La retraite et la croissance

La retraite et la croissance

Un sujet éminemment critique en ce moment.

 

"Jusqu'à quand va-t-on devoir travailler ?

Combien toucherons-nous à la retraite ?

Comment est-ce qu'on pourra s'en sortir avec si peu ?

Dans quel état on sera si on doit partir à des âges aussi avancés ?

Jamais, je ne pourrai tenir jusque-là.

Il y a trop d'inégalités, trop de différences et bien souvent injustifiées.

Les métiers les plus exigeants et les plus utiles à la communauté ne sont pas reconnus, ni durant la carrière, ni par ricochet quand vient l'âge de la retraite.

Les riches sont de plus en plus riches et nous de plus en plus pauvres.

Les riches ont des couilles en or et nous des nouilles encore."

Etc etc...

Tout cela est justifié.

Il n'est pas de mon idée de critiquer les contestations. Il me suffit de regarder ma pension de retraite et celle de Nathalie. On compte chaque euro de dépense...Mais je n'ai que 57 ans. Je suis un « privilégié ». Même si je ne touche pas une somme mirobolante, je suis encore partiellement en état pour en profiter...

Je continue à penser, par contre, que le système de grève qui consiste à pénaliser la population elle-même, relève d'une époque révolue. Elle sert le gouvernement en créant des dissensions dans la population. Il suffit aux dirigeants d'attendre l'épuisement des masses contestataires et l'opposition grandissante de ceux qui n'en peuvent plus des grèves. C'est inévitable.

Il suffit également de proposer au départ des mesures outrancières puis de lâcher un peu de lest pour que l'essentiel finisse par être validé. Le système fonctionne depuis des lustres.

Il n'est qu'à regarder les archives des humoristes. Les mêmes thèmes reviennent périodiquement, retraite, coût de la vie, grandes fortunes et petites gens, délabrement du service public, enseignement, chômage, allocations, les « profiteurs », les fainéants, les assistés, les marginaux etc etc...

Rien ne change, sauf le nom des dirigeants. C'est un jeu de chaises musicales mais ils ont tous les mêmes paradigmes en tête. 

 

Je m'étais dit il y a quelques temps qu'un mouvement de refus d'obéissance au regard du paiement des impôts, un mouvement de millions de personnes qui suspendraient les retraits automatiques ou n'enverraient pas les paiements aux dates exigées, ça serait peut-être plus efficace. Il s'agirait de se mettre hors la loi. Des millions de personnes hors la loi. Une situation inconnue, une ampleur gigantesque.

Oui, je rêve, je sais.

Mais le problème essentiel n'est pas là, pour moi.

La retraite, telle qu'elle est conçue depuis bien longtemps, repose sur le principe de la croissance.

« La retraite en France consiste en un système fondé pour l'essentiel sur le principe de la répartition, les cotisations sociales des actifs servant à payer les pensions versées aux retraités. »

https://fr.wikipedia.org/wiki/Retraite_en_France

Les cotisations sociales des actifs... Tout le problème est là.

Premièrement, l'avenir des actifs ne peut que s'assombrir. Le plein emploi n'existera plus jamais. Les périodes sans cotisations seront de plus en fréquentes. 

Deuxièmement, cette nécessité des cotisations salariales suggère qu'il faut maintenir, coûte que coûte, la croissance du pays.

Et c'est là que se pose le nœud du problème. Nous ne devons plus nous soumettre à cette idée de croissance. Celui qui n'aurait pas une idée exacte de l'ampleur des dégâts générés par cette dictature de la croissance devrait s'informer. De toutes urgences.

Si nous continuons à éduquer nos enfants dans l'idée qu'il faut avoir un travail, gagner sa vie, consommer, produire, travailler, gagner sa vie, consommer,produire … l'avenir de l'humanité est des plus sombres. Et celle de l'ensemble du vivant sur la planète.

Je rappelle que la courbe d'espérance de vie aux États-Unis ne monte plus. Elle stagne. Si l'âge de la retraite en France et dans les autres pays européens continue à être repoussée et que l'espérance de vie s'inverse, ils vont l'avoir mauvaise les derniers arrivés... Il faudrait également connaître les conditions de vie avec des retraites de plus en plus faibles. Vivre longtemps dans un grand dénuement... Quel beau projet...

La croissance infinie est un rêve d'économistes. Et de politiciens.

Le rêve des scientifiques, c'est d'arriver à faire comprendre à ces deux entités entêtées que les ressources ne sont pas infinies et que la dévastation pour la croissance a atteint un niveau catastrophique.

Les retraites ont besoin des actifs, les actifs ont besoin de la croissance pour le rester.

Mais la croissance, telle qu'elle est élaborée depuis des lustres, condamne à plus ou moins long terme, les actifs, les retraités, les enfants, les oiseaux, les abeilles, les hérissons, les poissons, les plantes sauvages, les insectes, les pandas, les orangs-outans...

« Wouarf, mais on s'en bat les couilles de tes pandas, ça fera une belle descente de lit. Et de toute façon, l'intelligence artificielle apportera toutes les solutions. Tes abeilles, ça sera remplacé par des robots volants. T'es qu'un con de bobo écolo. »

Oui, je sais.

Je vais quand même relancer une petite idée dont on n'entend plus du tout parler.

Le revenu de base ou revenu universel ou d'autres appellations.

C'est clair que pour que ça soit instauré, il faut que chaque individu change de paradigme quant à l'idée de « bien gagner sa vie pour pouvoir consommer ».

L'idée est de consommer le moins possible en ayant une vie la plus sereine possible. Une sérénité qui se nourrit principalement du fait que l'atteinte écologique devient la plus faible possible.

Le dossier wikipedia est bien fourni. Pour ceux que ça intéresse.

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Revenu_de_base#Respect_de_soi

 

Voici quelques exemples d'expérimentations :

 

Applications

 

Brésil

Un projet indépendant et privé est actuellement en place au Brésil à Quatinga Velho (en)77. Le projet commença en 2008, organisé par l'organisation à but non lucratif ReCivitas78.

Ce projet consiste à donner 30 R$ par mois (4,4 % du salaire minimum en 2013 selon le gouvernement fédéral), ce qui n'est pas suffisant pour répondre aux besoins de base. Selon les responsables du projet, ce revenu est juste suffisant pour aider les gens à satisfaire leurs besoins les plus basiques. Les enfants en bénéficient particulièrement. Le projet, avec des ressources financières extrêmement limitées, a entrainé d'important effets sociaux. Il a eux un impact positif sur les besoins de base et la qualité de vie des participants. Les résultats montrent également que le revenu de base a contribué à un développement durable du village79. Les coordinateurs du projet ont constaté des améliorations en termes de nutrition, de vêtements, de conditions de vie, de santé (particulièrement pour les enfants), de construction de nouvelles maisons, et d'amélioration des maisons existantes. Ils ont aussi noté une amélioration de l'estime de soi et des interactions sociales, une réduction de l'insécurité sociale, et une augmentation des attentes futures, particulièrement chez les enfants, des changements significatifs dans les relations de travail, dans les naissances, les migrations et la dépendance économique80.

 

 

États-Unis

En 1976, l'Alaska a mis en place l'Alaska Permanent Fund, un fonds souverain dont le capital est basé sur les revenus miniers et pétroliers de l'État, et dont les revenus alimentent depuis 1982 un dividende universel versé le 30 juin de chaque année81,82. En 1999 un référendum interdit à l'État d'utiliser « une partie » des revenus du fond (84 % d'opposants). Le montant maximum versé a été de 2 072 $ en 201583. Aujourd'hui, dans le territoire Cherokee, une partie des revenus générés par les casinos est redistribuée aux membres de la tribu amérindienne84.

Les 16 000 membres de l'Eastern Band of Cherokee Indians (en), basés en Caroline du Nord, reçoivent plusieurs milliers de dollars deux fois par an85. Ces paiements sont des dividendes issus des profits du casino Harrah's Cherokee (en), et sont distribués depuis 1996. Une étude des effets sur les enfants de la communauté a montré un déclin significatif de la pauvreté, des problèmes de comportement, de la criminalité, de l'abus d'alcool et de drogue, des problèmes psychiatriques, et une augmentation du nombre de diplômés. Les effets sont principalement constatés chez ceux qui étaient les plus jeunes quand les paiements ont commencé, et chez ceux que ces paiements ont sortis de la pauvreté86,87.

 

 

 Iran

L'Iran est le premier pays à avoir introduit un revenu de base national en automne 2010. Il est versé à tous les citoyens et remplace les subventions sur l'essence, l'électricité et certains produits alimentaires88 que le pays appliquait depuis des années pour réduire les inégalités et la pauvreté. La somme correspond en 2012 à environ 40 US$ par personne par mois, 480 US$ par an pour une personne seule et 2 300 US$ pour une famille de cinq personnes89.

 

 

Macao

Article détaillé : Mécanisme de participation à la richesse.

Macao distribue un fonds à tous les résidents, permanents ou non, depuis 2008, dans le cadre du mécanisme de participation à la richesse (en) de la région. En 2014, le gouvernement a distribué 9 000 patacas (environ 1 127 $US) à chaque résident permanent, et 5 400 patacas (676 $US) aux non permanents, soit plus de 600 000 bénéficiaires90.

 

 

 

Expérimentations

 

Canada

Le concept a été expérimenté par le Programme Mincome dans les années 1970 à Dauphin au Canada91. Les résultats de cette expérience, pendant longtemps non étudiée, ont finalement montré que la désincitation au travail y avait été très faible durant la durée de l'expérience (quatre ans). De plus, d'autres conséquences positives non attendues ont été observées, comme l'augmentation de la durée des études des jeunes, une baisse de la criminalité et des hospitalisations92.

L'historien Rutger Bregman y fait référence dans une conférence TED93.

 

 

 

 États-Unis

Aux États-Unis, quatre expérimentations sociales ont eu lieu entre 1968 et 1982. Ces expérimentations visaient à tester les comportements des citoyens vis-à-vis du travail s'ils touchaient un revenu garanti. Les chercheurs observèrent une désincitation plutôt faible au travail92.

 

 

 Finlande

En 2015, le nouveau gouvernement finlandais de centre-droit s'est engagé à mettre en place une expérimentation de revenu de base94. Cette expérimentation a été réalisée à partir du 1er janvier 2017 auprès de 2000 demandeurs d'emploi tirés au sort et âgés de 25 à 58 ans ; l'échantillon était limité à des personnes en recherche d'emploi et bénéficiant déjà d'une allocation chômage. Le montant était de 560 € par mois pendant 2 ans qui se substituaient au système social existant en Finlande95. Ces 560 euros mensuels remplaçaient ainsi l'actuelle allocation chômage. Si les allocataires percevaient une compensation plus élevée auparavant, la sécurité sociale leur versait la différence. Leur couverture santé et leur allocation logement étaient maintenues. Le changement majeur introduit par cette expérimentation tenait dans le fait que chaque personne pouvait accepter un travail et continuer à recevoir son revenu universel, et ce quel que fût le salaire perçu.96.

En 2018, la Finlande a décidé d'abandonner le projet à la fin des deux ans prévus97.

 

 

 

France

En France, une « expérimentation citoyenne » a été lancée par l'association MonRevenuDeBase98 en novembre 2017. À chaque fois que l'association collecte 12 000 euros, elle les redistribue en désignant par tirage au sort une personne qui s’est inscrite sur le site, et qui recevra 1 000 euros par mois pendant un an, sans contrepartie99. L’inscription pour participer à la désignation au tirage au sort est gratuite. Pour l'association, présidée par l'écologiste Julien Bayou et composée de bénévoles, l'objectif est de sensibiliser l'opinion publique à la question du revenu de base mais également d'obtenir une loi d'autorisation des expérimentations pour que les territoires qui le souhaitent puissent tester cette innovation sociale.

L'expérimentation a reçu une grande attention médiatique100. Pour le premier tirage au sort, trois bénéficiaires ont été identifiés101.

Le 26 novembre 2017, 8 présidents de Conseils départementaux annoncent dans le JDD qu'ils vont tester le revenu universel102. À la date du 27 décembre 2018, le nombre de départements souhaitant expérimenter le revenu de base est monté à 18, et la député Valérie Rabault (PS) appelle ses collègues à voter pour une proposition de loi discutée en ce sens en fin Janvier 2019 103.

 

 

Inde

En partenariat avec le Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF) et copilotés par le chercheur britannique Guy Standing et l'activiste indienne Renana Jhabvala (en)104, des projets pilotes de revenu de base sont en cours dans des villages ruraux de l'Inde105 depuis janvier 2011 sur une base de 200 roupies par mois par adulte, et 100 roupies par enfant.

Près d'un an après le début de l'expérimentation, celle-ci a déjà montré des résultats positifs sur la nutrition, la santé, l'éducation, les infrastructures et l'activité économique106,107[source insuffisante].

 

 

 

Kenya

L'ONG GiveDirectly teste depuis 2017, et sur 12 années, un revenu universel de 20 $ dans un village défavorisé au Kenya108.

 

 

 Koweït

Le Koweït démarre en février 2012 une expérience d'allocation universelle inconditionnelle109 mais limitée dans le temps pour ses 1,155 millions de citoyens de 1 000 dinars/citoyen (3 580 dollars/citoyen).

 

 

Namibie

Une expérimentation a été menée en Namibie, dans le secteur de Otjivero-Omitara (environ 1 000 personnes à 100 kilomètres de Windhoek)110. Elle consiste à distribuer chaque mois pendant deux ans (à partir du premier janvier 2008) à chaque habitant enregistré 100 dollars namibiens.

Au bout de quelques mois d'expérimentation, la criminalité a baissé, la sécurité alimentaire de la population a augmenté, l'absentéisme à l'école a diminué, et des micro-entreprises se sont mises en place qui revitalisent le tissu économique et social du village. Globalement les revenus des habitants du village ont augmenté de 29 %, soit plus que le revenu supplémentaire octroyé par le programme. Le chômage a également diminué dans le village65.

 

 

Ouganda

Un programme en Ouganda a versé 382 $US à 535 jeunes de 15 à 35 ans, choisis aléatoirement. Les résultats ont montré une augmentation des activités d'entreprise de 57 %, des heures de travail de 17 % et des bénéfices de 38 % par rapport à un groupe témoin n'ayant rien reçu111.

 

 

Royaume-Uni

Le gouvernement de Tony Blair a mis en place, en mai 2003, le Child Trust Fund (en), une mesure proposée par Bruce Ackerman afin de fournir à chaque enfant un « capital de base » à ses 18 ans18. Le programme a été arrêté en 2011112, et remplacé par le Junior Individual Savings Accounts (en) (ISA)113 car l'ISA aurait de meilleurs taux d'intérêts et une sélection plus large possible d'investissements114.

Le gouvernement dans le dispositif Child Trust Fund donnait de l'argent à chaque enfant. L'ISA ne donne pas d'argent mais offre un compte avec des avantages fiscaux.

 

blog

Ajouter un commentaire