L'apprentissage

Je joue souvent au tennis avec ma Belle et je suis intrigué par les phénomènes de l’apprentissage. Je sais faire un coup droit à plat, un coup droit lifté mais j’avais du mal avec le revers. Et bien, lorsque j’ai cherché à travailler particulièrement ce coup-là, l’ensemble de mon jeu s’est déréglé…

Il m’a fallu beaucoup de temps pour mettre en place ce revers à une main et tout autant à retrouver la palette des coups que je maîtrisais déjà.

L’image qui m’en vient, c’est celle d’une ligne droite, continue, stable. Elle représente ce que je sais déjà faire. Vient s’y superposer dans l’apprentissage une ligne alternant les hauts et les bas, des courbures plus ou moins prononcées qui couvrent la ligne droite comme une vague de parasites. La connexion avec les acquis est considérablement perturbée par ces parasites générés par l’apprentissage, comme si l’énergie devait être exploitée au-delà de la consommation habituelle et que l’individu tout entier s’en trouvait perturbé. Je perds ma concentration, je perds confiance, je me contracte, j’en oublie les fondamentaux, j’en oublie partiellement tous mes acquis.

Il faut persévérer et rester conscient du phénomène, l’accepter, parvenir à refouler la frustration. Cette frustration est extrêmement perturbatrice et énergétivore. Si elle s’impose, l’apprentissage est considérablement entravé. S’il ne s’agit que d’un jeu, la peur de perdre le match ne vient pas surenchérir encore le trouble mais dans une compétition, l’effet serait désastreux. On entend d’ailleurs souvent les sportifs professionnels parler de cette frustration.

 

Il est aisé d’imaginer ce qu’éprouve un élève tout au long de sa scolarité si personne ne lui explique ces phénomènes intérieurs…

Il ne s’agit donc pas tant de clore un programme scolaire sur une année mais bien avant tout d’amener les enfants à cette observation.

Je leur ai donc dessiné ces deux lignes au tableau, une ligne droite et une ligne aux courbes prononcées, couvrant la première.

« Gardez cette image en vous. Observez ce qui se passe, restez en paix avec vous-mêmes. Tout ce qui se produit est un phénomène naturel. Si vous donnez votre énergie à la peur, vous accentuez la puissance des parasites et vous retardez le retour du calme. C’est comme lorsque vous entrez dans un lac aux eaux pures et translucides. Les alluvions déposées au fond vont être agitées par vos mouvements et vont troubler la clarté de l’eau. Si vous cessez de bouger, ils finiront par se déposer et l’eau retrouvera sa pureté. Il en est de même dans votre esprit.

Calme et attentif. Voilà l’objectif.

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