"L’imposture intellectuelle des carnivores"
- Par Thierry LEDRU
- Le 25/10/2021
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Cet article vient du blog "Fleur de pluie".
Les commentaires des intellectuels carnivores valent leur pesant de sang.
Règne animal, biodiversité et inspirations artistiques
"L’imposture intellectuelle des carnivores"
Publié le2 JUILLET 2017
au quotidien, nature, spiritualité
J’ai assisté jeudi soir à une formidable conférence donnée par Thomas Lepeltier (voir photo), historien des sciences et philosophe, et bien sûr, vegan. Cette conférence était intitulée L’Imposture intellectuelle des carnivores (titre de son dernier ouvrage ) et sous-titrée à l’assaut de la citadelle carniste !
1 conférencier très en forme + 1 public curieux et passionné = 2 heures de pur bonheur.
Les deux objectifs de Thomas Lepeltier :
déconstruire les idées farfelues que véhiculent les intellectuels (et donc « faiseurs » d’opinion) carnivores sur le veganisme
construire un monde nouveau : en l’occurrence, un monde vegan !
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Thomas Lepeltier, pessimiste quant au sort des animaux en France
Malgré une société qui bouge (les médias qui communiquent beaucoup sur la souffrance animale, les consommateurs qui désirent manger moins d’animaux maltraités et torturés), Thomas Lepeltier est pessimiste quant au sort des animaux en France, pour plusieurs raisons :
la consommation de viande est en hausse dans le monde
en France : on mange moins de viande par foyer, mais bizarrement la consommation de bidoche ne diminue pas de façon significative (peut-être parce que la consommation de viande au restaurant a augmenté)
le nombre d’animaux tués (on ne parle pas ici de poids, mais d’individus qui souffrent) est en augmentation : car certes les Français bouffent moins de viande rouge, mais ils se rabattent sur la volaille et le poisson
en Angleterre, où le végétarisme est bien plus ancré qu’en France (et depuis des décennies), malheureusement, on constate que la conversion du végétarisme au végétalisme n’a pas eu lieu : non seulement les Anglais continuent de consommer des produits animaux issus d’une exploitation pleine de souffrance (produits laitiers, fromage, œufs) , mais visiblement ils sur-compensent : plus de produits laitiers, de fromage, d’œufs !!!!!
dernier point et ce fût le principal sujet de sa conférence : le paysage intellectuel français (les « faiseurs » d’opinion) est foncièrement carniste et spéciste
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Un paysage intellectuel français foncièrement carniste et spéciste
Parce que le paysage intellectuel français est foncièrement carniste et spéciste, il faut s’attaquer à cette citadelle avec force et méthode. Avec beaucoup d’humour (je crois n’avoir jamais vu un public autant rire lors d’une conférence).
Lepeltier a énuméré tout un tas de propos ridicules émis par les intellectuels français carnistes.
Quelques exemples :
Jocelyne Porcher, directrice de recherches à l’INRA, affirme que « pour abattre un animal, il faut l’aimer ». Et que les animaux nous « donnent » leur viande, nous « donnent » leur vie…
Raphaël Enthoven, philosophe, n’a pas honte de déclarer : « pour assumer son animalité, il faut manger de la viande » : on se demande ce que les animaux qui ne bouffent pas de viande en pensent…
Alain Prochiantz, professeur de neuro-biologie, accuse les végétariens et les végétaliens d’imposer leur morale : en l’occurrence, il faudrait laisser tout le monde vivre comme il l’entend et faire n’importe quoi avec n’importe qui, au nom de la liberté…
Dominique Lestel déclare carrément que « pour être un homme, il faut être cruel » : ça ressemble clairement à un appel à la violence et à la cruauté ; ce mec est-il sérieux ?
Michel Onfray, philosophe, a été capable de dire que si on arrêtait de manger les animaux, « ils nous envahiraient » et « l’humanité disparaîtrait » ! Il lui arrive d’avoir de vagues éclairs de lucidité et d’affirmer, par exemple : « si je pense, je suis végétarien ».
J'ai retrouvé l'extrait en entier :
"Quand on nous fait voir ce qui se passe dans un abattoir, on estime que c'est terrible. Or c'est terrible, un abattoir, et pas seulement quand on le filme. (...) Les images nous font penser. Si on pense ce qui passe dans notre assiette, si on dit que la viande fait partie d'un animal qui a été tué, on devient presque végétarien. (...) Si je pense, je deviens végétarien, si je mange de la viande c'est parce que je n'ai pas pensé. Si on commence à penser ce qui s'est passé en amont de notre assiette, alors effectivement on ne peut plus tolérer ça. De fait, je pense qu'on ne pense pas bien ces choses là et qu'il faudrait réduire notre consommation carnée, probablement jusqu'à imaginer une disparition, un fait de civilisation.
Francis Wolf, professeur de philosophie à l’Ecole Normale Supérieure, a le toupet de dénoncer les vidéos qui montrent la violence des abattoirs : ce n’est pas assez important à ses yeux. Pour Wolf toujours, il y a une hiérarchie parmi les animaux, entre ceux qu’on a choisis comme animaux de compagnie et le reste des animaux : l’affection qu’on porte à son chien justifie la violence qu’on commet sur les vaches et les cochons. Il parle également d’un « contrat » passé avec les animaux d’élevage. Faut-il lui expliquer, comme à un gosse de 4 ans, qu’un contrat implique l’accord des deux parties et que les animaux n’ont jamais dit oui ?
Perico Legasse, critique gastronomique, considère que les traditions passent avant la souffrance animale
Elisabeth de Fontenay, philosophe, pense qu’il faut à tout prix « protéger la tradition culinaire, ancrée dans le devenir des hommes » : tant pis pour le problème éthique de la viande, qu’elle reconnaît pourtant comme une triste réalité
Franz-Olivier Gisbert, journaliste végétarien et amoureux des bêtes (c’est important) mais visiblement schizophrène, défend régulièrement les ministres de l’Agriculture (Lemaire, Le Foll), ceux-là même qui se foutent comme de l’an 40 du bien-être animal. Il affirme aussi que la viande ne doit pas disparaître : « une terre sans viande, c’est une terre sans vache, et donc une terre bien triste ». Il y a vraiment quelque chose qui ne tourne pas rond chez cet homme…
Bref, on va d’incohérences en inepties. Aucun de leurs arguments ne tient la route 30 secondes. Ces individus qu’on croit sensés racontent absolument n’importe quoi sur le sujet.
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Plusieurs lignes de conduite adoptées par Thomas Lepeltier
Les intellectuels ont un pouvoir, une responsabilité. Parce que leurs propos font autorité, ils ont une responsabilité dans le massacre des animaux. Quand ils racontent des énormités, il faut donc les dénoncer, les contredire, les décrédibiliser, mettre le doigt sur leurs incohérences et leur mauvaise foi.
Le citoyen vegan doit assumer son côté moraliste. Avoir de la morale n’est pas une tare. Il s’agit bien de mettre le doigt sur l’immoralité d’une société violente et spéciste. Mais tout est dans la manière de s’y prendre : il s’agit d’user de tact, d’habileté, c’est-à-dire de laisser croire à son interlocuteur carnivore qu’il se met à culpabiliser tout seul. Il ne faut surtout pas qu’il se sente culpabilisé par l’autre.
Se plaindre aux rédactions (presse, TV), au nom du pluralisme, de ne pas entendre davantage les abolitionnistes quand on parle d’animaux et de viande
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Pour aller plus loin :
un article sur Thomas Lepeltier : ici
la légende du rock Iggy Pop prend le micro avec une chanson anti-spéciste, pour l’association Peta : ici
la chaîne Naturalia a ouvert 3 magasins vegan à Paris et en région parisienne : ici
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Demain, c’est lundi ! Je vous souhaite à tous une belle semaine, en harmonie avec vous-mêmes et avec les autres êtres vivants qui vous entourent. Voici une création de Pamela Tongue : un oiseau vient se reposer, en toute quiétude, sur le coude d’une femme nue et alanguie…
EAN : 9782315008063
Éditeur : MAX MILO (02/03/2017)
3.88/5 8 notes
Résumé :
Alors que la consommation de produits d'origine animale (viande, lait, œufs) est de plus en plus remise en cause de nos jours, des " intellectuels " français (universitaires, journalistes, experts) s'en prennent régulièrement aux végétaliens et véganes qui militent pour l'arrêt total de cette consommation.
Citons, sans être exhaustif, Raphaël Enthoven, Luc Ferry, Élisabeth de Fontenay, Périco Légasse, Dominique Lestel, Marylène Patou-Mathis, Natacha Polony, Jocelyne Porcher, Francis Wolff. À travers des livres, des articles ou en intervenant sur des plateaux de télévision, ils critiquent, dénoncent et moquent les défenseurs des animaux. Ce n'est pas sans conséquences.
De nos jours, peu de personnes restent insensibles au sort des animaux de rente. Quand un film est tourné à l'intérieur d'un abattoir et diffusé dans les médias, la plupart des gens sont choqués. Puis, confrontés aux arguments des végétaliens et véganes, ces personnes cherchent des réponses.
Que penser ? Que faire ? Que manger ?
Or voilà que ces intellectuels viennent leur dire que les végétaliens et véganes ont tort.
À chaque fois, le principe de base de l'éthique qui avance que nous ne devons pas faire souffrir et tuer un être sensible, juste pour notre plaisir, est oublié ou mal interprété.
À la place, ces intellectuels avancent des arguments qui défient la logique, ne reposent sur aucun fondement rationnel et encouragent la cruauté. Mais ils confortent ainsi une société qui, parce qu'elle ne veut pas changer ses habitudes culinaires, tue sans nécessité une quantité faramineuse d'animaux.
Aussi ce livre prend-il le parti de les dénoncer haut et fort ; pas pour le plaisir de critiquer, mais dans l'espoir que cette mise au point contribue à faire cesser le grand massacre des animaux de rente et serve à lancer un débat constructif sur leur place dans la société.
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