LE DÉSERT DES BARBARES (2)

 

 

C'est Nathalie qui m'avait encouragé à écrire un polar. Je n'avais aucune idée de tout ce que allait déclencher et du foisonnement d'idées qui allait jaillir en écrivant le premier tome. 

L'avidité et l'absence de morale qui en découle, les effets mortifères sur les individus dans le tome 1.

Il fallait que j'élargisse la réflexion.

Les effets dévastateurs sur la planète, sur la vie elle-même. L'ego, comme un moi souverain, enfermé dans une vision limitée, "moi au-dedans, le reste au-dehors"...

Tous s'est mis en place peu à peu. Le tome 2 a pris forme. "TOUS, SAUF ELLE"

Puis est venu "LE DÉSERT DES BARBARES"

L'idée fondamentale est très simple : Comment réagiront les puissants de ce monde lorsqu'ils prendront conscience que leur existence est aussi menacée que celle de l'ensemble de l'humanité ?

Au final, la réponse qui s'est imposée m'effraie au plus haut point et me semble parfaitement plausible.

 

 


 

"LE DESERT DES BARBARES"

CHAPITRE 61

 

Laure était sortie marcher. Elle avait juste besoin d'entrer dans le silence de la forêt. La chaleur du jour avait mis longtemps à se retirer et la nuit ne parvenait toujours pas à diffuser la fraîcheur espérée. Elle était allée s'asseoir sur un tronc couché, un ancien hêtre déraciné depuis longtemps. Le fût avait séché, posé sur un lit de roches.  Elle aimait la douceur du corps blanchi par le temps.

Théo dormait. Il récupérait bien plus rapidement que les prévisions médicales. Chaque jour, depuis son retour à la ferme, elle s'était appliquée à chercher la résonance en appliquant les mains sur sa jambe.

Elle lui avait lu le mail de Tim.

Ils en avaient beaucoup parlé.


 

Elle refusait de croire que le désastre n'offrait aucune issue. L'idée tournait en boucle.

Elle avait longuement cherché le paramètre indispensable pour maintenir vivante l'éventualité d'un possible renouveau et la solution lui était venue, comme une évidence, après avoir rejeté toutes les autres idées qui se succédaient et ne menaient à rien.

Les yeux dans le vague.

« Il faudra beaucoup d'amour. »

Elle répéta intérieurement la supplique, comme une rengaine salvatrice, avec en arrière-plan les images chaotiques de la fin d'un monde.

« Il faudra beaucoup d'amour... Il faudra beaucoup d'amour... Il faudra beaucoup d'amour... »

 

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