La lecture qui délivre la paix.
- Par Thierry LEDRU
- Le 02/10/2017
- 0 commentaire
Le collège de Banon maintient ses 20 minutes de lecture obligatoire pour tous
Par David Aussillou, France Bleu ProvenceJeudi 28 septembre 2017 à 18:28
Comme l'an dernier, chaque jour, après l'heure du déjeuner, tous les élèves et le personnel du collège de Banon (Alpes-de-Haute-Provence) se mettent à lire dans le silence. Un rituel qui rend tout le monde plus paisible.
Il est 13h40. Une mélodie retentit dans le collège de Banon (Alpes-de-Haute-Provence). Les 150 élèves sortent tous un livre de leur sac. Et comme par magie, ils s'installent et se mettent à lire. Seuls ou à côté d'un camarade. Un roman ou une BD. Rien n'est imposé. Sauf le silence.
Ce rituel existe depuis plus d'un an dans cet établissement sans histoire. La principale a voulu ainsi mieux utiliser la pause de la mi-journée. Au départ, certains étaient septiques de reprendre l'idée venue d'un lycée d'Istanbul en Turquie. "Quand j'ai vu que les enfants y prenaient du plaisir, je me suis dit que c'était gagné" raconte Marianne Lew, la principale.
Stephen King ou Lucky Luke
D'autant que dans le collège, tout le monde joue le jeu. À 13h40, comme tous les élèves, les adultes ouvrent eux aussi un livre. Les enseignants comme la cantinière. Parfois, ils se sont remis à lire. "Ça fait du bien"confie l'adjoint de direction.
Depuis l'instauration de la lecture obligatoire, les exclusions de classe ont été divisées par trois l’après midi. En refermant un Stephen King, Arthur, 15 ans, dit lire aujourd'hui chaque jour : "C'est comme quand je me lave les dents". Enzo lui se contente de lire des Lucky Luke : "Ça passe vite le midi".
Et pourquoi pas dans les quartiers nord de Marseille ?
Au début de cette nouvelle année scolaire, tous les élèves ont été consultés sur la reconduction ou non de l'opération. 88% ont réclamé la poursuite du rituel. Aujourd'hui, d'autres collèges en France ont repris l'idée. Dans l'Académie du Grand Est, une vingtaine d'établissement sont prêts à le faire.
À Banon, la principale est persuadée qu'elle pourrait aussi le faire dans un établissement sensiblecomme ceux des quartiers Nord de Marseille. "Ça marcherait, dit-elle. S'il faut adapter la durée ou la façon de se procurer les livres, c'est possible. Mais le silence est universel. Et contre la violence, la lecture est absolument indiquée.
Ajouter un commentaire