à intervalles réguliers et signe un ordre (Vernichtungsbefehl) de tirer sans sommation à la vue de chaque Herero, qu'il soit homme, femme ou enfant. Des milliers d'Hereros meurent alors de soif dans le désert. La population Herero estimée à 80 000 âmes avant le début de la guerre était réduite à 15 000 individus en 1911 (80 % de la population avait donc été exterminé).
- (tiré de Wikipedia, rubrique Sud-Ouest africain allemand)
Une des rares photos des Hereros survivants après la terrible bataille du Waterberg en 1904==>
Génocide, camps de concentration et expérimentation sur des cobayes humains, tout ceci fait penser à un prélude -ou une répétition- de ce qui va se passer durant la Seconde Guerre mondiale.
Le génocide des Hereros en Namibie en 1904 fut donc bien un laboratoire de la Shoah quelques décennies avant.
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