L'intelligence de la nature
- Par Thierry LEDRU
- Le 06/08/2024
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La question de l’intelligence de la Nature ne se pose plus pour moi. C’est une évidence. Mais je n’en ai aucune preuve. Je n’ai pas un niveau de connaissances suffisant. C’est juste une intuition.
Est-ce que la Nature elle-même éveille cette intuition en moi ou est-ce juste une imagination débridée, un désir qui prendrait forme, qui se persuaderait lui-même d’avoir raison. La raison… Dans ce simple exemple, on voit bien à quel point, il est déraisonnable de se croire maître de la raison.
La Nature a une intention, une capacité d’intervention. Comment pourrait-il en être autrement d’ailleurs ? De quel droit pourrions-nous considérer que l’entité créatrice n’a pas de pouvoir d’intervention ? La source de Tout n’aurait aucun pouvoir sur elle-même ? Elle ne serait qu'une puissance sans contrôle ?
C’est absurde.
Je ne crois pas que nous soyons nous-mêmes lancés dans la vie sans intention. Il y a quelque chose à comprendre. La nature de la Nature.
Quel est son projet ?
Je sais bien que de tels questionnements peuvent être perçus comme une dérive religieuse, la validation d'un Dieu inévitable, une intelligence créatrice.
C'est tout le problème des données insérées par les générations précédentes et qu'elles nous ont transmises.
Non, le Dieu des religions monothéistes me laisse indifférent. Il ne m'est rien.
Je parle d'une intelligence d'univers, de la nature de la Nature. De cette possibilité qu'elle soit elle-même à l'origine d'elle-même. Et non du hasard.
Et se pose dès lors le problème de ce que nous sommes. Issus d'elle et désormais sa plus grande menace, un adversaire inconscient.
Les scientifiques parlent d'une sixième extinction de masse. Ils oublient de mentionner que nous risquons fort d'en faire partie.
Est-ce là le projet initial ? Sûrement pas. Et pourtant, c'est bien vers ça que nous nous dirigeons.
La Nature s'en remettra. Même d'une guerre nucléaire planétaire, elle s'en remettrait. Ça serait long mais elle a le temps devant elle.
Nous, par contre, le temps qui nous reste se réduit considérablement vite. Quelques siècles encore et notre affaire sera réglée. Ne surtout pas croire que ça se fera en douceur.
Voilà dix ans que je lis des études scientifiques, venues de tous les coins du monde. Si je devais partager ici tout ce que j'ai compilé, il n'y aurait pas 4000 articles mais cinq fois plus.
Il ne s'agit plus d'une intuition mais d'un constat raisonné.
Comment en sommes-nous arrivés là ? Je n'ai qu'une explication, toute simple, évidente, imparable.
Nous sommes amoureux de nous-mêmes, d'une façon si puissante que nous en avons oublié d'aimer la Nature. Puisque nous avions l'intelligence suffisante pour nous en servir, nous avons oublié de l'honorer et nous avons puisé, encore et encore et nous continuons alors même que l'épuisement des ressources est une évidence.
Nous sommes fondamentalement amoureux de nous-mêmes jusqu'à détruire ce qui nous donne vie.
Il est faux de dire que nous aimons le confort, les voyages, la technologie, les divertissements, l'argent, la consommation, le matérialisme. Tout cela ne serait pas s'il ne s'agissait pas avant tout de nous aimer encore davantage. C'est nous que nous aimons à travers ces comportements, c'est le plaisir que nous nous offrons et personne ne cherche à faire plaisir à une personne qu'il n'aime pas.
Alors, nous devrions apprendre à ne plus nous aimer ou plutôt à transférer cet amour à la nature, à tout ce qui vit et nous permet d'exister. Il est vain de croire que l'humanité y parviendra. La quête de l'amour de soi est inscrit dans nos gênes. Il faudrait éduquer l'humanité à l'amour de la nature et elle ne le souhaite absolument pas.
Il m'arrive d'espérer que la nature ne prendra pas trop de temps pour régler ce problème. Afin que lorsque l'humanité sera moribonde, il reste encore des libellules et des ours polaires et des orchidées, des papillons et des baleines.
La nuit dernière, il y avait deux vers luisants dans les plantes grasses au bord de la terrasse.
Combien étions-nous dans le monde, au même instant, à regarder béatement la magie de la nature, d'un amour si grand, qu'il en arrive à effacer tout le reste?
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