L'exemple de la Roumanie
- Par Thierry LEDRU
- Le 08/11/2015
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L'idée d'un gouvernement de "technocrates", c'est encore une illusion...Les technocrates, on les a vus au Parlement européen. On voit ce que ça donne. Dès lors que des gens issus des "Grandes écoles" qu'ils soient politiciens, financiers ou "hauts diplômés" de toutes sortes sont au pouvoir, ça ne sera pas l'intérêt général qui sera visé mais l'intérêt de la caste au Pouvoir. C'est échanger la malaria pour le typhus.
La Roumanie est-elle en train de faire sa révolution?
MONDE Alors que le nombre de morts n’en finit pas de grimper après l'incendie d'une discothèque à Bucarest, les Roumains continuent de battre le pavé, exigeant une réforme profonde de la classe politique et de la société...
C’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. L’incendie qui a coûté la vie à plus de 40 personnes le week-end dernier à Bucarest a suscité une vague de protestation en Roumanie, entraînant la démission du Premier ministre, Victor Ponta. Une démission qui ne suffit pas aux Roumains, qui veulent voir la classe politique se réformer en profondeur.
Que s’est-il passé le 30 octobre au club Colectiv ?
Ce soir-là, 300 à 500 jeunes venus assister à un concert de hard rock étaient entassés dans cette boite de nuit du centre de Bucarest lorsqu’un show pyrotechnique a déclenché un violent incendie. 26 personnes sont mortes, et près de 200 autres ont été blessées. Le bilan n’a cessé d’empirer au cours de la semaine, passant ce dimanche à 44 morts, et pourrait encore s’alourdir, une centaine de blessés étant toujours hospitalisés, dont 44 dans un état critique.
Où en est l’enquête ?
Une longue série de manquements à la réglementation concernant la sécurité, sur lesquels les autorités locales ont fermé les yeux, est à l’origine du drame. Une dizaine de personnes a été placée en détention provisoire, dont les trois patrons de la boîte de nuit, accusés d’homicide involontaire.
Comment a réagi l’opinion publique roumaine ?
Dès dimanche, plus de 10.000 personnes ont manifesté à Bucarest pour exprimer leur solidarité envers les victimes. Klaus Iohannis, élu Président il y a un an dans l’espoir qu’il agisse avec fermeté contre la corruption, mal endémique dans le pays, a plaidé pour un changement fondamental de la société : « Nous ne devons plus tolérer l’incompétence des autorités, l’inefficacité des institutions et nous ne pouvons pas laisser la corruption se développer à tel point qu’elle finit par tuer ».
Et les manifestations de solidarité se sont transformées en mouvement de protestation…
Les manifestations ont repris mardi, plus de 20.000 Roumains exprimant, à Bucarest et dans plusieurs autres villes, leur colère envers la classe politique « corrompue ». Ils exigeaient le départ du chef du gouvernement, Victor Ponta, par ailleurs visé par une enquête pour corruption, qui s’y est finalement résolu mercredi. Trop peu, trop tard : les manifestants ont continué à battre le pavé jusqu’à la fin de la semaine, réclamant un gouvernement de technocrates car ils ne font plus confiance à « aucun » des partis politiques.
Et maintenant ?
Klaus Iohannis a pris les choses en mains : après avoir nommé un Premier ministre par intérim, il s’est entretenu avec les partis politiques et un groupe représentant les manifestants. Semblant privilégier la première solution, il a annoncé que le pays pourrait se doter d’un gouvernement de technocrates ou organiser des élections anticipées. Un nouveau round de consultations avec les partis politiques aura lieu mardi et une conclusion doit être annoncée en fin de semaine.
Cette crise peut-elle mener à des réformes en profondeur ?
C’est tout l’enjeu : alors que Victor Ponta était déjà censé incarner le renouveau parmi les responsables politiques, les citoyens ont montré cette semaine qu’ils ne feraient plus de concession. « Tous les partis sentent que quelque chose se passe au sein de la société, qu’ils n’ont plus affaire au même électorat qu’avant, et essayent de faire face à ce changement », indique Corina Rebegea, du Centre d’analyse des politiques européennes (CEPA). La classe politique est donc condamnée à se réformer et à s’assainir, pour maintenir le calme dans ce pays devenu un « volcan qui risque d’entrer en éruption à tout moment », comme le définit l’analyste politique Razvan Orasanu.
EN FRANCE AUSSI.....
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