KUNDALINI (7)
- Par Thierry LEDRU
- Le 09/03/2015
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« Je ne m’attendais pas à entendre des paroles aussi…
-Étranges ? demanda-t-il.
-Non, pas étranges. Douces et enivrantes, comme venues d’ailleurs. Vous n’imaginez pas le… »
Elle hésita encore.
-Le bonheur ? enchaîna-t-il.
-Oui, c’est ça. Et vous continuez à lire en moi comme si j’étais transparente. C’est…déstabilisant.
-Vous n’êtes pas transparente. C’est juste une connexion d’auras.
-Je ne sais pas ce que ça signifie. »
Il l’observa avec un sourire enfantin, une lumière pétillante dans les yeux.
« Vous ne savez pas ce que signifie ce qui est en vous, autour de vous, ce qui vous constitue, ce qui vous amène à communier avec la nature, à vous sentir en paix quand vous êtes nue au soleil, quand vous nagez dans l’eau pure, quand vous méditez dans le silence ? Ignorer ce qu’est l’aura, c’est tout bonnement impossible. La seule différence entre vous et moi, c’est que j’ai mis des mots pour visualiser l’aura, que j’ai appris à l’identifier, à la percevoir, à savoir qu’elle est là. Vous êtes pour l’instant de l’autre côté, celui où les individus qui ont contacté leur auras, sans savoir ce qu’elle est, parleront de bonheur étrange…Sans rien pouvoir en dire de plus.
-Apprenez-moi ce que vous savez. »
Elle répéta aussitôt la phrase, pour elle, intérieurement, avec cette impression fulgurante de ne pas être celle qu’elle pensait être… Comme si des volets clos s’étaient ouverts. Ouverts sur son cœur. Ou sur son âme.
Il lui venait des mots si forts, si inhabituels, si …
Elle bougea la tête et sortit de son absence. Elle leva les yeux.
Il la regardait. Comme personne, depuis très longtemps, ne l’avait regardée.
Contemplée.
Que se passait-il ? Dans quel rêve magique était-elle tombée ? Alice dans le terrier du lapin.
Elle eut envie de rire et simultanément continuaient à errer dans son esprit égaré des pensées inquiétantes.
Tout ça n’était pas normal. Cet homme, ces paroles, son regard, cette énergie joyeuse en elle, comme des désirs d’étreintes.
Elle ferma les yeux en se concentrant sur la pression des paupières. Une longue inspiration.
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