La guérison (2)

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Je l'ai déjà écrit ici. On ne guérit pas d'une sténose canalaire lombaire et l'évolution n'est jamais favorable. Non seulement, cette excroissance dure comme un os, ne disparaîtra jamais mais il est probable qu'elle continue à grossir. Ce qui est visible n'est rien au regard de ce qui comprime les nerfs de ma colonne vertébrale en L4/L5 et S1.

Bon, ça, c'est fait. Pas la peine d'y revenir.

Et maintenant ? Maintenant, il s'agit de continuer à pédaler, à marcher, nager, courir, jouer au tennis, faire du ski de randonnée, du skating, des sorties en raquettes à neige, bivouaquer, entretenir le potager, tronçonner et fendre le bois de chauffage et planter des arbres cent fois plus que ce que je prends à la nature.

C'est à dire ne rien abandonner de cette existence que j'aime. Sans savoir combien de temps ça sera possible. Et surtout ne pas s'en préoccuper sinon, mes inquiétudes viendront nourrir l'énergie de croissance de cette sténosee.

Oui, je sais, on peut penser que cette réflexion est absurde. A moins de considérer que nos pensées puissent avoir un effet bien plus puissant que ce que nous imaginons ou que ce que la pensée cartésienne et empirique nous a amené à penser.

Effectivement, il n'est pas possible de prouver, sur les critères scientifiques de reproduction en double aveugle, que la pensée puisse avoir un effet sur le physique. Il n'en reste pas moins que ce choix spirituel ne peut pas me nuire, dès lors que je ne m'interdis pas d'avoir recours pour autant à la médecine si c'est nécessaire. J'ai déjà été opéré deux fois. Je n'avais pas le choix, ma jambe gauche allait "mourir".

Mais, là, maintenant, malgré les crampes nocturnes, l'électrification dans le mollet gauche et son atrophie et l'émergence progressive des mêmes symptômes dans le mollet droit, je pédale, je marche, je cours etc... Si j'avais décidé d'arrêter, comme le préconisaient certains médecins, ou si j'avais eu si peur de cette marche qu'ils m'annonçaient avec une canne, alors, oui, assurément, je me serais dégradé.   

Tous les grands Maîtres à penser le disent : nous sommes ce que nous pensons, nous subissons les peurs que nous fabriquons, nous avons la capacité de nous détruire. Mais alors, c'est que nous avons aussi la capacité de nous "guérir" ou à tout le moins, de nous maintenir et parfois au-delà du rationnel. 

Je monte donc un col à vélo et je me concentre sur l'avant de ma roue, en jetant quelques coups d'oeil rapide vers l'avant mais bien davantage sur tous les paysages, ceux de la nature et ceux à l'intérieur, à toutes les pensées qui sont des horizons à découvrir, à tous les instants de non-pensée, dans le silence de l'effort et dans le gouffre délicieux de la fatigue. 

Je ne guérirai pas de cette sténose mais je ne laisserai pas s'installer les effets mortifères des pensées insoumises et des émotions néfastes qu'elles génèrent.  

 

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