On ne présente plus le Dr David Suzuki, généticien, journaliste de renommée internationale et animateur de la populaire série « The Nature of Things ». A 78 ans, il est Prix Nobel, titulaire de 22 doctorats honorifiques et détenteur de nombreuses distinctions comme le Prix ScientifiqueUNESCO. Le Dr David Suzuki est une des figures écologistes les plus importantes au niveau international.
Novembre 2014, le petit-fils du Dr Suzuki est arrêté lors d’une manifestation contre un projet depipeline de la compagnie Kinder Morgan, au sein de la zone de conservation de la «Barnaby Mountain» au Canada. Dans la même lignée que son grand-père, Tamo promeut l’écologie et les droits de l’Homme à travers son association. David Suzuki va réagir vivement à cette privation de liberté par une lettre ouverte où il appelle les gens à la Désobéissance Civile pour protéger l’environnement.
« Une Lettre de mon grand-père »
A tous ceux que cela concerne
Texte traduit par Lona Harmaan
« Tamo Campos est mon petit-fils et je suis très fier de lui. Il fait ce que j’aurais moi-même fait si ce n’était pas un risque pour mon poste de présentateur de « The Nature of Things » (La nature des choses) sur CBS.
Le monde est en conflit contre les éléments qui nous maintiennent en vie et en bonne santé – l’air, l’eau, la terre et la diversité des espèces. Les multinationales, particulièrement celles dont le siège est à l’étranger, dans un autre coin du monde, n’ont que faire des écosystèmes ou des communautés locales, tant qu’ils n’interfèrent pas avec la maximisation du profit des actionnaires. Elles ne sont absolument pas obligées de protéger les écosystèmes ou les communautés locales. Leur unique but est d’engranger autant de profit que possible.
Dans le monde entier, des citoyens et des communautés se soulèvent pour protéger leur patrimoine écologique, social et économique contre ces entités envahissantes qui se comportent comme des bandits, qui intimident à l’aide de procès de « Poursuite Stratégique Contre la Mobilisation Publique » et d’autres outils légaux ; n’importe quoi pour continuer sur leur voie destructrice tout en occultant les problèmes importants comme le changement climatique et les risques de déversements [de pétrole] mis en avant par les manifestants.
Si j’explique tout ça c’est pour remettre les actions de Tamo et d’autres dans leur contexte. Tamo se bat pour le monde que nous allons laisser à sa génération. Je crois que ce que Kinder Morgan et d’autres entreprises du même acabit sont en train de faire, c’est commettre un crime intergénérationnel, mais aucun précédent juridique n’existe à ce sujet, impossible donc de les poursuivre en justice sur cette accusation.
Avant que les entreprises ne deviennent aussi puissantes, chaque génération œuvrait pour un avenir meilleur à laisser à leurs enfants. Ce n’est pas l’objectif de ces multinationales. Je vous en supplie, considérez le fait qu’il y ait peu de voix légales pour protester contre ce que je considère être les activités criminelles des compagnies comme Kinder Morgan, par conséquent les citoyens n’ont d’autre choix que la désobéissance civile. Sommes-nous si aveuglés par le pouvoir et l’influence des multinationales, que leurs visions à court terme nous semblent plus importantes que leurs conséquences potentiellement catastrophiques en termes écologiques et sociales?
Mon petit-fils joue un rôle important dans la lutte pour la protection des droits humains, de la justice sociale et de l’environnement, il n’est pas un criminel. Il a fait cela sans même essayer de profiter de ma renommée. Il est un exemple pour tous les jeunes d’aujourd’hui, il les pousse à s’impliquer, à se battre pour leur avenir. J’espère que la cour sera consciente de cela. »
David Suzuki, professeur émérite, UBC.
Bonus
Souvenez-vous ! A 12 ans, une de ses filles va faire un discours bouleversant lors du Sommet de la Terre à Rio en 1992. Discours qui ne cesse d’être partagé encore aujourd’hui pour alarmer sur la situation environnementale de notre bonne vieille planète.
Source : 4emesinge.com / vancouverobserver.com