Le bois des livres
- Par Thierry LEDRU
- Le 30/09/2018
- 2 commentaires
Combien y a -t-il de livres qui méritent réellement l'hommage qui leur est fait d'exister au prix de la vie d'un arbre ?...
Comment établir une échelle de valeur qui justifierait ce sacrifice au regard du contenu de l'ouvrage ?
Est-ce qu'un roman peut entrer dans la catégorie des ouvrages susceptibles d'être si "éveilleur" que la mort d'un arbre soit justifiée ?
Parfois, quand on corrige un texte, il survient de drôles de questions...
Est-ce que ce livre a un quelconque intérêt ?...
Le bois des livres pèse un poids effroyable. C'est une masse gigantesque.
Combien d'arbres ? Ils avaient raison les Anciens avec leurs veillées le soir, au coin du feu. La tradition orale et la magie des "faiseurs d'histoire." Pas de perte de bois, pas de tuerie dans les forêts.
Depuis quelques temps déjà, je remercie tous les bois que je tronçonne, tout autant quand je les brûle et maintenant, j'en fais autant avec le papier de mes romans...
Si tout ce que j'écris finit par vivre quelque peu à l'intérieur de quelqu'un, ça sera une autre vie de plus... L'arbre mort qui sera devenu papier n'en retirera aucune joie, c'est certain. Mais, moi, égoïstement, je pourrai en soulager ma conscience.
Commentaires
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- 1. Thierry Ledru Le 02/10/2018
Comment exprimer ce que je ressens ? Il faudrait être un très bon écrivain pour y parvenir :)
C'est un immense bonheur en tout cas et je vous remercie très sincèrement, chaleureusement et je vous laisse imaginer à quel point, ce soir, lorsque je vais passer en "mode "écriture", votre témoignage sera là, dans ma tête, comme un tuteur contre lequel je viendrai m'appuyer pour tendre vers la lumière des mots.
Mille mercis Daniel. -
- 2. Daniel Le 02/10/2018
Bonjour
Je n'ai jamais rien écrit sur votre blog bien que je le lise avec grand plaisir depuis deux ans mais cet article m'oblige à prendre la plume. J'étais dans la salle du centre Pompidou à Paris pour la remise du prix du roman remis par l'association handicap et société et j'ai vu apparaître à l'écran votre livre "Là-Haut". Je l'ai acheté ensuite et je l'ai lu.
Très clairement, pour moi, il n'est pas possible que vous vous posiez la question de l'intérêt de vos écrits. Pas sur ce roman-là, en tout cas. L'intérêt de ce livre et de l'histoire de cet homme amputé d'une jambe, c'est la puissance de vie qui s'en dégage. Et vous n'imaginez peut-être pas l'immense force que cela procure. Je ne suis pas un grand lecteur de romans mais je trouve que votre écriture est très belle, particulière aussi, très visuelle en tout cas. J'ai vraiment eu l'impression d'être au cinéma et moi qui ne connait rien à la montagne, j'ai eu beaucoup de plaisir à découvrir la beauté et la paix. Au point que j'y suis allé, l'été dernier, et malgré mon handicap, j'ai tenu à monter, moi aussi, vers cette "lumière de l'altitude" que vous racontez si bien. Je ne suis pas allé bien haut mais quand on a du mal à monter un escalier, il est déjà très beau d'aller s'asseoir contre un rocher à 2000 mètres d'altitude. Et je vous assure que Jean était dans ma tête pendant cette montée.
Juste pour vous dire qu'il n'est pas possible pour un écrivain de prévoir l'impact d'un livre et moi-même, je ne l'aurai pas imaginé. Mais c'est la réalité. Votre livre est "éveilleur". Et je lirai les autres quand j'en prendrai le temps. Merci à vous.
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