9) La GTMC, le Mont Aigoual.
- Par Thierry LEDRU
- Le 05/08/2012
- 1 commentaire
On monte par la route avec un vent de face très dur. Le Mont Aigoual tient à sa réputation. Paysages grandioses.
De toute façon, d'un point de vue visuel, ce raid est d'une richesse incroyable. En une journée, on peut passer des gorges à un plateau, d'une forêt à une crête, d'une rivière à un Causse. Des parfums, des couleurs, des lumières. Et des gens aussi. Des habitants d'une infinie gentillesse. A Orcival, le propriétaire d'un bar m'a emmené en voiture à dix kilomètres dans un magasin agricole pour essayer de trouver une tête de réchaud, le nôtre fuyait...Au Gilardès, les propriétaires de chambres d'hôtes nous ont vendu un repas pour le soir alors qu'il n'y avait plus aucune épicerie malgré ce qui était inscrit sur notre guide. Une septuagénaire à Besse qui nous demande d'où on vient et qui se met à nous raconter ses raids à vélo avec son mari :" Un jour, je me suis allongée dans l'herbe et il a monté la tente autour ! Une autre fois, je lui ai dit, à 105 kilomètres, je jette le vélo, et bien il s'est arrêté à 104. Une dame charmante, très distinguée qui nous racontait ses souvenirs sur la place du village. Un berger qui nous donne de l'eau pour le soir et qui nous invite à aller dormir sur son terrain, "un joli coin bien tranquille"...Impossible de tous les citer. Des rencontres qui restent inscrites tout autant que les terres traversées. Des terres si belles que les hommes qui y vivent sont emplis de cette humanité des gens de là-haut, cette humanité que j'aime.
Le choc avec le retour à Montpellier sera d'autant plus grand...
On quitte le sommet et on reprend la descente sur Camprieu puis les gorges de Trévézel jusqu'à Trèves. De là, on remonte au Col de la pierre plantée, une sacrée montée, sept kilomètres avec des passages à 12%.
On rencontre deux cyclos qui sont épatés par notre périple. On continue à monter jusqu'au village de Dourbies où un jeune du pays nous guide jusqu'à un endroit paradisiaque au bord de la rivière.
On se baigne, on se lave, on lave du linge.
Les truites se baladent dans les bassins.
A St Enimie, au bord du Tarn, on a vu un camping où les emplacements tenaient du HLM...Les uns sur les autres...Du bruit, du bruit...
Et nous, la tente est au bord de l'eau, nous sommes seuls. C'est gratuit. Dans un silence absolu.
Quels inconvénients nous pousseraient à nous priver d'un tel bonheur ? Manger assis par terre ? Ne pas pouvoir prendre une douche ? Enfiler un cuissard humide le matin ? Quelle importance ? C'est insignifiant au regard de tout ce qui nous est offert, de cette vie simple et belle, de cette fusion avec la nature et avec soi.
On s'est aperçu au bout de six jours de vélo qu'on avançait de mieux en mieux, qu'on avait un réel plaisir à enfourcher les vélos le matin. Même quand on faisait une longue pause à midi, à l'ombre d'un arbre pour laisser passer les grosses chaleurs, on reprenait la route avec plaisir. C'est pourtant difficile, physiquement de relancer la machine quand on a déjà fait quarante kilomètres. mais l'appel des horizons était le plus fort.
Que du bonheur.
S'asseoir sur un rocher et écouter la mélodie de l'eau. Et se taire. Pour découvrir enfin ce qui est en soi.
Commentaires
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- 1. Chris Le 06/08/2012
Je "consomme "à dose homéopathique
Pour avoir une idée de votre périple
Mais là... Trop beau, vraiment!
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