La parabole des talents

                          Ce qui fait l'injustice, ce n'est pas la loi injuste, c'est l'obéissance à la loi injuste.

                          Car s'il y avait désobéissance, il n'y aurait pas d'application de cette possible injustice...

Les coupables ne sont pas les instigateurs d'une loi mais ceux qui acceptent d'y obéir. Il faut nécessairement des victimes pour que le bourreau donne ses ordres mais il faut aussi que la victime accepte de tenir ce rôle. Sans victime potentielle, pas de bourreau...

Le milieu enseignant dans cette Réforme a bien tenu son rôle de victime. La hache du bourreau a changé de mains trois fois mais la sanction reste la même. 

Les quelques enseignants qui ne font pas partie de ce "milieu" et qui oeuvrent dans la marge se sont engagés autant que possible. Ils auront au moins la satisfaction de pouvoir se supporter et c'est vital pour pouvoir supporter le reste. 

Dans le film "Le crabe tambour", Jacques Dufhilo parle de la parabole des talents.

Plus tard dans le film, il dit à son interlocuteur : "Qu'as-tu fait de tes talents?"

J'étais adolescent quand j'ai vu ce film et j'ai toujours gardé cette question en moi. Comme un rappel à l'ordre, l'ordre de la Nature. Je dois user de ce qu'elle m'a offert. D'un point de vue physique mais aussi intellectuel, philosophique, spirituel...

Ne jamais perdre de vue qu'il serait contre nature de ne pas chercher à être ce que nous pouvons devenir.

C'est donc aux enseignants de s'interroger sur eux-mêmes.

Que font-ils de leurs talents ? Leur est-il même possible désormais d'en user ?

Si c'est non, alors est-il juste au regard de la Nature qu'ils gâchent leurs talents ?

Il ne s'agit pas nécessairement d'abandonner les enfants à leur triste sort (ce que j'ai fait...) mais de trouver d'autres formes de refus...

J'ai toujours dit que la grève administrative était la plus forte parce qu'elle ne dressait pas les familles contre l'école.

Mais bon, les syndicats aiment bien les défilés...

C'est mort...

Pour ma part, je sais aujourd'hui ce que je dois devenir.

Je sais que je ne veux pas cautionner l'injustice.

Je sais que je refuse d'être une victime.

Pour le reste, on verra demain...

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